Alors que des compatriotes, mal traités, comme à l’époque de la traite négrière, travaillent dans des conditions précaires, se retrouvent avec des membres de leur corps amputés ou meurent dans les usines de Wacem qui brassent des milliards de FCFA au Togo, dehors ses rails créent un véritable enfer pour les populations qui courent dans tous les sens pour joindre les deux bouts.
A la hauteur du passage à niveau de Djidjolé, Atikoumé et Adidogome, la jonction entre la route et les rails est le théâtre de plusieurs accidents. Il n’y a pas de semaine ou de jour où un conducteur de moto quoique prudent, contraint de faire une traversée en diagonale des rails, ne se retrouve à terre. Combien d’entre eux ne sont pas blessés, évacués d’urgence à un centre de santé ?
Même des sources parlent de morts d’hommes. Pas parce que le train en a été l’origine, mais parce que les rails dangereux de Wacem sont mal posés. Pendant longtemps, on a tiré sur la sonnette d’alarme, mais rien ne se fait pour limiter la casse. L’intérêt économique a plus d’importance que la sécurité de la personne humaine.Avec la permission du gouvernement, Wacem (société d’exploitation du calcaire, du clinker et du Ciment au Togo avec sa filiale Togo rails spécialisée dans les rails, l’aciérie et le fer) a construit ces rails pour acheminer ses minerais du Togo vers le Ghana.
En cette période de pluie où les routes sont par endroits glissantes, la fréquence des accidents en ce lieu qui continue de faire des dizaines de blessés au sein de la population inquiète et interpelle.
Le confrère «L’Indépendant Express» s’appuyant sur l’avis d’un technicien, croit savoir dans l’une de ses parutions que «le trafic sur cette voie n’autorise pas un tel projet et si traversée des rails il devait y avoir, ce devrait être perpendiculaire à la route et non en biais. C’est ce qui est à l’origine de la cascade d’accidents… ». Et d’ajouter : « Wacem Togo Rails a tout pour répondre aux normes professionnelles de ce chantier en construisant tout simplement un pont pour faire passer les rails sous la chaussée… mais ils n’ont pas voulu alors qu’ils fabriquent du ciment et du fer, matériaux nécessaires pour cet ouvrage ».
Cité dans plusieurs scandales dont le plus récent est celui des Panama Papers sur fond des révélations d’évasion fiscale, cette société indienne n’a pas de limite dans ses mépris. Que ce soit à Tabligbo où se trouvent ses usines ou ailleurs à Lomé, elle fait des dégâts. Et il n’y a personne pour la recadrer dans ses dérives. Plusieurs haut perchés dans les sérails du pouvoir détiennent des actions dans cette société qui pratique de l’évasion fiscale, au mépris de la dignité des pauvres Togolais.
www.icilome.com