Depuis les années 90, début des luttes pour la démocratisation des pays africains, les Togolais se sont offerts en sacrifice pour voir leur pays sortir du maudit joug des Gnassingbé, mais ont toujours été victimes de la cupidité, l’hypocrisie, l’indignité et la malhonnêteté de ses élites, universitaires, économistes, écrivains, juristes, journalistes…
Tout combat mené par un humain est, certes, fait de doutes, d’erreurs, de tergiversations, de lassitudes, de renoncements souvent pardonnables. C’est pourquoi j’ai toujours compris et gardé un grand respect pour ces jeunes étudiants qui, dans les années 90, avaient ébranlé le pouvoir d’Eyadema, mais dont certains ont fini par rejoindre la dictature qu’ils ont combattue au prix de leur vie. Je ne cesserai jamais de m’incliner devant la mémoire de Logo Dossouvi, surnommé l’homme du 5 octobre, même s’il a rendu l’âme, en 2014, presque dans les salons de la dictature des Gnassingbé.
Mais l’impardonnable traîtrise est celle qui consiste à décider délibérément de tromper le peuple et s’enrichir sur son dos. Aujourd’hui, dans les combats de nos pays, a émergé, avec la technologie, une catégorie de contestataires : les activistes. Leurs détracteurs les disent des plaisantins cachés derrière leurs écrans et qui n’impactent rien, leurs laudateurs les font faiseurs de rois.
Les activistes togolais font, eux aussi, ou croient faire, à leur manière, leur monde qui commence par le Togo. Certains se sont ouvertement déclarés partisans du régime togolais, d’autres ses adversaires. Au-dessus de la tête de ces deux catégories, plane, telle une épée de Damoclès, l’argent gratuit et facile de la dictature. Parmi les premiers, il y en a qui défendent la dictature juste pour pouvoir empocher son argent, et parmi les seconds ceux qui disent combattre la dictature pour… pouvoir empocher son argent. Et c’est le cas de ces derniers qui m’intéresse.
Il n’est écrit nulle part, dans je ne sais quelle maléfique table de la loi, que le peuple togolais doit être constamment trompé. Voilà pourquoi ces activistes qui se sont déclarés partisans du peuple, qui caressent le peuple de la main gauche et empochent l’argent du régime de la droite, doivent mettre fin à leur macabre jeu. Parce que par-delà ce ramdam auquel nous nous livrons, il y a des morts qui s’accumulent, des destins qui se brisent, des carrières qui s’éteignent dans les prisons, des vies qui s’étiolent chaque jour sur le sol togolais.
L’argent du RPT-UNIR, il y a plusieurs manières d’en profiter. Beaucoup d’activistes en profitent par d’autres manières que de jouer aux hypocrites dans les rangs de ce peuple qui n’a que trop souffert. Ceci est un premier avertissement. Peut-être le dernier.
David Kpelly / FB
27Avril.com