A moins d’un changement inattendu, la campagne électorale pour le compte de la présidentielle prochaine va s’ouvrir le 6 février prochain. Déjà, les acteurs impliqués dans l’organisation de cette nouvelle parodie d’élection s’activent. Pour le moment, on observe un calme précaire malgré l’opacité totale dans laquelle est conduit le processus.
En sus, les Togolais devront s’attendre à subir le diktat de Faure Gnassingbé et ses « sécurocrates » qui comptent museler les populations et pouvoir opérer leur hold-up en toute tranquillité. C’est dans cette optique que le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Yark Damehame entend « réprimer » toute manifestation qui ne rentrera pas dans le cadre de la présidentielle du 22 février prochain.
A quelques jours de l’ouverture de la campagne présidentielle, Lomé est plus ou moins quadrillé par les forces de défenses qui ont mis des check points à plusieurs endroits de la ville. Tout ceci pour semer psychose au sein de la population. Dans tous les discours, les autorités ne font que chanter la paix, élection apaisée, cohésion nationale etc…
Paradoxalement, elles n’évoquent guère la transparence du scrutin qui est primordiale pour garantir la paix. Et comme l’autorise la Constitution togolaise, certaines organisations de la société civile et partis politiques légalement constitués prévoient une série de manifestations pour dénoncer le coup de force en préparation. Ceux-ci portent des griefs légitimes contre le processus.
« Depuis le lancement du processus devant conduire à l’élection présidentielle de février 2020, la société civile togolaise n’a de cesse d’appeler à un scrutin plus transparent à même de garantir la vérité des urnes et d’aider à la construction d’une nation apaisée et tournée vers son développement. Mais en dépit de ces appels répétés, le pouvoir s’oppose obstinément à la mise en place de conditions d’intégrité électorale », s’insurgent-ils.
Ils déplorent aussi que des citoyens n’aient pas pu se faire inscrire sur les listes et sont ainsi délibérément privés d’un droit constitutionnel et que sur plus d’un million d’âmes au sein de la diaspora, moins de 350 ont fait l’objet du recensement électoral. Le fichier électoral est aussi mis en cause. Pour les forces démocratiques, le fichier non audité reste la propriété exclusive du parti au pouvoir. Elles dénoncent le maintien du vote par anticipation des forces de l’ordre qui est une véritable niche de fraude, les bulletins de vote non authentifiés favorisant ainsi le bourrage des urnes ainsi que le refus systématique et obstiné du pouvoir de proclamer des résultats BV par BV, malgré les recommandations fortes des différentes missions d’expertise électorale étrangères qui précisent bien que cette disposition est indispensable pour garantir la transparence et la traçabilité des résultats.
Pour attirer l’attention des autorités sur ces revendications, la société civile prévoit trois jours de manifestations à compter du 30 janvier. D’autres mouvements d’humeur devront avoir lieu courant février, ce qui donne la trouille à Yark Damahame et Cie qui ont brandi l’arme « FATale » : la répression de toute manifestation pendant la période électorale. Il annonce d’ailleurs les couleurs.
« En cette période sensible de l’histoire de notre démocratie, j’exhorte tous les acteurs à la modération, à la retenue, à la sagesse et au respect de l’autre. L’essentiel qui doit nous motiver tous, c’est notre pays après les élections … La sous-région est très agitée sur le plan sécuritaire et nous avons la chance d’avoir un pays stable et paisible. Nous devons faire confiance aux Institutions qui organisent les élections et à la FOSEP qui les accompagne sur le plan sécuritaire », s’est fendu Yark Damehame. Avant de muscler : « Toute autre manifestation en dehors de la campagne électorale ne peut être autorisée
Cet attitude des « propriétaires » du Togo n’est ni plus ni moins qu’un abus d’autorité. Tout ceci confirme sans doute le caractère dictatorial du pouvoir de Faure Gnassingbé rappelé par « The Economist Group » tout récemment à travers son rapport. Notre pays a été classé parmi les pires dictatures au monde ! Certains caricaturent le Togo des Gnassingbé comme la Corée du nord de l’Afrique. A raison.
Liberté
Source : Togoweb.net