Le Département d’Anthropologie ne ferait pas partie des priorités des premières Autorités de l’Université de Lomé. En tout cas, c’est ce qui se susurre dans les coulisses des grandes réunions académiques. Alors qu’entre-temps, un des Anciens Présidents de l’Université avait qualifié ledit Département « Département sinistré ». Un vocable qui n’ébranlerait même pas le Doyen de la Faculté des Sciences Humaines et de la Société qui devrait au fait soumettre la doléance de sa maison à ses supérieurs plus gradés que lui. Pointé du doigt, le Philosophe-Doyen feraitécran entre le Département d’Anthropologie et la Présidence de l’Université.
Il faut en réalité un enseignant pour 30 étudiants. (Selon certaines informations). A l’Université de Lomé, le chiffre est bien alarmant. Un enseignant pour 300 étudiants. L’Université de Lomé se modernise bien-sûr avec des infrastructures qui répondent bien aux exigences du 21ème siècle, certes, mais l’effectif pléthorique des étudiants ne facilite pas les choses. Trop d’étudiants, enseignants à compter au bout des doigts.« Et oh secours !! » crient souvent des Responsables de Facultés et Doyens.
2012. Le Professeur PolicapeAményédi décède. Le Département d’Anthropologie vient de perdre une de ses valeurs sures. Tristesse et pleurs. Le vide se remarque. Et il n’arrive toujours pas à être comblé. Les années suivantes. Trois enseignants admis à la retraite. La salle des profs du Département s’affiche clairsemée. La tache devient lourde. Des tractations se mettent en branle pour trouver une solution à cette pénurie d’enseignants. Mais les dossiers se bloquent au niveau du décanat. Le Département se retrouve avec 3 enseignants sous-contrat. 2 enseignants de rang A et 1 de rang B. Une situation qui impacte naturellement (négativement) la qualité de l’enseignement dispensé. Trop d’étudiants pour peu d’enseignants. La Présidence sortante parle de « Département sinistré ». Le Département pour se relever, a besoin de 4 Enseignants.
Recrutement annoncé, bonne nouvelle et espoir perdu. Un Doyen philosophe qui bloquerait tout à son niveau.
Cela fait bien des années que les premiers Responsables Anthropologues se mobilisent pour qu’un recrutement soit fait en faveur de leur Département. Ils s’obligent à travailler avec des doctorants et Docteurs. Ces derniers sont des volontaires qui viennent donner des cours au Département et rémunérés selon les heures occupées. Ils n’ont aucun contrat avec l’Etat. Un recrutement s’annonce ilya de cela quelques jours. Le Département envoie ses doléances au Doyen de la Faculté des Sciences Humaines. Dans les doléances, on précise que le Département a besoin de 4 enseignants. Les 8 Docteurs Anthropologues se frottent les mains. Déception très vite lue sur leur visage.
Dossier sur la table du Doyen de la Faculté des Sciences Humaines et de la Société. Lui qui devrait fidèlement envoyer le dossier bloquerait tout. Il redéfinit les choses. Et dresse une répartition trop bien loin de la réalité. Il donne un enseignant au Département Philo, 1 à la Géographie , 1 à l’Histoire et 1 à Anthropologie. Sachant avec pertinence que ces autres Départements n’ont pas trop grand besoin en termes d’enseignant et que seule l’Anthopo serait la sinistrée du moment. Il privilégie ses réseaux. On lui reproche de chercher à tout philosopher. Il privilégie son Département Philo, lui-même étant philosophe.
Une tendance à « tout philosopher»
Cela est bien visible. Les Autorités Togolaises affichent depuis un moment une certaine volonté de mettre à la tête de certains domaines clés du pays des philosophes. « Les Rois doivent être des philosophes ». Un Ministre de l’Enseignement supérieur philosophe. Un Chef de la Diplomatie philosophe. Peut-être, pour avoir un peu plus de résultats. Au niveau des affaires étrangères, les choses ont peu plus bougé sous le patron. Un sommet de l’Union Africaine sur la Sécurité maritime organisée à Lomé, l’axe Lomé-Jérusalem renforcé et un Sommet de la Francophonie bien négocié et qui pouvait se tenir à Lomé. Coté Enseignement supérieur, la Philosophie inspire bien aussi le « Roi Ministre ». Les choses s’améliorent un peu plus à l’Université de Lomé surtout avec un Président Juriste.
Mais à la Faculté des Sciences Humaines, la philosophie semble ne pas bien jouer son rôle. « Le Roi Doyen Tout-Puissant » semble ne pas être bien inspiré. Sa philosophie ne serait pas en harmonie avec les exigences du monde moderne. Il ne penserait qu’à son Département qu’il dirigeait (Département philosophie) et son Vice-Doyen (Géographe) qui ne roulerait que pour son Ex-Département Géographie. L’Anthropologie, elle autre saigne. Enfant abandonné, délaissé avec un cœur qui saigne, qui ne réclame que 4 Enseignants pour mieux servir les Etudiants, mais qui ne ferait pas partie des priorités des premières Autorités Universitaires.
A quoi servirait réellement le recrutement si certains Départements sont relégués au second plan ?
Firmin Teko-Agbo, Journaliste-Chroniqueur politique.
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