Il a encore pris sa plume pour exposer aux Togolais comment la nation togolaise est spoliée et dégrader. Voici sa profession de foi…
PROFESSION DE FOI : Comment on spolie et on dégrade une nation.
Nous apprenons avec tristesse et aversion la décision de nos gouvernants de privatiser les deux banques (BTCI et UTB), qui restent de ce qu’on peut appeler les bijoux de famille. C’est à la fois désespérant et exaspérant. Quelle impéritie et quelle forfaiture ! Ces gouvernants confirment que c’est l’ignorance qui tue. Mais au 21è siècle, avec l’explosion des connaissances, une telle décision est tout simplement une tare et un crime contre notre peuple. C’est aussi un affaiblissement de notre souveraineté nationale et des capacités de l’État, qui aura à engager librement le redressement de l’économie nationale actuellement sinistrée.
Le Président Faure Gnassingbé avait raison en déclarant qu’il y a une minorité qui s’accapare des ressources nationales. Mais que fait-il contre cette gangrène sociale et ce dérèglement de la morale publique ? Non seulement cette minorité corrompue et crapuleuse s’accapare d’une partie de nos richesses nationales mais elle brade la plus importante partie à des prédateurs étrangers. Ce dédain de nos intérêts vitaux et de la dignité de nos populations sont une haute trahison et ne méritent que la réprobation générale. C’est également une condamnation sans appel de Feu Gnassingbé Eyadema, qui avait nationalisé la CTMB. Le Président Faure Gnassingbé et la minorité dont il s’entoure ne réalisent-ils pas que toutes les sociétés privatisées ne rapportent rien à l’État, dégradent inconsciemment et impunément notre environnement, en lavant les déchets de phosphates dans la mer, en polluant nos sols et les puits, en exploitant sans vergogne les travailleurs togolais et en organisant l’évasion fiscale révélée dans les Panama Papers ? Quelle tragédie, quel aveuglément et quelle forfaiture !
Pourtant ces gouvernants se prévalent d’être des diplômés et gaspillent des ressources nationales pour voyager à travers le monde et pour organiser des sommets fastueux avec des écornifleurs. Le Président américain Franklin D. ROOSEVELT (1882 – 1945) avait dû nationaliser les grandes banques américaines après la crise de 1929 et avait lancé le New Deal en même temps qu’une politique de grands travaux pour sortir les Etats-Unis de cette grave crise. Alors malgré les mémorandums (peut-être détournés par la gourgandine de la présidence et ses complices) que j’envoie au Président Faure Gnassingbé pour le dissuader de privatiser la BTCI et L’UTB, ces gouvernants restent sourds et continuent leur politique de prédation et d’inhumanité. Le Président Faure Gnassingbé préfère écouter les has-beings européens, qui viennent assouvir leurs instincts grégaires au Togo et s’enrichir facilement. Leur option néolibérale est destructrice et ne peut que conduire des pays pauvres et très endettés comme le Togo à la dérive et à plus de misère pour les populations.
Pourquoi sommes-nous devenus indépendants si c’est pour être six décennies plus tard des mendiants et solliciter des has-beings européens pour nous dire ce que nous devons faire et comment le faire ? Même si le Président Faure Gnassingbé n’est pas issu du peuple, on nous a dit qu’il a vécu et fait des études supérieures aux Etats-Unis et en France. Alors, il devrait connaître les histoires du Président Franklin D. ROOSEVELT, du Président Charles De Gaulle, qui avait nationalisé les grandes banques françaises après la 2è guerre mondiale et du Président François MITTERRAND, qui avait également nationalisé les grandes banques françaises à son arrivée au pouvoir en 1981. Je me rappelle toujours cet article que j’avais écrit dans la Gazette Bertrand DAGNON de Ouidah en qualifiant en 1973 les ligueurs qui entouraient le Président Mathieu Kérékou d’intellectuels tarés. Qui et qui constituent donc cette minorité dans l’équipe du Président Faure Gnassingbé, qui s’accaparent des ressources nationales et qui nous conduisent au désespoir et au chaos ? Le Président Faure Gnassingbé aura-t-il le courage et la bonne foi un jour pour se séparer de cette minorité malfaisante pour le salut du Togo et pour sa propre rédemption ?
Comment peut-on faire croire aux togolais, qu’en même temps qu’on endette le pays tous les mois en recourant à des obligations pour pouvoir payer les maigres salaires des fonctionnaires, etc ; on arrive à augmenter les recettes de l’Etat ? L’impudence triomphe au Togo et elle est appuyée par des pseudo-experts des institutions supranationales, qui régentent les pays pauvres et soumis dans le monde. Décidément, nos pays étaient mal partis et l’avenir de la plupart est sombre. Nos élites sont corrompues et n’ont pas de vision. Comment comprendre qu’au moment où la BCE (Banque Centrale Européenne) accorde le crédit aux banques privées à des taux négatifs, la BCEAO, la banque centrale des 14 pays de l’UEMOA accorde à nos banques privées des crédits à un taux de 2,5 % et qui à leur tour accorde les crédits à 6,5 % à nos Etats et à plus de 15 % aux privés ? Quand une élite politique manque d’intégrité et bafoue la dignité nationale alors c’est le désastre.
J’ai toujours rêvé que nos élites de la diaspora viendraient tôt ou tard délivrer leurs parents du joug de l’ignorance et de la misère. Ce sont mon espoir et ma foi. J’appelle donc tous les patriotes togolais de la diaspora à la mobilisation générale pour changer notre façon actuelle de penser et pour mettre un terme à cette corruption dévastatrice dans notre société. Je suis persuadé qu’ils trouveront dans le pays leurs alter egos pour engager le renouveau de la patrie. Les jours sombres que vivent nos parents actuellement doivent prendre fin. Notre véritable destinée est de faire du Togo l’or de l’humanité. C’est pour cette raison que la providence nous a été favorable pour restaurer notre hymne national et notre devise durant la conférence nationale souveraine. Mais les démons de la corruption, de la division et de la fatuité sont toujours à l’œuvre pour nous égarer. Notre grand combat sera d’unir les patriotes, de restaurer l’ordre et la discipline et de remettre les Togolais au travail dans la cohésion nationale et dans la liberté. Que Dieu nous inspire, nous guide et nous protège.
Fait à Paris : le 1er Octobre 2019
Nicolas LAWSON
Président du PRR
Source : telegramme228.com