Ce n’est un secret pour personne. Au Togo, la cherté des intrants agricoles (notamment les engrais) réduit considérablement les bénéfices des agriculteurs togolais. Les maigres efforts du gouvernement, à travers ses programmes de développement agricole, n’ont pas changé la donne. Le comble, c’est que malgré la cherté des intrants, les prix de vente des produits, surtout ceux industriels (café, cacao et coton) restent malheureusement constants. Ce qui n’avantage pas les paysans. Consternés et dépassés par la situation, ils menacent d’organiser dans les prochains jours des mouvements de protestation. Ils projettent également de boycotter quelques cultures dont le coton, le café et le cacao. Dans un communiqué rendu public lundi, le Mouvement Martin Luther King (MMLK) compatit et soutient cette démarche des paysans. Il en appelle au gouvernement togolais de faire tout pour soulager la peine des paysans en réduisant, un tant soit peu, les prix des intrants. Bonne lecture!
La cherté des intrants agricoles au Togo : le MMLK apporte son soutien aux paysans et appelle le gouvernement à la réduction des prix.
Le Mouvement Martin Luther King déplore la cherté excessive des intrants agricoles notamment les engrais (15.500f le sac) au Togo un pays pourtant producteur des phosphates et apporte son soutien aux paysans dans leur lutte pour la baisse des prix.
En effet, depuis quelques années, le Togo a fait des efforts pour redonner un nouvel élan à notre agriculture. Mais il ne saurait atteindre réellement l’autosuffisance et la sécurité alimentaire sans une politique favorable consistant à mettre des intrants habituels (engrais NPK, Urée et les insecticides) voire des semences améliorées à la disposition de tous les paysans à des prix abordables. C’est dans cette optique qu’il a été annoncé que l’Etat aurait subventionné les prix des engrais.
Contre toute attente, ces derniers restent et demeurent chers pour les concitoyens. Sans besoin de faire une comparaison des prix du Togo par rapport à la sous -région étant donnés qu’on note les récurrentes tentatives des paysans togolais d’aller se procurer ces intrants dans les pays limitrophes, il est fort probable que la différence des prix soit une raison.
Cet état de choses commence par agacer les paysans togolais qui s’agitent et menacent d’organiser des mouvements de protestation voire de boycott de quelques cultures dont le coton, le café et le cacao. Des paysans avec qui nous avons échangés, n’ont pas caché leur colère, leur désolation et leur révolte, ne comprenant pas l’excès des prix dans un pays où les matières premières qui servent à fabriquer les engrais, sont exploitées. Malgré la cherté des intrants, la vente des produits industriels (café, cacao et coton) reste malheureusement défavorable aux paysans, ne les profite guère et donc ne les nourrit pas (1kg de coton par exemple vient de passer de 230 à 240 F).
Au regard de tout ce qui précède, le MMLK adhère à la position des paysans et marque sa solidarité avec leurs actions à mener pour toute fin utile car elles sont légitimes.
Pour le MMLK, le bonheur des paysans dépend des prix raisonnables des intrants et le bon encadrement des acteurs de l ‘État (encadreurs, agronomes et autres) à mettre à leur disposition.
Le MMLK tient à encourager les paysans à utiliser les engrais biologiques qui enrichissent davantage des terres et fournissent des éléments de résistance face au phénomène de dégradation et d’appauvrissement de ces terres.
Le MMLK appelle le gouvernement à œuvrer davantage pour améliorer les conditions de travail des paysans et à fournir ceux dont ils besoin pour rentabiliser leurs productions.
L’autosuffisance alimentaire en dépend.
Lomé, le 1er août 2017
Le président,
Pasteur EDOH KOMI
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