Peuple Togolais, le temps est venu d’agir et de ne point te laisser aller à la facilité en optant pour la voie électorale ou à la résignation en pensant qu’elle est dictée par la fatalité. Ni l’une ni l’autre ne peuvent t’ouvrir la porte de la paix, de la liberté, de la prospérité et du bonheur qui donne accès au futur grandiose et glorieux auquel tu as droit en tant que peuple de Dieu ; c’est seulement si tu prends ton destin en main , dans la droiture et avec détermination ,que cette porte s’ouvrira grande à toi !
A) Voie électorale sous la dictature des Gnassingbé, une voie facile, mais sans issue !
1° »Processus illégitimes et illégaux de la confiscation du pouvoir :coups d’État militaires et coups d’État électoraux !
L’Afrique post-coloniale a connu, en moins de 70 ans, plus de 200 coups d’État militaires parmi lesquels beaucoup ont été organisés par le réseau Jacques Foccart au bénéfice de la France dont 4 dans notre pays ( 13 janvier 1963, 13 janvier 1967, 14 avril 1967 et 5 février 2005). Hormis quelques-uns qui avaient suscité, selon moi, un sursaut national comme en Libye (Mouammar Kadhafi), au Ghana ( Jerry John Rawlings ), Burkina Faso ( Thomas Sankara ) et Bénin ( Mathieu Kérékou ) tous les autres défendaient des intérêts corporatistes et surtout les intérêts des pays occidentaux dont d’anciens colonisateurs.
Ces coups d’État qui fragilisaient de plus en plus les pays africains furent progressivement décriés et condamnés par l’Organisation de l’unité africaine devenue en 2013 l’Union Africaine et le reste de la communauté internationale. Ainsi ils cédèrent la place au pouvoir par les urnes. Mais très rapidement, la voie électorale a pris le chemin de la contre-vérité des urnes dans les pays africains peu démocratiques ou carrément dictatoriaux. Elle est perçue comme un coup d’État électoral ou un hold-up électoral, donc sans légitimité aucune. Elle se revêt d’une « fausse légalité » et s’inscrit dans un cycle de violences, souvent tragique, qui se résume de la façon suivante : mauvaise gouvernance mascarade électorale contestation populaire répressions sauvages pseudo-dialogue pseudo-gouvernement d’union nationale. Mais dans la réalité des faits, tout se déroule en fonction de l’urgence de la défense et de l’importance des intérêts des pays occidentaux et de leurs multinationales et, selon les cas, le pouvoir par les urnes peut émigrer au bout du fusil et vice versa.
C’est ainsi que la France agit en Afrique et surtout dans son « pré-carré « en y déversant des juristes mafieux pour tripatouiller les constitutions, des experts en fraudes électorales, en manipulant des demi-soldes démobilisés, en utilisant des mercenaires, en soutenant des rébellions, en s’appuyant sur l’ONU pour intervenir militairement ou, selon certains observateurs, en encourageant ou en téléguidant des groupes terroristes tels que les Djihadistes ou Boko Haram car, de toute évidence, comme l’a affirmé Robert Bourgi, spécialiste français des affaires africaines et lobbyiste de la Françafrique :« Aucun doute, c’est la France qui choisit les dirigeants Africains » (2). Dans le même ordre d’idée, – sans vouloir offenser personne – l’ex-président du parti des Républicains, Laurent Wauquiez, a dit en parlant de « ….la Côte d’Ivoire où le dictateur Dramane Outtara fait souffrir le pays par un endettement insensé. Quel con de dictateur ! Nous avons tué des milliers d’Ivoiriens pour ce salaud incompétent ! » (3) Le Togo a connu, après le coup d’État ignominieux du 13 janvier 1963, 4 présidents non élus du peuple, tous, des marionnettes de la France! Ceci a été rappelé dans le discours du 23 décembre 2019 du Président national du Parti national panafricain – PNP -, Me Atchadam Salifou Tikpi !
2) Campagne électorale de la dictature néocoloniale et démoniaque RPT/UNIR
Immédiatement après les législatives du 20 décembre, le régime RPT/UNIR est entré en campagne électorale pour marquer son omniprésence abasourdissante aux bruits de bottes prenant souvent l’apparence d’une occupation spatiale du territoire à la recherche de l’ennemi intérieur : le peuple ! Pourtant c’est ce même peuple qu’il a appelé aux urnes le 30 juin 2019 et appelle encore le 22 février 2020 pour élire le prochain président de la République.
a) Bomber le torse après son désaveu populaire du 20 décembre 2018
Le boycott massif ( près de 90%) lors des élections législatives a complètement mis à nu le régime dictatorial RPT/UNIR et lui a infligé une blessure psychologique profonde dont il ne peut se guérir . En effet, selon le paragraphe 3 de l’article 21 de la déclaration universelle des droits de l’homme « La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes… » les tenants de la dictature ne peuvent donc plus représenter le peuple togolais ; ils ne représentent que leur propre ombre et ne peuvent, par conséquent, organiser un quelconque scrutin présidentiel qui soit légitime et crédible. C’est pourquoi ils ont bombé le torse – adoption d’une constitution scélérate le 8 mai 2019 et de la loi Boukpessi restreignant la liberté de manifester le 7 août 2019 – et opter pour le « tout répressif » pour montrer à leurs soutiens internes et externes qu’ils peuvent encore tenir la route en pillant et massacrant le peuple ! Le rapport 2019 de la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) intitulé « Togo : la terreur contre le peuple « en dit long sur le drame humain que les Togolais vivent quotidiennement(4)
b) Recherche éperdue d’une légitimité introuvable
C’est comme chercher une aiguille dans une botte de paille ! Mais ici, c’est encore plus incertain, c’est même impossible, car une dictature est intrinsèquement illégitime, c’est-à-dire est illégitime de nature ! Seulement que ses soutiens internes et externes pour leurs intérêts feignent de l’ignorer. De même, l’institutionnalisation de l’achat des consciences à tous les niveaux de la société et à tous moments et surtout à l’approche des consultations électorales ne peut effacer ce péché originel ; l’achat des consciences ne peut créer que des adhérences éphémères et non des adhésions. Né d’un coup d’État militaire sanglant avec la bénédiction du président français Jacques Chirac et maintenu au pouvoir par des coups de force constitutionnels dont le Français « togolisé » Charles Debbasch a le secret et la récurrente contre-vérité des urnes, Faure Gnassingbé est illégitime ; c’est un criminel dont le crime est imprescriptible selon la constitution originelle de 1992 ! Il est complètement vomi par le peuple ! Si son 4ème mandat était officiellement annoncé, ce serait alors une déclaration de guerre au peuple togolais !
c) Prévenir toute insurrection populaire tout en maintenant le processus électoral de la contrevérité des urnes
Comme je l’ai mentionné plus haut, la stratégie axée sur la mascarade électorale en vue de conquérir ou de conserver le pouvoir a engendré un cycle tragique de violences post-électorales auquel notre pays est confronté sous cette dictature et qui est vraiment sa hantise. Aussi, dans la perspective de faire gagner Faure Gnassingbé ou un éventuel candidat du RPT/UNIR ou, à défaut, un candidat adoubé par Paris et la communauté internationale, l’on pense sérieusement pouvoir empêcher le phénomène d’embrasement post-électoral en ayant recours à toutes sortes de méthodes et de manœuvres pour déminer le terrain insurrectionnel avant les élections présidentielles ou même avant l’annonce de la candidature de Faure Gnassingbé pour un 4ème mandat. Les légitimateurs – politiques, sociaux et religieux – et ses soutiens extérieurs font l’apologie de la paix sous la dictature, sans dire toutefois que cette paix est celle des cimetières et des prisons, font miroiter une possible alternance, font aussi croire que cette élection se déroulera dans des conditions acceptables. L’Union européenne « a salué les efforts déployés en vue d’aboutir à une élection libre, transparente et équitable » lors de la 20ème session de dialogue UE -Togo N’est-ce pas se moquer du peuple togolais ? Tout laisse croire que la communauté internationale cherche à avaliser préalablement en amont le processus électoral pour mieux soulager sa conscience lorsqu’elle avalisera les résultats de la contre-vérité des urnes. Quelle honte ! Les grands hommes appellent honte le fait de perdre et non celui de tromper pour gagner(5). La récente révision de la cour constitutionnelle inféodée au pouvoir exécutif, s’est révélée être une formalité ; étant superficielle et n’étant pas consensuelle, elle ne modifiera en rien le comportement de cette institution. Ce régime extrêmement minoritaire ne peut que recourir à des méthodes malhonnêtes, mafieuses pour conserver le pouvoir par la contre-vérité des urnes; Peuple, comprends-le une fois pour toutes et perds tes illusions électorales !
Par ailleurs, la communauté internationale, les institutions financières internationales tels que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, et les milieux internationaux des hommes d’affaires se comportent comme des thuriféraires pour ravaler et redorer les façades fissurées du régime dictatorial en pleine déliquescence.
d) Quête du meilleur moment pour annoncer la candidature de Faure Gnassingbé : j’y vais ou j’y vais pas ?
Pourchassant jour comme nuit le peuple pour lui retirer toute velléité de défier le pouvoir, la dictature attend, comme un maître horloger, le moment opportun de présenter officiellement son candidat » naturel » pour accomplir un 4ème mandat. L’annonce officielle de la candidature du tyran a probablement été retardée par l’irruption inopinée de Mgr Fanoko Philippe Kpodzro sur la scène politique en novembre dernier. L’archevêque émérite de Lomé a traité les tenants de cette dictature de » criminels pervers » et a dit qu’il fallait définitivement tourner courageusement « cette déchirante et douloureuse page de notre histoire en libérant tous ensemble, cœur à cœur et main dans la main, du nord au sud, de l’est à l’ouest, la Terre de nos Aïeux, de tous ces criminels et faire renaître des cendres le Togo » Il les a accusés aussi d’avoir commandité les incendies des grands marchés de Kara et de Lomé.
L’intervention de Nicéphore Soglo, ancien président du Bénin, sur RFI, le 17 décembre, est un grain de sable dans les préparatifs de la déclaration officielle de la candidature de Faure Gnassingbé : « Il faut que chacun prenne conscience que la période des monarchies qui ne disent pas leur nom est révolue. Parce que nous connaissons la musique. On a un chef d’État qui a dit, j’ai une nouvelle constitution. On fait comme si rien ne s’est passé avant. C’est terminé cette comédie ».
Le doute a envahi l’esprit de Faure Gnassingbé et la perspective d’une insurrection populaire le dévore, bref, c’est pourquoi la manifestation de la jeunesse sous l’égide du mouvement « En aucun cas » et d’autres associations, qui aurait dû avoir lieu le 28 décembre, a été annulée à la dernière minute par le liberticide ministre Payadowa Boukpessi. La famille Gnassingbé dont Faure lui-même et les officiers supérieurs de l’armée togolaise viennent d’être rattrapés par une affaire récente de cocaïne ( 4,418 tonnes) saisie en Uruguay. Notre État voyou est aussi un Narco-État !Wait and see !
3) Cas de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro
Parce que Mgr kpodzro, « cherchant uniquement le bien du Togo » ,a appelé le peuple à se débarrasser de cette dictature démoniaque, il a subi avec ses collaborateurs les foudres du régime allant jusqu’à des menaces de mort. Le Vatican a promptement réagi et envoyé deux cardinaux pour rencontrer tous les protagonistes et éteindre le feu. Les évêques du Togo, après avoir rencontré Faure Gnassingbé sans la présence de leur doyen, ont publié une déclaration commune, mi-figue mi-raisin, dans laquelle ils appellent le peuple à voter le 22 février 2020. L’archevêque émérite a été recadré par son institution religieuse et ses pairs ; comme eux il est devenu légitimateur en abandonnant derrière lui l’inspiration divine qui l’avait animé pendant douze jours !
Il a créé un fonds « Mgr Kpodzro » pour soutenir le candidat unique dont il est à la recherche. Il vient de proposer, Ô surprise, monsieur Messan Agbéyomé Kodjo, un cacique du régime dictatorial ! C’est sans commentaire ! Nous aurions aimé voir Mgr Kpodzro dans le rôle de l’évêque brésilien, Mgr Dom Hélder Camara, professer la théologie de la libération plutôt que de légitimer le nazisme togolais!
C’est parce que Mgr Kpodzro avait demandé solennellement au peuple et à sa diaspora une mobilisation générale sans précédent sous tous les cieux pour la libération du Togo des forces de l’oppression et du non amour et qu’il avait exigé la démission immédiate de Faure Gnassingbé que je joignis ma voix à la sienne dans mon article intitulé « Au nom du droit d’être libre »!(6)
La Conférence des évêques du Togo est « légimatrice «;rien de surprenant, car le goupillon et le fusil ont toujours fait bon ménage dans notre pays et ailleurs ! Elle est sourde à la théologie de la libération ; elle est très conservatrice ! Faure Gnassingbé a une partie de sa fortune à la banque du Vatican.
En définitif, pour conclure cette première partie du présent article, je dirai que c’est par le biais de la prochaine mascarade électorale programmée que la communauté internationale, manipulée par la France, voudrait maintenir Faure Gnassingbé ou son remplaçant éventuel au pouvoir pour perpétuer le système néocolonial de pillage quel que soit le prix en vies humaines. Il faut drainer le peuple vers les urnes et éviter à tout prix le boycott massif du 20 décembre, d’où l’entrée en jeu des religieux conduits par Mgr Kpodzro ! La voie électorale, si elle est facile, elle demeure néanmoins jonchée d’obstacles et sans issue sous la dictature néocoloniale des Gnassingbés.
B) De la résignation à la fatalité !
Il est vrai que notre lutte traîne en longueur depuis plus de 53 ans sans que nous arrivions à la conclure au bénéfice du peuple ; mais à chaque fois qu’il y a eu des avancées démocratiques, l’espace de liberté s’amenuisait de façon drastique quelques mois ou quelques années plus tard compte tenu de l’évolution du rapport de forces. Il y a de nombreuses raisons à cela que je n’évoquerai pas ici. Le citoyen isolé pense généralement que cette dictature sous laquelle ploie le peuple togolais est forte et indéracinable. En fait, elle ne l’est pas du tout car son sort ne dépend pas du tyran mais du peuple qui a accepté la servitude volontaire. Le Mahatma Gandhi, libérateur de l’Inde et apôtre de la non-violence, nous le confirme d’ailleurs « À l’instant où l’esclave décide qu’il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent »(7). Nicolas Machiavel affirme de son côté : La meilleure forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples ( 8 ). Ces deux affirmations semblent antagonistes mais en fait exposent l’état d’esprit que le peuple devra avoir s’il veut se libérer réellement.
Devant nos échecs récurrents dus à nos multiples errances dans la voie électorale et nos égarements dans des pseudo-dialogues monnayés qui se terminent par des accords de dupes qui ne seront même pas respectés, une grande partie du peuple debout, perdant toute confiance dans des leaders « légitimateurs » et divisés, pourrait se démobiliser, se résigner et retomber dans l’inertie en pensant que ce qui lui arrive est une fatalité ! C’est la volonté de dieu ! Dieu le fera !
C’est justement ce que le régime RPT/UNIR souhaite : voir le peuple retomber dans l’inertie ; n’est-ce pas la meilleure forteresse pour conserver le pouvoir et les coffres-forts ? C’est pourquoi il veut semer la zizanie, la peur, la terreur et pousser le peuple à se haïr, à l’exaspération, à la fatigue, au découragement, à l’obéissance et à la soumission en exerçant sur lui des méthodes violentes et humiliantes de voyous et même des menaces de mort, des exécutions extra-judiciaires….
Poursuivant le même objectif, la dictature démoniaque RPT/UNIR maintient certaines populations dans l’insécurité permanente, la peur, l’angoisse et le besoin en prolongeant l’état de siège des villes septentrionales. Elle invente des complots telle cette « insurrection armée » du 23 novembre pour arrêter des innocents et décréter le couvre-feu afin de mettre davantage le peuple sous-pression et dans la frayeur. Le pays le plus militarisé du monde a eu peur de quelques haches, machettes, coupe-coupes et couteaux rouillés ! C’est ça, l’insurrection armée ?! C’est ridicule !
Elle recourt aussi à l’achat des consciences dans tous les milieux sociaux et à la distribution de repas à certains indigents.
C) Prendre son destin en main : la défiance politique !
Nous venons d’exposer pourquoi ni la fatalité que sous-tend l’inertie ni la voie électorale complètement verrouillée ne peuvent nous libérer des chaînes néocoloniales et néo-libérales mafieuses. Alors si nous désirons vraiment la liberté et si nous sommes prêts à en payer le prix il ne nous restera plus qu’à prendre notre destin en main et défier le pouvoir dictatorial. Aller aux élections c’est tout simplement sauver et pérenniser le système néocolonial qui porte en lui des germes de la violence et qui a trouvé dans notre pays un terreau fertile pour prospérer et produire toutes sortes de monstres. Pour les légitimateurs et les barons du régime c’est un choix politique voire existentiel car hors du système néocolonial, point de salut !
J’ai plusieurs fois traité de la lutte non-violente dans mes articles notamment ceux intitulés « Diaspora togolaise, accomplissons ensemble la tâche historique qui nous incombe » (9) et « Au nom du droit d’être libre »( 6). Je ne ferai que rappeler brièvement ici le cadre conceptuel de l’action ou lutte non-violente. Mais auparavant je voudrais préciser certains points qui permettront au peuple de bien comprendre les enjeux démocratiques et sociaux de notre lutte de libération nationale afin de s’y engager massivement. Les intérêts du régime et des légitimateurs diffèrent de ceux du peuple !
1) Sortir de la servitude étrangère : nécessité de reconquérir l’indépendance et la souveraineté nationales
Après le coup d’État du 13 janvier, la France a réussi à faire signer au nouveau président du Togo, Nicolas Grunitzky, des accords secrets qui lient désormais les deux pays, les mêmes que, deux ans plus tôt, les anciennes colonies d’Afrique francophone avaient signés avec l’ancienne métropole. Ces accords qui relèvent d’un véritable gangstérisme ont permis à la France de mettre ses anciennes colonies en servitude pour mieux les piller. Ils couvrent tous les domaines vitaux d’une nation : défense, monétaire, économique, commercial, éducatif etc… Ces accords mortifères contrecarrent d’ailleurs tout développement réel de ces pays francophones dont la plupart des habitants vivent dans la misère. Ils sont la principale cause du non décollage de leur développement et l’immigration subsaharienne en Europe. En plus, dans notre pays, la France s’appuie sur la dictature des Gnassingbé qu’elle a contribué à créer et à maintenir au pouvoir par le truchement de la contre -vérité des urnes. La France est le principal obstacle au bonheur des Togolais et à celui des autres peuples d’Afrique francophone! C’est seulement par la lutte non-violente que nous pourrons recouvrer notre indépendance et notre souveraineté pour mettre en œuvre notre projet de société avant-gardiste afin de reconstruire notre pays pour le bien de tous.
2) Immoralité, facteur de dégénérescence et de corruption
Que ce soit un individu ou une nation l’absence de moralité est un facteur de dégradation et de corruption. Les grands empires se sont écroulés et ont disparu justement à cause de cela. Dans notre pays, l’immoralité a atteint son paroxysme et est due à la culture démoniaque du parti dictatorial. Ce parti a réussi à inverser l’ordre des valeurs morales en mettant le mal à la place du bien et le bien à la place du mal, la méchanceté à la place de la bonté et la bonté à la place de la méchanceté etc…Tous les caciques du régime, anciens et nouveaux, civils et militaires, dissidents et fidèles, à l’image de leur maître, sont foncièrement corrompus et beaucoup d’entre eux ont les mains rouges comme par exemple le ministre des droits de l’homme Christian Trimua, présumé coupable de l’assassinat d’une dizaine de jeunes filles d’Agoè (10). Son dossier a mystérieusement disparu du tribunal chargé d’instruire cette affaire criminelle !!! Faure Gnassingbé est, lui-même, le chef suprême de cette immoralité et de la criminalité dans notre pays! La corruption a atteint l’opposition dite alimentaire qui a développé une forte addiction pour l’argent, ce qui la rend peu crédible. Cette dépendance à l’argent est visible dans toutes les couches sociales de la société. L’achat de conscience a de beaux jours devant lui pour garantir la contrevérité des urnes!
3) Se battre pour la vie et la liberté
L’être humain est le bien le plus précieux de la nature ; c’est dire combien la vie humaine est précieuse. Elle est protégée et garantie par notre constitution de 1992 ainsi que par l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. » Pourtant tout se passe ici comme si les tenants de cette dictature avaient le droit de vie ou de mort sur leurs « sujets », sur le peuple. « On fusille ici comme on déboise (11) avait écrit Antoine de Saint-Exupéry en 1936 dans l’un de ses reportages sur la guerre d’Espagne ; Ici nous ne sommes pas théoriquement en guerre mais ce que nous vivons, c’est la terreur. Dans la préface du rapport 2019 de la LTDH, cette organisation lance un cri strident « AU SECOURS ! ILS FUSILLENT LES ENFANTS !« et elle déclare que «l’actualité togolaise sur le plan des droits humains sous la dictature héréditaire des Gnassingbé, est une descente aux enfers pour le peuple martyr. D’horreur en horreur, on se dit que le pire est déjà passé. Mais la répression semble engagée dans une concurrence macabre avec elle-même : faire pire que la dernière fois sur le terrain sanglant de la terreur et de l’ignominie. «(4). Le chef d’état-major des forces armées togolaises, le général Félix Abalo Kadanga, a porté la terreur et l’ignominie à leur comble en tuant à bout portant, le 9 décembre 2018, un enfant de 11 ans avec son fusil à lunette ! La communauté internationale feigne de ne rien voir , de ne rien savoir et continue à être complice de cette dictature dont l’armée « agit par professionnalisme » selon l’ambassadeur de France, Marc Vizy .
La mauvaise gouvernance de cette dictature a développé la misère partout dans le pays . Une large portion de la population est en situation d’urgence humanitaire tandis que l’infime minorité dirigeante vit dans l’opulence et l’arrogance. Les équipements sanitaires sont désuets et les hôpitaux sont des mouroirs. La situation est devenue telle que l’existence du Togolais, de la Togolaise ne tient qu’à un fil. Alors la lutte que nous menons est d’abord pour garantir notre existence, notre droit de vivre décemment et librement en paix et, ensuite, en démocratie. Appliquons le droit à l’auto-défense pour protéger notre vie !
4) Bases légales de notre lutte et bref rappel des principes de la lutte non violente
-a)Bases légales
Dans le préambule de notre constitution, nous « Proclamons solennellement notre ferme volonté de combattre tout régime politique fondé sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice ».et selon son article 150 Dans ces circonstances, pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs et considérant notre hymne national, tout Togolais a le droit et le devoir de combattre ce régime dictatorial. Nous devons donc organiser la résistance pacifique, la désobéissance sous la forme de l’action non-violente. « L’action non violente réfléchie, planifiée et organisée offre le moyen le plus réaliste de passer de la dictature à la démocratie. » Mayeul Kauffmann (1)
b) Bref rappel des principes de la lutte non-violente
La lutte non-violente ne relève pas de l’improvisation mais du bon sens ; elle est scientifique c’est-à-dire qu’elle est rigoureuse et repose sur trois principes cardinaux – la désobéissance civile, la non coopération et l’insoumission généralisée – qui s’opposent aux besoins de la dictature si celle-ci veut exister et conserver le pouvoir. La dictature exige du peuple l’obéissance, la coopération et la soumission. Nous devons donc appliquer résolument les trois principes de la lutte non violente dans tous les domaines de la vie publique : culturel, sportif, social, politique et économique en combinant à la fois plusieurs méthodes. La lutte non violente ne se résume pas seulement en des marches, « Togo mort « ou en meetings. Elle est plus que cela ! Elle doit reposer sur une organisation solide, crédible dotée d’un projet de société, d’une stratégie globale et d’un chronogramme. La lutte se structure dans l’espace et le temps.
D) Appel au Peuple !
Notre peuple ne peut pas continuellement se soumettre aux lois de la dictature établies contre sa volonté et qui ne servent pas ses intérêts, des lois qui l’humilient et qui le spolient de ses richesses,
des accords secrets passés avec la France comme ceux de la monnaie et de la défense qui le saignent , qui le tuent et qui éloignent ses enfants de la mère patrie : La tombe ou l’exil !
L’heure a sonné pour que tu te défasses de tes multiples entraves et de tes chaînes ; ce n’est pas pour transformer le 22 février 2020 la nature de tes chaînes en fer en or que je t’appelle car c’est le souci majeur du RPT/UNIR et de ses légitimateurs – laïcs et religieux-. Inspire-toi du monument de l’indépendance symbolisant un gigantesque esclave briser sa chaîne ! Cet esclave, c’est toi aujourd’hui ! Si belle que soit une chaîne, nul ne doit rester esclave ! Fais de ta vie un rêve, et du rêve, une réalité (12 ) ! Ce rêve commun de liberté que nous avons fait nous allons le concrétiser, le transformer en réalité ! Non par des élections mais par la lutte : dès cet instant nous sommes libres !
Nous allons reconstruire notre pays sur la base d’un projet de société avant-gardiste que la Diaspora togolaise plurielle et indépendante te soumettra au moment opportun pour être discuté et amendé, ensuite réalisé !
C’est pourquoi, je lance un appel patriotique et solennel à tout le peuple dans toutes ses composantes et, tout particulièrement, à sa jeunesse. Formons l’Union patriotique sacrée et indivisible comme vient de nous le demander notre doyen Godwin TÉTÉ qui aura le 16 janvier 2020 92 ans ! Portons haut notre flambeau et notre Étendard de la Résistance à l’arbitraire, la dictature et l’injustice ! Soyez résolus de ne servir plus, et vous serez libres ! A dit Étienne de La Boétie.(13).
En cette fin d’année, je souhaite pour toi, ô Peuple martyr, en 2020, la victoire acquise grâce à la confiance, à l’amour et à la détermination que tu mettras dans la résistance patriotique pour te libérer définitivement de la domination étrangère qui t’a imposé depuis 56 ans un régime politique démoniaque pour t’avilir, te ruiner et , finalement, te détruire ! Souviens-toi dans ton cœur que tu es un peuple de dieu devant devenir l’Or de l’humanité pour participer à la naissance de « la nouvelle et grande Humanité » ! C’est ta mission ! Et c’est ta responsabilité ! Vox Populi, Vox Dei !
Togo, la Joie approche !
A nos Martyrs civils et militaires, vos demeures ne sont pas dans le néant, mais dans le Panthéon de l’histoire de notre pays et de notre continent. Que la lumière éternelle brille sur vous !
Vive le Togo libre !
ABLODÉ !
Fait à Colmar, le 31 décembre 2019
Dr Antoine Ati Randolph
Source : Togoweb.net