Dans le classement 2021 de l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), le Togo a perdu 3 places, dégringolant au 74è rang à cause du musèlement de l’espace médiatique.
Le pays de Faure Gnassingbé se retrouve aujourd’hui à la 71è place, soit une perte de 3 points selon le rapport de la dernière étude du RSF, très loin derrière le Ghana (30è), le Burkina Faso (37è). Par contre, il devance largement le Bénin (114è).
Bien que l’espace médiatique du Togo compte 171 titres, 74 radios et 10 chaînes de télévision et que le délit de presse soit dépénalisé, entre autres, « la situation de la liberté de presse est toutefois fortement dépendante du contexte politique », explique l’organisation non gouvernementale.
« En période électorale, l’autocensure reste de mise pour les journalistes, qui préfèrent éviter de traiter des sujets tabous comme la corruption, l’armée, le président et sa famille. Depuis les grandes manifestations de 2017 contre le maintien au pouvoir du président Faure Gnassingbé, en marge desquelles les autorités avaient durci le ton contre les médias – retrait de l’accréditation de la correspondante de France 24 et TV5 Monde, internet coupé pendant plusieurs jours –, la situation s’est quelque peu apaisée, et le nombre d’exactions contre les journalistes est en forte baisse », poursuit le rapport.
Les enjeux de la presse togolaise sont « La professionnalisation du secteur, la protection des sources et des journalistes – notamment lors des manifestations –, et l’accès à des ressources financières plus importantes pour assurer la viabilité économique des médias », rappelle encore l’étude de RSF.
Dans l’ensemble, au Togo, il est difficile de faire du journalisme d’investigation à cause « des pressions, des poursuites voire des sanctions infligées » par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). Cet organe de régulation est souvent critiqué pour son « manque d’indépendance », prompt à sanctionner les médias critiques du pouvoir en place.
Source : icilome.com