Celui qui vient d’annoncer sa candidature pour la présidentielle de 2020 a fait carrière – toute sa vie – au sein des institutions financières internationnales, la BCEAO à Dakar et le FMI à Washington DC. Ce Togolais, Gamessou Pierre Kpodar peut, sans trop forcer, revendiquer le grade d’économiste et de professionnel des finances de grande carrure. Un atout pour le candidat? Techniquement, oui. Mais la réputation mitigée que véhicule le Fond Monétaire International au sein des sociétés africaines trop souvent victimes des ajustements structurels peut créer un sentiment de réserve ou de méfiance chez certains vis-à-vis de cet ancien Chef de Mission de ladite institution. Pour les habitués de son entourage, Kpodar est un homme accompli, doté de convictions fortes qui font voir en lui un homme d’état capable de relever le Togo. Le candidat propose de mettre son mandat sous le signe d’une transition, pourquoi pas avec une assemblée constituante qui dote le pays d’une nouvelle Loi inspirée de 1992.
Ekoué Pierre Gaméssou Kpodar possède des arguments de valeur pour rassurer ceux qui pourraient voir le FMI à travers sa personne et sa candidature. Primo, il n’est pas un fonctionnaire détaché par l’institution pour restructurer un Togo en difficulté. Secundo, il a par contre, grâce à ses nombreuses expériences, une parfaite connaissance de ce qu’est une mauvaise gouvernance par rapport à la bonne; il maîtrise les choses à faire et celles à ne pas faire lorsqu’on veut éviter pour un pays l’intervention du FMI, avec ce que cela comporte, dans la plupart des cas, comme mesures restrictives et anti-sociales. Tercio, il n’est pas candidat pour défendre les intérêts de l’extérieur. Le mieux-être des populations de son pays qui n’ont que trop végété dans la misère, c’est ce qui motive son engagement. Dès lors, sa carrière au FMI devient, entre ses mains, un outil de bonne performance, une arme de bonne gouvernance. La parfaite maîtrise des grands enjeux économiques africains et mondiaux fait de lui une personne aux ressources inestimables, comme cela se doit par ces temps de dégradation sévère de nos systèmes de gestion des affaires publiques. Tout Etat soucieux de compétir et de se mettre en orbite en vue d’affronter les défis présents et futurs doit être nécessairement gouverné par un souci permanent de résultats palpables.
La soixantaine, après trois décennies passées au FMI, organisation dont il s’est libéré en optant pour une retraite avancée, il fait partie de ces maillons sûrs dont le Togo aura besoin s’il veut amorcer son décollage après que le pays aura tu définitivement ses atermoiements politiques. Il reste convaincu, par l’expérience, que le développement, pour être durable doit respecter des critères de rigueur dans la gestion, en dehors des voies de l’improvisation et de la grande corruption. Au plan politique, Kpodar Gamessou est resté loin mais aussi proche des soubresauts de sa terre natale. Il n’a d’affiliation avec aucun parti, même s’il s’est rapproché, ces derniers temps, de la grande Coalition de l’Opposition, la C14. L’homme qui n’a pas, par conséquent, pris part aux problèmes politiques de son pays peut toutefois, grâce à ses nombreux acquis tecniques et financiers de par le monde, valablement prendre sa part dans les solutions qui seront, demain, essentiellement d’ordre économique. C’est en cela qu’il représente la ligne d’un Candidat de communion nationale. Il croit fortement que le citoyen constitue la première richesse d’un pays, peu importe son rang social, son appartenance politique ou sa provenance ethnique. Comme tel, il doit, le citoyen, être préparé, motivé, à se muer en artisan de son propre développement. Tout ce qu’on entreprend pour lui, forcément, échoue sans lui.
Ce sont-là les aspirations saillantes du candidat par rapport à l’imbroglio togolais, ce qui le situe au centre, c’est-à-dire au point de convergence de toutes les volontés sincères qui veulent se joindre à lui pour relever le pays. Sa vision du Togo le rapproche des revendications ayant trait à la nécessité d’une alternance politique, corollaire de l’émergence sur l’échiquier national d’hommes nouveaux, mieux formés aux nouvelles techniques du développement et de l’entreprenariat privé, des acteurs nantis, pas seulement de diplômes mais d’idées novatrices capables de créer dans le pays une dynamique participative, un nouvel enthousiasme empreint d’espoir. Il soutient la thèse d’une corrélation entre transparence et développement. C’est pourquoi, pense cet ancien du FMI, un pays qui veut émerger par le travail de ses propres enfants ne doit tolérer que sa classe dirigeante soit le symbole de richesse frauduleuse, de privilèges indus et de dépravation morale. Ce sont des vices ravageurs. Aussi considère-t-il tout pouvoir autocratique où tout part et revient à un seul homme (fort et craint) comme étant d’essence exclusive et de nature à étouffer l’éclosion du génie créateur chez l’individu.
Un exemple qui reflète l’opinion de cet ancien Chef de missions du Fonds Monétaire International: il est de ceux qui, au plus fort de la crise post Août 2017, ont toujours pensé que le Togo a droit à une alternance mais que Faure Gnassingbé devra rester aux affaires jusqu’au terme de son troisième mandat avant de transférer, en 2020, le pouvoir à un nouveau président élu à travers un scrutin transparent et démocratique. Ceci d’autant qu’il est impérieux de créer au Togo les conditions d’une paix sociale et d’aller à la rencontre de la volonté que notre peuple souverain exprime depuis 1990, la volonté d’accéder à une alternance politique pacifique. Kpodar Pierre Gamessou est un leader issu de la Diaspora et croit fortement que le Togo, pour se (re)construire, doit faire appel à ses fils et filles valeureux de tous les bords, de toutes les horizons et de tous les chemins de la vie. C’est à ce prix que le pays peut mettre fin à ses errements et, conséquemment, renaître durablement de ses cendres”.
A un poste de responsabilité, au sommet de l’état, “mon engagement ira à une gouvernance rigoureuse où il n’y aura pas de place pour quiconque voudra magnifier le vice. Je suis partisan d’un changement qui redonne à notre pays les fondamentaux de son indépendance, qui sauvegarde aussi bien les intérêts des entreprises locales qu’étrangères, en favorisant un environnement des affaires totalement restructuré qui attire les investissements étrangers” c’est à travers ce canevas que monsieur Kpodar entrevoit toute politique visant à rendre compétitive l’économie togolaise, à combattre le chômage chez les jeunes et endiguer la corruption endémique car, affirme t-il, ce sont ces facteurs qui alimentent la perte de confiance des populations vis-à-vis de leur propre état.
Il va sans dire que l’ancien fonctionnaire du FMI, ouvert sur l’Afrique et le monde, est suffisamment outillé pour relever un pays en grande difficulté économique. Son indépendance vis-à-vis des protagonistes de la crise politique togolaise est un atout considérable dans un environnement chargé de tendances lourdes, de contraintes pesantes diverses. Le Togo d’aujourd’hui est un pays déstructuré au triple plan politique, économique et social … C’est une sorte de plan Marshall qu’il faut si l’on veut remettre le pays sur les bon rails, c’est cela le constat formel de l’expert. Aussi veut-il incarner un sursaut national porté par le mouvement indépendant Gamessou. Il a la ferme conviction que les affaires de la cité ne doivent pas être traitées avec indifférence et désinvolture, sur fond de discours d’apparât et de cosmetiques politiciens sans lendemain comme on le constate aujourd’hui.
Tempérament pondéré, verbe mesuré, regard serein, air calme drapé dans une allure qui rassure. A première vue. Profil dont transparaît, chez l’homme, trois vertus cardinales: modération, rigueur et opiniâtreté. lesquelles vertus, ensemble, donnent lieu à ce qu’on peut qualifier de complexité positive. L’apparence peut tromper. Un homme débonnaire, bienveillant et même accommodant mais, il n’en demeure pas moins que Kpodar soit d’une fermeté inébranlable sur ses convictions, intransigeant sur les priorités qu’il sait établir avec génie. Quand il en vient à l’intérêt général, au rapport avec l’argent public, il campe sur ce qui le caractérise le plus: l’intégrité morale. Sa longue carrière d’économiste et de financier, c’est sa principale source d’inspiration. L’argent, désormais maître du monde d’aujourd’hui, doit être respecté et doit aller de pair avec la bonne moralité, pense-t-il. D’un coeur compatissant, toujours attentif aux conditions de vie des moins fortunés, les plus vulnérables comme on les appelle dans le langage courant à Bretton woods. Il se préoccupe de toute situation qui concourt à créer ou aggraver la grande pauvreté chez les acteurs économiques de premier plan que constitue – il en est convaincu – la population d’un pays.
Kpodar affirme avoir fin prêt un projet de société porteur à proposer à ses compatriotes et aux partenaires du Togo. C’est donc un candidat aguerri, gorgé d’experiences qui propose ses services et que les Togolais auront à découvrir; ils verront combien cet homme pratique l’humilité, la bonté et l’esprit du consensus. Mais un homme qui conserve la fermeté dans la tolérance, la clairvoyance dans l’indulgence et la rigueur dans la justice. Pour ce fervent croyant, la famille doit être le levier moral de la société et le tremplin sublime de la nation. Kpodar est marié et père de trois(3)enfants.
Voilà pour l’homme et ses compétences. Tout y est pour recréer l’espoir. Reste qu’au Togo, gagner une élection est une chose, jouir de sa victoire en exercant la réalité du mandat des électeurs en est une autre. Entre les deux, depuis la nuit des temps, se trouve un océan insondable dans lequel le candidat Gamessou devra ramer de toutes ses forces. Il devra, après avoir ratissé large parmi les décus de tous les bords, ameuter le monde pour un but de sédition. Ce n’est point, pour lui, rêver de dinosaures car, les prémices de tous les possibles se trouvent dans son curriculum.
Kodjo Epou
Washigton DC
USA
27Avril.com