CAN 2017 : le Togo d’Adebayor « va jouer son va-tout, sans pression »

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Miraculeusement qualifié pour la CAN, le Togo, qui a hérité d’un groupe très relevé, sait qu’il ne part pas avec les faveurs des pronostics. Une réalité qu’admet volontiers Alaixys Romao, le milieu de terrain de l’Olympiakos Le Pirée (Grèce) et des Éperviers.

Jeune Afrique : Fin 2015, le Togo venait de se faire éliminer de la Coupe du monde et semblait moribond. Un an plus tard, il s’apprête à disputer la CAN. Que s’est-il passé ?

Alaixys Romao : L’arrivée de Claude Le Roy en avril dernier a changé beaucoup de choses. Le fait qu’un entraîneur si réputé en Afrique vienne au Togo signifiait bien que cette équipe avait des qualités. Il a tout de suite élevé le niveau d’exigence. Il demande plus aux joueurs en termes d’implications, mais depuis qu’il est là, les choses s’améliorent à tous les niveaux.

C’est-à-dire ?

Aujourd’hui, notre seule préoccupation est le terrain. Nous n’avons plus à nous soucier des questions de transport, de logement, d’équipements, de suivi médical de primes, etc… Il a mis les choses en ordre et la fédération a fait le nécessaire. Il y a d’ailleurs un signe qui ne trompe pas : avant, on ne disputait quasiment jamais de matches amicaux. En 2016, nous en avons joué cinq, la plupart face à de bonnes équipes comme la Zambie (1-0), l’Ouganda (1-0) et le Maroc (1-2). Si elles acceptent de nous affronter, ce n’est pas par hasard…

Adebayor a prouvé lors de nos matches qu’il est affûté

Justement, le match face à la Zambie fin mai à Lomé a-t-il constitué un tournant ?

Sans doute, car battre la Zambie reste une bonne performance. Cela a relancé l’effectif. Après cette rencontre, nous avons obtenu un point au Liberia (2-2), dans des conditions très difficiles. Et revenir avec ce résultat a un peu plus soudé le groupe. Notre succès face à Djibouti (5-0) en septembre a validé notre qualification pour la CAN, que personne n’attendait.

Quelles ambitions peut avoir le Togo ?

Sur le papier, nous ne sommes pas les favoris, c’est évident. Le Maroc est en progrès depuis que Hervé Renard est son sélectionneur, la Côte d’Ivoire est très solide, la RD Congo vient de faire une très belle année… Tout le monde pense que nous n’avons quasiment aucune chance. On va jouer, notre va-tout, sans pression. Mais rien n’est joué d’avance. Nos derniers résultats ont donné de la confiance au groupe. Il y a une dynamique positive. Et nous avons la chance d’avoir un coach qui connaît parfaitement le football africain.

Emmanuel Adebayor, votre capitaine, n’a pas de club…

C’est vrai. Il ne joue qu’avec la sélection. Mais il a prouvé lors de nos matches qu’il est affûté. Il s’entraîne beaucoup. Il est très professionnel, et il montre l’exemple. On sent qu’il est vraiment très impliqué, très motivé. C’est un leader, un attaquant dont on connaît les qualités.

Jeune Afrique