CHU: du nouveau dans l’affaire de l’infirmier brutalisé par un médecin-militaire

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Dans une interview accordée à notre journal, Monsieur ATE Safiou, Secrétaire Général de l’Association Nationale des Infirmiers et infirmières du Togo a expliqué les circonstances de ‘’l’humiliation de leur collègue’’ et a expliqué les attentes de la corporation des infirmiers notamment des excuses publiques à défaut duquel, d’autres voies de recours seront envisagées. Lisez plutôt.

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Depuis quelques jours, une information selon laquelle un infirmier a été humilié par un médecin militaire fait débat au sein de l’opinion. Que s’est-il réellement passé ?

Merci de me donner la parole, je suis le SG de l’ANIIT. La scène s’est passée au Pavillon militaire au niveau du CHUSylvanus Olympio où exerce notre collègue KPANZOU Thomas. Le dimanche 24 janvier 2021, notre collègue était de garde. Arrivé au service, il a garé son engin au niveau du garage non immatriculé du Pavillon.

C’est vrai que d’habitude, ce sont les véhicules qui garent làbas mais à son arrivée (un dimanche ndlr), il n’y avait pas de voitures. Le lundi 25 janvier matin, le collègue devait sortir de garde mais il était encore aux soins quand le médecin militaire, un commandant des FAT était arrivé pour constater qu’il y avait une moto à la place où il avait l’habitude de garer.

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Il envoie chercher notre collègue mais étant donné que ce dernier administrait des soins, il a tardé à s’exécuter. A son arrivée, le médecin en courroux, l’a humilié en le couvrant d’insultes avant de le faire agenouiller pendant 15 bonnes minutes. Ce qui est dommage c’est qu’n fonctionnaire, dans le même service puisse arriver à ce niveau d’humiliation.

Comment l’administration a-telle réagi par rapport au problème?

 Jusqu’à l’heure où je vous parle, on n’a pas encore reçu la réaction de l’administration. Ce que nous savons est qu’à travers ce problème et la tenue du sit-in, les collègues du bureau de l’ANIIT du CHU-SO ont été interpelés par le directeur et ont reçu des menaces. Cependant, au niveau du bureau national de l’ANIIT, nous avons décidé de saisir le ministre de tutelle pour que réparation soit faite.

C’est inadmissible cette réaction du médecin vis-à-vis du collègue infirmier. D’ailleurs, ce qui s’est passé avec notre collègue, n’est pas une première. Ça se passe un peu partout sur le territoire ; même entre médecin militaires et médecins non militaires ou bien aussi entre autres techniciens. En 2011 à Mango, un médecin avait enfermé des infirmiers et les avait humiliés.

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Si on ne fait rien pour que ça s’arrête, ce sera continuel. C’est anormal que dans un milieu de travail, public comme privé, on remarque ces genres de comportements complètement déplacés. Pour le moment, l’ANIIT a donné 48H pour qu’on trouve une solution à cette affaire.

Quel type de réparation espérez-vous ?

Nous attendons que le médecin concerné présente publiquement ses excuses à la corporation. Mais pour l’instant ANIIT n’a pas eu de réaction.

Au-delà de ce délai, est-ce que vous envisagez une suite judiciaire à cette affaire ?

Pour le moment l’association ne l’envisage pas à moins que le concerné lui-même, Thomas KPANZOU, donne mandat à l’ANIIT d’aller sur le plan judiciaire. Ce qui nous concerne aujourd’hui, c’est que la corporation des infirmiers a été humiliée par l’agissement de ce médecin militaire. Mais dans la corporation, il y a des infirmiers juristes qui nous prodiguent des conseils et des orientations sur ce qui se fait dans ces genres de dossiers.

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Donc dans les jours à venir, on verra ce qu’il faut faire. Ce qui est évident, nous n’allons pas nous laisser faire ; on a demandé au ministre de tutelle d’agir. S’il est dans l’incapacité de traiter l’affaire, le PM est là, le Président de la République est également là on pourra les saisir. Dans tous les cas on verra.

De façon globale, comment décririez-vous l’état de collaboration entre les médecins et les infirmiers ?

Il faut que nous soyons clairs là-dessus ; et vous les medias vous devez le savoir et le relayer. Dans toute entreprise et dans toute société, il y a des hauts et des bas, mais certains responsables en abusent. Moi, je suis dans un service avec un médecin mais je n’ai jamais eu de problèmes avec lui, nous travaillons dans de bonnes conditions mais parmi eux il y a des médecins véreux.

Des gens qui ont des comportements à la limite de l’animalité. De la même façon, on peut trouver des infirmiers qui maltraitent d’autres collègues comme les gardes malades. Par rapport à votre question, nous n’avons pas de problème avec les médecins sauf que parmi eux il y a ceux qui outrepassent les limites de leurs responsabilités et trainent leur corporation à terre par leurs comportements.

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Avez-vous les nouvelles de l’infirmier Thomas KPANZOU ? Et comment vit-il cette situation ?

Ce que nous pouvons dire est que psychologiquement, notre collègue Thomas KPANZOU, est atteint. Il était hospitalisé et il a le moral très bas.

Votre message de fin

Premièrement, pour le corps médical dans son ensemble, ce que nous avons de commun c’est l’homme, c’est le patient qui se présente à nous. Nous devons vivre et travailler en harmonie pour que le patient qui vient à nous soit mieux soigné. Parce que c’est le médecin qui prescrit les soins et c’est aux infirmiers d’aller faire les soins.

En deuxième position, il faut du respect mutuel, sans oublier le respect de la hiérarchie. Donc de même que l’infirmier respecte son supérieur, de même, ce dernier aussi doit le considérer. Ce qui pose problème aujourd’hui, que ce soit le médecin, l’infirmier, le garde-malade ou le technicien de laboratoire, c’est le respect de la déontologie. La déontologie du métier souffre du non respect des valeurs véhiculées.

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L’autre chose est d’accorder un peu de temps à la lecture du code de la santé publique et le statut général de la fonction publique. La maitrise de ces textes va nous éviter les écarts de comportement. Les gens ne maitrisent pas les textes et agissent n’importe comment en intimidant leurs collègues.

Si le médecin militaire en question, connaissait bien les textes, s’il savait qu’il travaille avec les civils, son comportement devait être différent de ce qu’il fait au camp. Nous interpellons tous les acteurs du corps médical de faire un effort de collaboration pour l’intérêt des patients.

Chronique de la Semaine No 594

Source : Togoweb.net