Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a été élevé samedi au rang de “Guide suprême éternel” du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a-t-on appris dimanche auprès de ce parti.
Cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre entre les plus hauts dirigeants du CNDD-FDD, réunis vendredi et samedi à Buye (nord) région natale du président Nkurunziza.
La direction du CNDD-FDD a décidé “que son excellence le président Pierre Nkurunziza est le Guide suprême de notre parti. C’est notre aîné, c’est notre père, notre conseiller, ersonne ne peut se comparer à lui au sein du CNDD-FDD”, a annoncé le secrétaire général du parti, le général Evariste Ndayishimiye, dans une vidéo parvenue à l’AFP dimanche et authentifiée par un de ses cadres.
Il ne s’agit pas d’une dérive à la Kim Il Sung comme en Corée du Nord, comme nos détracteurs veulent le faire croire.
Un communiqué du parti a précisé qu’il avait été élevé au statut de “Imboneza yamaho (Guide suprême éternel, en kirundi la langue nationale), sans s‘étendre sur les implications de cette décision.
Elle a suscité les moqueries de ceux qui dénoncent “le projet de règne à vie de Nkurunziza” ou “un culte de la personnalité autour de sa majesté le roi Nkurunziza 1er”.
“Il ne s’agit pas d’une dérive à la Kim Il Sung comme en Corée du Nord, comme nos détracteurs veulent le faire croire. Mais notre parti a décidé de donner une place spéciale à son excellence Pierre Nkurunziza en lui accordant la place de notre principal conseiller et guide pour toujours”, a justifié pour l’AFP un haut cadre du parti, sous couvert d’anonymat.
Un culte de la personnalité s’est développé autour du président Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, et qui a fait à plusieurs reprises le ménage dans les rangs de l’ancienne principale rébellion hutu aujourd’hui au pouvoir, selon des analystes.
Il apparaît désormais comme le chef incontesté d’un système dominé par un groupe de quelques généraux, issus de cette rébellion.
Le Burundi est en crise depuis que le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.
Les violences qui ont accompagné cette crise ont fait depuis au moins 1.200 morts et plus de 400.000 déplacés.
Un référendum constitutionnel controversé, qui permettrait à M. Nkurunziza de briguer à partir de 2020 deux mandats de sept ans, est prévu en mai.
Source : www.cameroonweb.com