Depuis le 24 Mai dernier, le nouveau phénomène sur la scène politique togolaise est bien la Coalition rénovée portée sur les fonts baptismaux par trois partis de l’opposition togolaise à savoir le CAR de Me Yawovi Agboyibo, le MCD de Me Mohamed Tchassona Traoré et le Nid de Gabriel Sassouvi Dossey-Anyron.
Le premier, dans une interview à nos confrères de la Manchette parue la semaine dernière fait de la question de la candidature unique de l’opposition à la présidentielle de 2020, l’une des divergences entre « sa » Coalition et la Coalition de l’opposition dite C14.
« La Coalition Rénovée et la C14 ont un objectif commun : mettre fin au système politique en place par l’alternance démocratique. Sur la manière d’y parvenir, deux courants stratégiques s’étaient affronté au sein de la Coalition initiale : l’un estimait qu’il fallait dégager le régime en place par la rue. Pour le second courant, il faut coupler les pressions populaires avec le dialogue pour amener le régime à concéder les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales nécessaires à la suppression des obstacles à la réalisation de l’alternance par la voie démocratique. Il est certes réconfortant que la C14 restante, ait laissé entendre à travers ses déclarations publiques, son ralliement à la seconde orientation idéologique pour rejoindre la première option mais elle a aussitôt après suscité une divergence d’un autre genre en prônant l’idée que l’opposition doit aller au prochain scrutin présidentiel avec un candidat unique. La Coalition Rénovée considère qu’il va du respect des principes démocratiques que les diverses composantes de l’opposition mettent à contribution le mode de scrutin à deux tours pour lequel elles se sont âprement battu dans le passé pour permettre à chacune de mobiliser ses fiefs avant de se retrouver, s’il y a lieu, en bloc au deuxième tour derrière le candidat de l’opposition qui viendrait à être confronté au candidat du régime. La divergence sur ce point stratégique est de taille. Il faut tout mettre en œuvre pour la surmonter à temps avant de se mettre ensemble dans une coalition unique. Autrement, on risque d’offrir aux populations, une façade d’entente qui va s’effondrer à l’approche du scrutin présidentiel comme ce fut le cas à plusieurs reprises. Il faut ajouter à ces divergences, que pour la Coalition Rénovée, les alliances pour le scrutin local doivent s’effectuer de façon souple par des accords bilatéraux, alors que pour la C14 restante, c’est tous ses membres qui doivent s’accorder sur les candidats communs par application de la règle de la majorité à défaut de consensus », analysait-t-il.
Et quant aux doutes qui entourent la durée de vie d’une telle coalition, l’ancien Premier ministre togolaise, Me Yawovi Agboyibo, a fait savoir que « les partis membres de la Coalition Rénovée se sont entendus sur deux garanties contre le mal auquel plusieurs coalitions de l’opposition avaient été confrontées. La première, c’est la transparence des intentions. La seconde consiste à faire en sorte que, tout en accordant la place qu’il faut aux concessions mutuelles au sein du groupe, les partis membres doivent éviter les décisions de nature à les soumettre à des épreuves de conscience. Nul ne doit être contraint à l’impossible et l’inacceptable. C’est ce genre d’épreuves qui ont été dans le passé source de manquement au respect de la parole donnée ».
On ose croire finalement que les membres de la Coalition dite rénovée sont surtout contre une candidature unique de l’opposition alors même que désormais les deux tours à la présidentielle soient acquis.
T228
Source : telegramme228.com