Pour se flatter d’un avenir, hélas, en pointillés, Faure Gnassingbé fait le crâneur et s’apprête à exhiber ses muscles. On attendait, après 12 ans, qu’il accepte que son départ soit le sujet principal à l’ordre du jour. Que nenni, c’est relou et rimbou! A aucun moment, organiser les obsèques de son régime vieilli n’est nulle part visible sur son agenda. Faure serait-il un homme qui s’amuse beaucoup dans sa tête? Finalement, les Togolais dans leur immense majorité en ont assez de ses va-et-vient lassants et des crimes effarants qu’il parraine par le silence. Aujourd’hui, c’est en communion d’esprit, au Togo et partout dans la Diaspora qu’ils réclament, comme un seul homme et sans voix discordante, que le piétinement sourd de la démocratie prenne fin. Ici et maintenant. Sans aucune forme de délai.
Ce que veulent les Togolais tient en une phrase, une seule, pas deux: Il est temps que l’inclination à la monarchie cède à la réalité de la République. Aussi refusent-ils désormais d’être caricaturés dans la sous-région à travers ce gouvernement comme un peuple d’intelligence médiocre. Ils veulent reprendre le mérite de l’or de l’humanité, l’esprit fondateur de la nation. Rien ne peut leur résister. Faure Gnassingbé a commis une erreur monumentale quand il a cru devoir créer une commission de réflexion sur les réformes. C’était l’erreur de trop. Surtout quand, depuis quelques temps, il donne aux Togolais des signaux indiquant clairement sa détermination à vouloir diriger le Togo au-delà de 2020. Sans nul doute, Faure est, au Togo, ce que fut, dans la mythologie grecque, Sisyphe, le roi maudit qui gardait l’espoir de réussir, un jour, à déposer au sommet de la montagne un gros rocher qu’il était condamné à rouler indéfiniment. Peine perdue évidemment puisque la dégringolade était inscrite dans l’histoire. Mais Sisyphe, ignorant qui il était, ne le savait pas. Et c’est ce qui explique l’espoir fou qui l’animait, sa hargne à atteindre la cime libératrice. Le président togolais est bien dans une descente aux enfers et correspond à l’absurdité qui caractérise cette légende de Sisyphe.
Diriger le Togo à tout prix, contre vents et marées, sans jamais et à aucun moment affirmer l’intégrité de sa gouvernance et la sagesse de son cœur, le successeur d’Eyadema est promis à la dégringolade, au pitoyable destin de Sisyphe. Qui ne sait pas que son bilan est fait de gros trous? Sa gouvernance, c’est le surplace qui immobilise toute une nation, qui anéantit tout espoir d’un avenir meilleur pour la jeunesse. Plus curieux encore, il semble demander au peuple d’attendre. Attendre, encore et toujours. Sa devise? Ô temps suspends tes mouvements. Sa meilleure philosophie? Ne décider de rien. Et, dans son entendement, le peuple se limite à cette population de fainéants hideux qui courent derrière lui, à la recherche d’argent facile à se faire ou d’une fonction juteuse quelconque à exercer.
Les Togolais, toutes ethnies et toutes classes sociales confondues, ont compris le jeu et n’ont plus rien à attendre de ce président. Et quand un peuple en arrive à ce constat extrême, plus rien ne peut l’empêcher de prendre son destin en main; c’est sur les décombres de ses oppresseurs, qu’il fonde son avenir. Maintenant, Jusqu’où l’apprenti Roi de la République togolaise, notre sacré Sisyphe, va-t-il continuer de rouler son rocher de l’absurde ! En attendant qu’il découvre, par lui-même, ces propres limites ou que celles-ci le découvrent, souhaitons-lui sagesse et humilité. Seules ces deux valeurs cardinales caractéristiques des grands hommes pourront le sauver d’une fin tragique. La moindre erreur de sa part ou venant des inconditionnels du péculat qui forment son entourage pourri sera L’ERREUR FATALE. La planète entière observe. Les aïeux veillent. Cette semaine, DIEU a déposé sa valise et ses armées au Togo et, pendant les jours à venir, il sera Togolais jusqu’à ce que sa volonté soit accomplie dans la vie de cette nation en détresse. Pour toujours.
Kodjo Epou
Washington DC
USA
27Avril.com