Les diplomates du groupe des 5, ont-ils aussi vu ce que nous avons vu à Lomé ce samedi 17 novembre? Voici pour eux quelques questions de bon sens: à quoi bon précipiter les élections avec des listes truffées de mines? Lorsqu’on sait que le verdict peut être aisément manipulé, trafiqué, pourquoi alors pousser les Togolais à accepter un processus qui est synonyme, pour eux, d’un abattoir infaillible? Par quel coup de baguette magique, le groupe des 5 et la CEDEAO, croient-ils que la vérité pourra triompher des urnes avec des institutions monolithiques, viciées que nous avons au Togo? Est-il possible à ces fonctionnaires de nous citer, parmi les pays qu’ils représentent à Lomé, un seul exemple où les électeurs vont voter en fermant les yeux sur un découpage électoral tordu qui fait la part belle au pouvoir? Ont-ils déjà oublié les ruines de fémurs et crânes calcinés de 2005? Enfin, se demandent-ils pourquoi, en Afrique, c’est toujours au Togo qu’on compte un nombre considérable de morts à chaque élection?Les dignes fils du Togo veulent savoir.
Par Kodjo Epou
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, parmi les amis (?) du Togo dont l’argent public finance les extravagances de la famille gnassingbé, bien rares sont ceux qui exigent des comptes. On semble ne pas se soucier des rudes souffrances du peuple togolais, lequel peuple, depuis des années, au nez et à la barbe de ce fameux groupe, est à couteaux tirés avec ses dirigeants pour réclamer un assainissement de la vie publique par un processus électoral juste et acceptable. Doit-on rappeler la véritable foire d’empoigne qui avait débouché, en 2005, sur un carnage resté jusqu’ici impuni, malgré les multiples rapports attestant que la tragédie avait bien pris place et supprimé, au bas mot, cinq cents vies humaines. La récente sortie du groupe des 5 est déshumanisante pour notre peuple. C’est une douloureuse aggravation de la torture morale à laquelle une famille, depuis 52 ans, soumet les Togolais et dont les blessures, déjà bien profondes, nécessitent à tout le moins une compassion quels que soient les intérêts en jeu.
Voyons un peu: Parce que les ressources propres du Togo, pillées à la pelle, prennent des destinations inconnues, le pouvoir de Lomé vit de l’assistanat, de l’aide étrangère occidentale. L’imposture est évidente et frappe l’œil nu! Même retentissante. Tellement qu’on se demande si ces bailleurs de fonds occidentaux ne sont pas de grands naïfs – peut être sciemment – qui s’investissent dans ce rocher de Sisyphe qu’est devenu le Togo. C’est à croire que ces diplomates conduisent leurs pays dans une stupide corvée qui consiste à remplir d’eau la jarre trouée du RPT, puisque tout le monde sait, en Afrique, que dans son état actuel, le Togo des Gnassingbé est comme « le tonneau des Danaïdes », un tonneau au fond percé que l’on remplit sans fin alors que son contenu est constamment vidé par un pouvoir frivole, dépensier et totalement ignorant des désastres de sa gouvernance anémique.
Les Togolais sont chosifiés. Ils n’en peuvent plus d’entendre les mêmes sons de sirène! Et, ces cinq grands témoins de la tragédie n’ignorent quand même pas que la mobilisation populaire contre Faure et son parti ces derniers mois est l’expression logique d’un ras-le-bol général. On y voit, bien mise en relief, l’impopularité légendaire du régime RPT/UNIR. Impossible d’ignorer que toute tentative de Faure Gnassingbé d’opérer un passage en force à travers des élections truquées, peut indubitablement faire basculer le Togo dans un des pires chaos de la région, avec l’irruption inévitable de candidats fanatisés à qui personne ne pourra alors dénier le droit de vouloir en découdre avec le système prédation. Au lieu de parer au plus pressé, maintenant, en contribuant à s’attaquer au mal par les remèdes appropriés qui diminuent la fièvre, le Groupe des 5 et la CEDEAO croient devoir donner la priorité à des législatives hautement inutiles qui ne règleront aucun des ennuis politiques que traîne le Togo d’une décennie à l’autre..
Ce que les Togolais ne comprennent pas, c’est que trop souvent, il suffit que leurs dirigeants, très corrompus, arguent qu’ils sont soucieux de la paix intérieure que les occidentaux accrédités à Lomé, tels des membres d’honneur du parti au pouvoir, s’exécutent. Ainsi, avec la complicité agissante de cette diplomatie complice du vice, nous Togolais sommes devenus le punching ball de chair, de sang et d’émotions, de beaucoup d’autres douleurs. On a rarement vu un esprit si paradoxal: des populations entières transformées en sujets, en espèces faibles aux mains d’un clan, d’une famille, en une peuplade d’Iphigénie de troisième zone uniquement bonne au sacrifice. La caution que ces diplomates semblent donner au pouvoir en place est une insulte qui conduit au beau milieu d’une confusion délibérément provocatrice; c’est la porte ouverte à tous les soupçons, notamment d’un complot international contre les intérêts du peuple togolais.
Les événements qui secouent le pays depuis Août 2017 sont suffisamment graves pour que le chef de l’état s’exprime, tempère les ardeurs de ses troupes et rassure le peuple. Il ne sait pas le faire et il ne l’a pas fait, par ignorance ou par mépris, mais surtout par incompétence. Comme si ce n’est pas assez, par incivisme à l’égard du peuple, il fait arrêter par ses cerbères quelques responsables de la société civile triés dans le tas et, par la bouche du chien prestataire des mauvais services, un enfant du diable, Gilbert Bawara, répand au quotidien des menaces par média interposé. Les criminels en liberté, les victimes sous les verroux? Un bien curieux état de droit que celui du Togo!
N’est-il pas encore venu le moment pour ces ambassadeurs d’en appeler à la responsabilité du président? Pourquoi, chaque fois, doit-on demander plus de sacrifices à l’Opposition qui ne détient pas les leviers de l’Etat? Pourquoi ne prend-on jamais la peine, ni le courage d’appeler le pouvoir togolais à normaliser le pays, à respecter ses engagements et les règles qui régissent une élection dans un système pluraliste? C’est le lieu de saluer le courage de la “C14”, de “Togo Debout”, de La Coalition de la Diaspora Togolaise “CoDiTogo” sans oublier “Espérance pour le Togo” pour leurs sacrifices, pour l’esprit pacifique mais déterminé de leurs revendications légitimes qui sont, naturellement, celles de la grande majorité des Togolais.
Il est question, ici, non pas que l’Occident se substitue aux Togolais dans l’écriture de leur proper histoire mais de les accompagner dans la réalisation de leurs aspirations profondes, de leur destin souverain, comme c’est le cas en France, aux USA, en Allemagne, partout en Europe et même dans beaucoup de pays africains. C’est ainsi que se comporte une diplomatie qui se veut intelligente et soucieuse de la priorité vies humaines. En refusant d’aider les Togolais, ce sera en vain si ces occidentaux tentent de sauver le roi Gnassingbé qui, tel un ver à ventouses, de tous ses muscles, s’accroche à un pouvoir qui lui échappe mais qu’il maintient avec la force militaire. Seulement, c’est écrit dans l’histoire, à vouloir utiliser la manière forte aux fins de rester le maître absolu, Faure fera constamment face à la révolte populaire qui, un jour, quittera la rue pour aller le chercher dans son palais. Il n’est pas évident qu’il s’en sorte victorieux.
Kodjo Epou
Source : www.icilome.com
Et HEY !!!! Mon pays qui souffre tant des gnassingbé et leurs accolytes. Heyi !!! Seigneur délivre ce peuple de ce tyran!!!!!!!!!
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