C14 : « On ne peut vouloir à la fois, lutter contre l’insécurité et créer les conditions propices à la radicalisation et à l’extrémisme en supprimant de fait les libertés publiques »

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Elle est, ensemble avec ce qui ont quitté la barque, de ceux qui en ont plus usé de cette loi Bodjona de Mai 2011 pour organiser des manifestations publiques courant 2017 et 2018. La C14, ce regroupement de partis politiques de l’opposition n’a pas la même lecture que le gouvernement pour ce qui est des arguments sécuritaires avancés pour la révision le 07 Août dernier par les trois émissaires du gouvernement à l’Assemblée nationale, les ministres Payadowa Boukpessi de l’Administration territoriale, Yark Damehame de la Sécurité, et Christian Trimua des Droits de l’Homme. Pour cette coalition, « on ne peut vouloir à la fois, lutter contre l’insécurité et créer les conditions propices à la radicalisation et à l’extrémisme en supprimant de fait les libertés publiques ».

Voici l’intégralité de ce communiqué…

Communiqué de la C14

(suite à l’adoption des lois relatives aux conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation pacifiques publiques et à la sécurité intérieure)

Réunie en session extraordinaire le mercredi 7 Août 2019, l’Assemblée nationale a adopté en quasi catimini, deux projets de lois déposés par le gouvernement relatifs le premier, à la modification de la loi numéro 2011-010 du 16 Mai 2011 fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation pacifiques publiques et le deuxième à la sécurité intérieure.

Dans son exposé des motifs, le gouvernement justifie l’adoption de ces deux projets de loi par « la situation sécuritaire dans la sous-région qui s’est récemment dégradée avec de nouveaux foyers terroristes menaçant directement notre pays ».

Après avoir pris connaissance du contenu des deux lois adoptées par l’Assemblée nationale, la Coalition de l’Opposition togolaise C14 constate avec une effroyable stupeur qu’aucune de ces deux lois n’apporte les vraies réponses que les Togolais sont en droit d’attendre de leurs gouvernants en matière de sécurité publique et de protection civile dans un contexte sous-régional et international marqué par la montée des tensions et des actes terroristes qui exposent en permanence notre pays à de réels risques sécuritaires.

En effet, la C14 estime que pour relever le défi sécuritaire, le gouvernement togolais aurait fait preuve de sérieux en élaborant, après une large concertation des acteurs politiques et socio-professionnels, une vraie politique nationale de prévention et de lutte contre les extrémismes violents et le terrorisme, assortie d’un plan d’action chiffré et daté et qui prend en compte tous les aspects de la problématique sécuritaire. La sécurité publique et la protection de citoyens nécessitent un renforcement des capacités techniques et matérielles de nos forces de défense et de sécurité ainsi qu’une promotion des pratiques démocratiques, de bonne gouvernance, de l’Etat de droit et de respect des droits de l’homme et des libertés publiques.

Pour la C14, le gouvernement a voulu, par ces deux lois, sous le couvert de préoccupations sécuritaires et de menace terroriste, mettre en application sa volonté maintes fois exprimée, de réduire à néant les libertés publiques de réunions et de manifestations acquises de haute lutte et au prix de lourds sacrifices par les populations togolaises.

On ne peut vouloir à la fois, lutter contre l’insécurité et créer les conditions propices à la radicalisation et à l’extrémisme en supprimant de fait les libertés publiques.

La Coalition de l’Opposition Togolaise C14 n’entend pas rester les bras croisés face à cette entreprise de régression politique et sociale que le régime RPT-UNIR veut imposer aux Togolais aux seules fins de museler toute velléité de contestation pour se maintenir au pouvoir.

La Coalition C14 exhorte les populations togolaises de l’intérieur comme de l’extérieur à ne pas se laisser museler par cette loi liberticide, mais au contraire à s’armer de courage afin qu’ensemble nous puissions reconquérir notre espace de liberté et poursuivre la lutte pour l’alternance et un véritable ordre démocratique au Togo.

La Coalition lance un appel pressant à toutes les forces démocratiques acquises au changement ainsi qu’aux organisations de la société civile et de la diaspora afin que dans un sursaut patriotique, nous réalisions enfin cette union sacrée pour remobiliser les populations en vue de l’alternance.

Fait à Lomé le 9 août 2019.

Pour la coalition,

Kafui Adjamagbo Johnson

Source : telegramme228.com