Reçu hier lundi dans l’émission « Le Débat » sur la radio Nana FM, le révérend père Pierre Marie Chanel Affognon du Mouvement des forces vives « Espérance pour le Togo » s’est prononcé sur l’actualité sociopolitique du pays. Il a surtout décrypté le dernier message de la Conférence des Evêques du Togo (CET).
Selon Père Pierre Marie-Chanel Affognon, tout ce que les Evêques du Togo ont énuméré dans leur dernier message est avérée. Il estime que leur analyse de la situation sociopolitique du pays est on ne peut plus correcte. Surtout en ce qui concerne les conditions d’organisation des prochaines élections.
« A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas dire que le pouvoir en place, le gouvernement en occurrence et le parti au pouvoir ont pris la ferme résolution d’organiser des élections libres, crédibles et transparentes. Les évêques ont été clairs, et voilà pourquoi ils insistent sur les réformes, sur la nécessité d’avoir un fichier électoral crédible. Donc il revient au gouvernement d’organiser les élections de façon à ce que nous qui sommes citoyens, ceux de la diaspora et le monde entier puissent dire : enfin les Togolais ont pu s’entendre, ont pu se guérir de ce désir à être à tout prix au pouvoir. Je veux tout simplement dire que les Evêques interpellent le gouvernement à organiser des élections libres, crédibles et transparentes », a-t-il résumé.
Le porte-parole du Mouvement des Forces vives « Espérance pour le Togo » pense que le processus électoral actuel, tel conduit par le pouvoir en place, n’augure rien de bon pour un jeu électoral plus clair et équitable.
Revenant sur le cas de l’opposition togolaise, le Père Affognon trouve que les Evêques ont raison en déclarant que les leaders politiques de l’opposition « manquent de vision ».
« Je crois que la conférence des Evêques du Togo n’est pas une structure affiliée à l’opposition togolaise. Il faut que ça soit clair. Une conférence des Evêques a d’abord une mission pastorale et une mission prophétique d’annoncer la vérité, de défendre la justice et de protéger les faibles. Je crois que ce que nous observons dans notre pays ne nous empêche pas de faire des acteurs de l’opposition, des saints que nul ne peut critiquer. Je crois que les Evêques ont insisté sur la responsabilité partagée. Depuis le chef de l’Etat, passant par l’opposition, jusqu’à chaque citoyen », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « Je ne connais pas aujourd’hui de Togolais qui ne soit pas un peu découragé par l’attitude de la classe politique dénommée l’opposition. La conférence reconnait que l’opposition togolaise a fait des efforts. Mais quand on prend tout Togolais aujourd’hui, la question qui revient c’est comment se fait-il que depuis cette histoire des 30 millions, l’opposition qui était ensemble dans la logique de l’union fait la force semble se disloquer ? On ne juge qui que ce soit. Mais on ne peut pas fermer les yeux sur cela également ».
Sur l’affaire dite d’« insurrection armée » avec des gourdins et manchettes, le prélat dit avoir « pris acte ». Toutefois, poursuit-il, on ne peut pas parler d’insurrection armée avec des manchettes et gourdins.
Bonne écoute.
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com