A une demi-douzaine de mois de l’élection présidentielle, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) saisit de nouveau le chef de l’Etat pour lui demander de prendre des mesures devant garantir la transparence dudit scrutin.
Le rendez-vous électoral de l’année prochaine s’approche à grands pas. L’ANC, tout comme la plupart des partis, y pense sérieusement. Son président a adressé le mardi 24 septembre dernier une correspondance à Faure Gnassingbé, Président de la République et candidat naturel du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), créé sur les cendres du Rassemblement du peuple togolais (RPT).
Dans sa nouvelle lettre, l’ex-chef de file de l’opposition rappelle à celui qui est arrivée au pouvoir en 2005 à la suite du décès de son géniteur, les bonnes mesures pour que la prochaine élection présidentielle se déroule dans de bonnes conditions. Devant les médias, la semaine dernière, Jean-Pierre Fabre avait déjà souligné que le parti qu’il préside fait des démarches pour qu’il y ait un nouveau dialogue entre le pouvoir et l’opposition avant le crucial rendez-vous de 2020.
Le candidat malheureux aux présidentielles de 2010 et 2015 insiste sur « la transparence, l’équité » qui, elles seules, peuvent conduire « à l’acceptabilité des consultations électorales ». Pour ce faire, l’opposant souhaite que Faure Gnassingbé autorise son gouvernement à ouvrir des discussions le plus rapidement possible avec l’opposition de sorte qu’en 2020, le vrai vainqueur soit proclamé.
Ces discussions, selon M. Fabre, doivent porter sur le fichier électoral, la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses démembrements, la recomposition de la Cour constitutionnelle, l’authenticité des bulletins de vote, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, entre autres.
Jean-Pierre Fabre n’est pas encore officiellement candidat. L’Alliance nationale pour le changement le désignera, à moins d’un retournement de situation, lors de son congrès programmé en octobre prochain.
UNIR, pour le moment, reste dans sa logique, celle de conservation du pouvoir. La fameuse « réformette » constitutionnelle et institutionnelle opérée à l’Assemblée nationale tout récemment donne droit à Faure Gnassingbé élu en 2005, réélu en 2010 et 2015, chaque fois dans des conditions décriées par ses adversaires, de faire encore au moins deux quinquennats.
Dans le contexte actuel, aucun autre candidat ne peut gagner la présidentielle de l’année prochaine. Toutes les institutions intervenant dans l’organisation électorale étant verrouillées. La nouvelle correspondance de Fabre n’y changera rien, selon de nombreux observateurs.
Pour ces derniers, il faut à l’opposition un véritable rapport de force pour faire bouger les lignes. Ce qu’elle peine à trouver. Au détriment de la majorité des Togolais qui réclame l’alternance au sommet de l’Etat.
A.H.
Source : www.icilome.com