Par Marcelle Apévi, togo-online.co.uk
Rumeur est devenue clameur depuis quelques semaines. Le Front des Patriotes pour la Démocratie (FPD) de l’ancien ministre de la communication, Djimon Oré s’explose. Pratiquement tous les membres du Comité Directeur du parti sont partis, commençant par le secrétaire général qui a été le premier à quitter la barque qui prend finalement de l’eau. Un coup dur pour le ministre, connaissant les critiques dont fait objet son parti, par rapport à sa position dans la famille des partis de l’opposition au pays.
Mal vu à l’Assemblée nationale, Djimon Oré serait mal barré. Tout est parti de la démarche solitaire du FPD dont les membres ont longtemps subi le diktat du président. Seul à aller sur les chaines de radiodiffusion et télévision, seul à prendre la parole au nom du parti, seul à recevoir des invités qui voudraient bien échanger avec le parti, seul à mener des consultations pour défendre la vision du parti… Personne n’a le droit de parler devant le président au cours des réunions du bureau directeur que l’on assimile à une séance de prêche entre un pasteur et les fidèles de l’Eglise.
L’homme est reconnu adepte de propos discourtois à l’endroit de ses collaborateurs qui ne sont finalement que de véritables gonfle effectifs. Entouré de ses frères et cousins, Djimon Oré a bâti la force de son parti dans l’Est-Mono où il se fait passer pour le seul coq qui doit chanter dans la basse cour.
Et pourtant, il était bien parti, pour avoir très vite, à la création du parti, poser le diagnostic et compris que le Togo a besoin de grandes assises nationales et d’une période de transition au cours de laquelle, de profondes réformes seraient opérées pour remettre les bases de la vraie démocratie et d’un Etat de droit. Hélas ! L’égo aura raison de lui.
Sur les antennes, l’homme s’attaque à tout le monde, parti au pouvoir comme l’opposition. Il n’y a autre parti d’opposition que le sien. Tous seraient corrompus selon Djimon Oré.
Au lendemain du 19 août 2017, les membres du bureau ont fait les pieds et les mains pour amener Djimon Oré à intégrer son parti dans le vent de contestation qui commençait dès lors à souffler. Peine perdu. D’autres personnes auraient tenté le coup. Au finish, Djimon Oré laissera entendre que ceux qui vont l’approcher pour lui proposer de rejoindre la contestation seraient envoyés par le régime pour le tuer.
Le sujet fera son chemin et provoquera des remous qui auront finalement raison de la cohésion qui jusque-là semblait régner au sein du parti.
D’importantes bases sont perdues d’offices par le FPD notamment Aflao, Tsévié, Vogan, Aného… Selon les informations, tous les membres qui se retirent du FPD rallient le Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam.
Le monde s’effondre donc autour de Djimon Oré qui ne peut plus cacher l’abcès. Dans une interview accordée par son ancien vice-président, Tsimesse Gbéya à la radio AVULETE de la diaspora, l’ancien député UFC ne cache pas les raisons qui ont sous-tendu sa démission depuis le mois de novembre. L’homme indique que ne pas rejoindre le peuple dans la rue, c’est cautionner la dictature, ce que lui, ne saurait faire.
Désormais engagé au niveau du PNP, Tsimesse Gbéya serait le coordinateur du parti de Tikpi Atchadam dans le grand Aflao. Il mènerait des actions concrètes pour mobiliser les bases jadis acquises à la cause du FPD, au profit du PNP. L’homme se réjouit de la mobilisation des populations du grand Aflao qui seraient, selon lui, les oubliés du régime RPT. Infrastructures sanitaires et scolaires vétustes ; pas de natifs d’Aflao à un niveau conséquent dans l’administration publique malgré les compétences que regorge la localité en matière de ressources humaines.
C’est donc fort de ces entre autres raisons que Tsimesse Gbéya mobilise ses frères du grand Aflao pour la marche du 13 janvier, celle des femmes du 20 janvier, avec l’espoir de la chute du régime des Gnassingbé.
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