Au Burundi, les quatre Français interpellés il y a un peu plus d’une semaine et immédiatement écroués dans différentes prisons, notamment pour escroquerie, sont libres. Leur bonne foi aurait finalement était reconnue, selon des sources judiciaires. Relâchés un à un depuis mardi, ils ont quitté le pays samedi 30 juin, dans la plus grande discrétion. Ce scandale s’est révélé être une affaire « très sensible », impliquant des millions de dollars et les plus hautes autorités de l’Etat.
Les quatre ressortissants français arrêtés la semaine passée sont pratiquement blanchis, selon des sources judiciaires contactées par RFI. Ils ont pris le premier avion qui quittait Bujumbura, après avoir reçu leurs passeports des mains du procureur samedi matin. Même si, officiellement, l’enquête en cours continue, ont précisé les mêmes sources.
Tout cela s’est fait dans la plus grande discrétion, car le pouvoir du président Pierre Nkurunziza veut sauver la face. Accusés officiellement de « faux et usage de faux, escroquerie, constitution de société fictive » par le ministère de la Sécurité publique, les quatre Français et leur accompagnateur burundais ont d’abord été incarcérés dans des prisons de sinistre réputation, loin de la capitale.
Des millions de dollars de bénéfice pour des proches de l’Etat
Mais il est très vite apparu qu’il s’agissait d’hommes d’affaires présents sur place pour prendre possession d’une société locale chargée du contrôle des appels internationaux, en vue de prélever une taxe gouvernementale sur les communications. Cette entreprise qui vient d’être rachetée par une société hongkongaise est dirigée par des proches du sommet de l’Etat, fait des millions de dollars de bénéfice et n’a jamais reversé de dividendes à son principal actionnaire depuis sa création trois ans plus tôt.
Les cinq personnes incarcérées ont été jetées en prison pour protéger le business des proches de l’Etat en question expliquent de hauts cadres burundais, qui dénoncent un véritable scandale, qui ternit l’image du pays. Heureusement pour eux, les quatre ressortissants français qui se sont retrouvés au milieu de cette affaire ne sont pas les premiers venus. Bujumbura a subi de fortes pressions, l’affaire a fini par se dégonfler et les Français ont été libérés.
Seul leur accompagnateur burundais, Donatien Ndayishimiye, croupit toujours en prison. Il serait la victime de luttes de clans au sein du régime burundais.
Source : www.cameroonweb.com