Internet est totalement coupé depuis plus d’un mois dans les deux régions anglophones du Cameroun. Une interruption sans précédent en Afrique, selon l’ONG Internet sans frontières, et qui commence à coûter (très) cher.
« Internet est totalement indisponible, sauf à investir dans du matériel satellite extrêmement coûteux », a indiqué mercredi 22 février l’avocate Julie Owono, responsable Afrique de l’ONG française Internet sans frontières. « Dans la durée, c’est la coupure la plus longue survenue sur le continent. »
« Internet est toujours coupé dans la ville de Bamenda », a confirmé à l’AFP un enseignant d’université en poste dans la capitale du Nord-Ouest. « Parfois quand j’ai une urgence, des mails professionnels à envoyer, je suis obligé de me déplacer dans la région voisine de l’Ouest », a-t-il déploré.
#Bringbackourinternet
« La coupure Internet dans les deux régions anglophones a potentiellement fait perdre 1,35 million de dollars à l’économie du Cameroun », estime encore Julie Owono, d’Internet sans frontières. « Elle risque de creuser le fossé entre anglophones et francophones. »
La coupure internet a été annoncée le 19 janvier par les opérateurs à leurs abonnés dans ces deux régions, alors que le gouvernement avait lancé une campagne contre la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux.
Sur Twitter, une campagne #Bringbackourinternet en faveur des anglophones du Cameroun a reçu le soutien du lanceur d’alerte américain Edward Snowden. Pour le moment sans effet.
Jeune Afrique