Ces révélations qui ont créé la brouille entre Agbéyomé et Eyadéma

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Après avoir longtemps été membre du cercle fermé du feu général Eyadéma Gnassingbé, Agbéyomé Kodjo aujourd’hui candidat à la présidentielle du 22 février prochain a retourné sa veste et s’est érigé en critique du système qu’il a défendu pendant des années.

En 2002, l’homme a rédigé une tribune « incendiaire » dans laquelle il révèle toutes les manœuvres du régime RPT de l’époque. Une plume qui lui a valu de s’exiler en France. Extrait…

Les sociétés d’Etat sont victimes d’une mauvaise gestion et d’un racket scandaleux.

A l’OTP, le passif exigible de la gestion des ces cinq dernières années a été porté de 12 milliards de FCFA à 80 milliards à la veille de l’opération de privatisation sur lesquels une bonne partie a servi à couvrir les besoins de LOMEII. Pour célébrer le début du troisième millénaire, 2 milliards de FCFA ont été dépensés par la Direction de l’OTP pour acheter des boissons ; 250 millions de FCFA soustraits de la caisse pour acheter au Chef de l’Etat un buste à son image et 40 millions pour lui offrir une canne sans compter le bradage du patrimoine de l’OTP à Paris sous le couvert de prête-noms alors que l’entreprise connaît d’intenses difficultés financières et que notre pays rechigne pendant ce temps à acheter un appareil de dialyse pour le CHU de Tokoin pour la somme modique de 12 minions. de FCFA.

Dans certains cas pour couvrir les besoins de LOME II, cette société n’hésite pas à recourir à des prêts bancaires notamment chez NA TESKI BANK dont le remboursement est transféré sur la dette publique.

Au Port Autonome de Lomé, les malversations sont aussi monnaie courante, Le Directeur général prélève par semaine au profit de Lomé II 25 millions de FCFA soit 100 minions par mois ou 1,2 milliard par an. 70 millions de FCFA sont perçus par mois sous forme de taxes sur les ventes de véhicules par un réseau d’affaires familial proche du Chef de l’Etat sous le prétexte fallacieux de pourvoir au financement de la zone franche alors que cette dernière reçoit de l’Etat une subvention annuelle de 175 millions de FCFA.

Les marchés publics sont truqués au profit de parents et amis. Les sociétés CIMTOGO et WACEM subissent des traitements différents en raison de la défense d’intérêts particuliers pour lesquels la première est sacrifiée au profit de la seconde élue aux avantages de la Zone franche. Les ressources de la Caisse Nationale de sécurité sociale(CNSS) sont siphonnées par LOME II au mépris des intérêts des travailleurs qui attendent toujours le paiement des arriérés des allocations familiales et une liquidation rapide de leurs pensions. La privatisation en cours de la Société Togolaise de Coton ( SOTOCO alimente des appétits de corruption estimée à plusieurs milliards de FCFA au profit du même réseau. Généralement, quand elles ne profitent pas au clan familial du Chef de l’Etat. les privatisations aboutissent difficilement.

Bien évidemment, la Commission nationale de lutte contre la corruption et le sabotage économique est muette sur cette gigantesque prévarication bien qu’elle en détienne des preuves. Ces malversations relèvent d’un domaine soustrait à tout contrôle. Tous ces faits relèvent d’une haute trahison de la part de celui qui en assure la protection de façon délibérée. Pendant ce temps la commission s’acharne par des méthodes illégales sur les citoyens togolais, au mépris de la présomption d’innocence, du secret de l’instruction, de la justice et de l’équité.

On ne saurait donc s’étonner que de telles pratiques aient conduit à la faillite de notre pays. Les bénéficiaires de cette gigantesque malversation sont ceux là même qui accusaient les anciens responsables politiques d’avoir jadis sacrifié les intérêts du Togo sur l’autel de leurs intérêts personnels. Pendant qu’ils redoublent d’ardeur dans les opérations de détournements et se réjouissent des montants faramineux de leurs avoirs, les hôpitaux et les Centres de santé sont dépourvus du minimum requis pour leur fonctionnement, les salles de classes manquent de matériels didactiques tout comme l’Université de Lomé devenue le souffre- douleur de tous les fossoyeurs impénitents du savoir et de la culture. Les bourses ne sont pas payées aux étudiants, ce qui témoigne du peu d’intérêt que l’on porte à l’avenir de la jeunesse et de la Nation.

Les étudiants diplômés de l’université de Lomé sont acculés à conduire des taxi moto, les Togolais croupissent dans la misère, meurent chaque jour faute de ressources pour acheter les médicaments, pendant que les pères et les mères de famille subviennent difficilement aux besoins de leurs enfants, condamnés souvent à un repas par jour. Certains parents, en désespoir de cause, vendent leurs enfants à des gens peu scrupuleux. Que dire de la prostitution de la jeune fille qui se développe de façon inquiétante en raison des risques d’extension de l’épidémie du SIDA pour lequel notre pays a un taux de prévalence relativement élevé dans notre sous-région ?

Dans le contexte de crise que vit notre pays la dilapidation des ressources de l’Etat s’apparente à un crime contre l’humanité car près de 1.2 milliard de FC FA est dilapidé chaque mois pour récompenser une horde de courtisans, des marcheurs professionnels, des communicants et des juristes véreux, de faux opposants et de politicards mal dégrossis en quête de notoriété.

Retrouvez l’intégralité de la tribune d’Agbéyomé ici

Source : Togoweb.net