Le don d‘équipement d’une valeur de 49 000 euros fait par l’ONU à la radio Buntu appartenant à la fondation de Denise Nkurunziza, à l’origine d’une polémique qui enflamme des ONG.
« Cette radio contribuera à atteindre les résultats de l’UNFPA mettant l’accent sur les populations les plus vulnérables et oubliées », a écrit le 3 février dernier sur son compte Twitter, le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). C‘était le jour du lancement de la radiotélévision Buntu, appartenant à Denise Nkurunziza, épouse de Pierre Nkurunziza, chef de l’Etat burundais.
On pourrait alors comprendre pourquoi l’organe onusien a octroyé ce matériel d’une valeur de 49 000 euros pour équiper la régie et le studio de l’organe de presse de la première dame burundaise.
Mais quelque noble que puisse être l’acte du FNUAP, ce don n’est pas du goût des défenseurs de la presse. À l’image de cette réaction d’Innocent Muhozi, Président de l’Observatoire burundais de la presse : « On se retrouve aujourd’hui avec une agence des Nations unies qui finance une chaîne de propagande du président et de sa femme, une radio appartenant à celui qui détruit les médias indépendants, qui détruit le système et pratiquement toutes les associations indépendantes de la société civile, qui maintient en prison plus de 8 000 jeunes gens qui ont juste manifesté contre le mandat. Je vous rappelle que la Cour pénale internationale, aujourd’hui, est saisie sur les crimes contre l’humanité qui se commettent au Burundi. Qu’on ne nous parle pas d’intérêts envers les vulnérables. Tous les jours, ils créent des vulnérables, par leur politique, par leur pratique. Qu’une agence de l’ONU ait posé un tel acte, se fourvoie dans une telle opération, c’est une compromission en bonne et due forme, avec des gens accusés de crimes gravissimes ».
Pour l’instant, pas de réaction du côté de l’ONU ni du côté de Bujumbura.
Source : www.cameroonweb.com