Le Centre hospitalier universitaire (CHU) Sylvanus Olympio est souffrant. Cet hôpital de référence surnommé « mouroir » est dans un état critique. Et ce, malgré les soins « adéquats » que le gouvernement pense lui offrir avec son fameux « projet de contractualisation ». Une petite enquête menée par le confrère Liberté permet d’avoir une idée de l’enfer que vivent les Togolais dans cet hôpital crasseux.
Rien ne va dans ce mouroir dirigé par le Lieutenant-Colonel Wiyao Adom Kpao. Actuellement au CHU Sylvanus Olympio, certains services laissent à désirer. A la Pédiatrie, c’est la désolation. Entre manque criard de personnel soignant et de matériels hospitaliers, les parents et leurs enfants (malades) ne savent plus à quel à se vouer.
« Par exemple, la réanimation pédiatrique (P2) qui compte au total dix-neuf (19) lits est submergée d’enfants hospitalisés. On y trouve jusqu’à quatre (4) patients entassés sur un même lit. Le comble, certains patients se trouvent malgré eux sur des brancards, mais là encore, en nombre pléthorique. Les paillasses occupées, d’autres se retrouvent à même le sol. Il nous a été donné de constater, après plusieurs tours sur les lieux, que tous ces patients sont sous la supervision d’une équipe de deux (2) infirmiers ou parfois d’un seul, pour un service de 07 heures à 17 heures, sans pause (pour la permanence) et de 17 heures à 07 heures (pour la garde) », rapporte le confère, dans sa parution N°2950 de ce lundi 1er juillet 2019. Bien évidemment, dans cette condition anxiogène, il est difficile pour le personnel soignant (à effectif réduit) de prodiguer des soins adéquats aux patients.
Certains infirmiers stressés n’hésitent pas à crier sur les enfants malades un peu capricieux. Mêmes les accompagnants n’échappent pas aux humeurs noires des praticiens. Selon nos confrères, plusieurs facteurs expliquent actuellement le manque de personnel, surtout les infirmiers dans ce centre de santé de référence. « Selon nos recoupements, cette situation est liée aux départs à la retraite, aux affectations sans remplacement et aux départs depuis les cinq (5) dernières années pour raison d’étude. La plupart se sont inscrit en Master et n’interviennent plus. Conséquence, il y a beaucoup de salles sans personnel, et les malades sont abandonnés à eux-mêmes, faute d’infirmiers pour les assister ou leur faire des soins », fait savoir le journal.
Dans ce mouroir qui sert d’hôpital de référence au pays de Faure Gnassingbé, le service de Pédiatrie est subdivisé en plusieurs sous-départements. On y retrouve entre autres: P1 (salle des cancéreux), P2 (réanimation des enfants de plus d’un an), P3 (salle de transit des enfants qui sortent de la réa P2 avant leur exeat), P4 et P6 (salles des enfants malnutris où on s’occupe de leur alimentation jusqu’à récupération), P5 (inutilisé par la pédiatrie. Le service de cardiologie l’a emprunté pour en faire sa salle de réanimation), P7 (salle de transit des enfants qui sortent de P8 avant leur exéat), P8 (salle de réanimation des nouveau-nés et enfants de moins de 1 an), P9 (les cabines où on isole les cas contagieux), P10 (salle où on fait les premiers soins ou mise observation dès que les enfants arrivent à l’hôpital).
« Actuellement, faute d’infirmiers, le P10 est fermé. Au niveau du P8, il y a un sous-effectif. Le P7 n’a plus d’infirmier depuis que le seul qui y intervenait est admis à la retraite au mois de mars », souligne Liberté. Notons que la Pédiatrie n’est pas le seul service en souffrance dans ce centre de santé. La maternité, la chirurgie, la médecine interne, les laboratoires, le service de la radiographie sont aussi dans un état déplorable. Le projet de contractualisation du gouvernement togolais ne règle pas le problème. C’est juste un placebo « destiné à embobiner les populations ».
Dans des pays normaux, pas plus loin, au Ghana voisin, la santé des populations est la priorité des priorités des gouvernants. Mais au Togo, le système de santé est à l’abandon. Et ce, de père en fils. Le seul alternatif trouvé par le gouvernement de Faure Gnassingbé (en ces périodes électorales), c’est de bâtir un autre hôpital de référence dénommé Saint-Pérégrin. Sur la maquette, le projet semble prometteur. Mais pour certains observateurs qui connaissent bien les habitudes du régime des RPT-UNIR, il s’agit d’un simple effet d’annonce pour flouer les Togolais, surtout que les élections présidentielles approchent à grand pas.
Source: icilome.com
Source : Togoweb.net