Dans le gouvernement Komi Selom Klassou II, Guy Madjé Lorenzo n’est plus ministre en charge des Sports. Il a tout simplement été évincé de la nouvelle équipe. Retour sur les dossiers marquant son passage à la tête de ce département ministériel et qui auraient joué en sa défaveur, selon de nombreux observateurs.
Nommé ministre de la Communication, de la Culture, des Sports et de la Formation civique en juin 2015, le monde des disciplines sportives a cru que les choses allaient évoluer dans le bon sens. Surtout que le sport togolais était dans un état végétatif. La situation n’est d’ailleurs pas mieux aujourd’hui.
Si les discours du sexagénaire, ancien employé de Coface et Natexis en France, ont rassuré au début de son arrivée, très vite, les bonnes intentions ont laissé place au laxisme, aux manœuvres sordides et au scandale financier.
Entre Guy Madjé Lorenzo et la plupart des Fédérations nationales, les relations sont compliquées. Pourtant sa bibliographie officielle laisse apparaître qu’il est un formateur en plongée subaquatique, BEES-Plongée et moniteur fédéral 2ème Degré. Un profil qui aurait pu lui permettre de diagnostiquer les maux des sports nationaux et proposer des pistes de solutions.
Sous son règne, a été recruté le sélectionneur Claude Le Roy pour bâtir une sélection nationale de footabll solide et compétitive des Eperviers. A l’œuvre, le Breton est devenu un problème plus qu’une solution, de sorte qu’aujourd’hui, le Togo est dos au mur dans les éliminatoires pour la CAN 2019 qui se jouera finalement en Egypte. Les Togolais doivent impérativement gagner les Ecureuils du Bénin à Cotonou en mars prochain. Alors que le faux « sorcier blanc » émarge au bas mot 25 millions de FCFA par mois.
Le nom de l’ex-ministre est également cité dans l’affaire des équipementiers PUMA. Si dans ce dossier les membres du Comité exécutif de la Fédération togolaise de football (FTF) ne sont guère exempts de tout reproche, l’autorité politique a pêché par son manque de rigueur et de clarté pour la gérer.
Le scandale qui aura le plus noirci son bilan reste indubitablement celui des vestes de la CAN 2017. Il est notamment accusé d’avoir fait partie du réseau de l’entrepreneur privé Serge Tété Benissan, à travers des sociétés écran destinées à siphonner une partie des fonds mobiliser pour la participation de l’équipe nationale à la phase finale de la plus prestigieuse de la compétition qu’organise la Confédération africaine de football (CAF).
La stratégie a été simple, celle de choisir une société bidon pour confectionner les vestes que les ambassadeurs togolais devaient porter pour assister à la cérémonie solennelle de remise de drapeau avant le départ pour le Gabon. Dans la précipitation et dans la confusion, sur fond de surfacturation, les habits et pantalons ont été mal faits. Les autres accessoires sont de qualité douteuse. Ce qui a conduit les internationaux togolais à refuser de les arborer.
Depuis que cette affaire a éclaté, le ministre Guy Lorenzo et le propriétaire de boutique Sergio Sport se sont murés dans un silence qui donne l’impression qu’ils n’ont rien à dire pour se défendre. Ce n’était pas la première fois que Serge Tété Benissan est cité dans la dilapidation des fonds publics destinés à la bonne participation des Eperviers à la CAN.
En 2013, en Afrique du Sud, au temps du président Gabriel Améyi à la FTF, son nom était associé à des affaires peu reluisantes. Il est aujourd’hui à la tête d’une société de vente d’équipements qui, selon ses admirateurs, fait son trou sur le continent. Depuis qu’il est mêlé dans ces affaires de prévarication des deniers publics, il s’est fait entourer d’une partie de la presse sportive qui, pour des raisons que l’on sait, non seulement ferme les yeux, mais aussi fait sa promotion.
Revenons sur le cas de M. Lorenzo, ancien ministre délégué auprès du président de la République chargé du Commerce et de la Promotion du Secteur privé (2008-2010). Il avait promis que les sommes mobilisées pour la participation à la dernière CAN seront traçables. Après la compétition, l’audit démontre un trou de 600 millions de FCFA.
Jusqu’aujourd’hui aucune responsabilité n’est située. Il aura finalement quitté son poste sans que le contribuable togolais ne sache concrètement ceux qui sont derrière ces malversations et comment ce fonds été dépensé en terre gabonaise.
Dans le nouveau gouvernement de Komi Selom Klassou, le portefeuille du ministre des Sports n’existe plus. Pourquoi ? Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat et son ancien nouveau Premier ministre seuls ont la réponse.
A.H.
Source : www.icilome.com