Annonce inattendue lors du dernier Conseil des ministres au Burundi. Près d’un an après son achat, l’avion de Pierre Nkurunziza va être affecté à une « double exploitation ». Entre les lignes, le Gulf Steam présidentiel, cloué au sol depuis décembre 2016, occasionne d’importants coûts que le gouvernement veut réduire. En plus de son affectation au transport du président, une des pistes est de le proposer… à la location !
« Avion d’un président d’un pays d’Afrique de l’Est, cherche locataire sérieux pour utilisation personnelle sans trop l’abîmer ». Cette annonce n’émane pas du responsable commercial zélé d’un constructeur aéronautique. Mais elle pourrait facilement remplacer le communiqué du gouvernement burundais concernant l’exploitation de l’avion présidentiel.
Louer l’avion présidentiel pour l’empêcher de rouiller
Dans un chapitre du communiqué final du Conseil des ministres, Bujumbura a décidé d’affecter l’« Air Force One » burundais à une double exploitation. Ainsi, l’aéronef qui transporte le président Pierre Nkurunziza lors de voyages officiels pourrait se voir destiné à la location à des particuliers pour leur voyages d’affaires ou de loisirs. Pourquoi donc ce choix ?
Depuis son acquisition en décembre 2016 par l’Etat burundais, le Gulf Steam GIV-1151 est en train de rouiller dans un hangar de l’aéroport international de Bujumbura, en raison de sa non exploitation qui occasionne des frais de maintenance et de révision. C’est en tout cas, la première justification du gouvernement dans le communiqué final du Conseil des ministres.
« Depuis [sa livraison, le 14 décembre 2016, NDLR], l’avion est resté au sol alors qu’il doit être entretenu de façon régulière et a de cette manière, occasionné beaucoup de dépenses car les travaux de la maintenance de cet avion se réalisent impérativement dans un atelier spécialisé à l’extérieur du pays », explique le gouvernement dans sa note.
A la recherche du locataire
Pour autant l’aéronef présidentiel continuera d’assurer les navettes peu fréquentes de Pierre Nkurunziza, devenu presque allergique aux voyages à l’étranger -sauf nécessité- depuis le coup d’Etat manqué qui tenta de le renverser en 2015.
« L’avion est maintenant en très bon état technique pour être utilisé ou exploité en vue de générer des fonds dans la mesure du possible. L’objet de la note était de demander au Conseil des Ministres d’approuver cette exploitation qui s’avère doublement rentable d’abord pour faciliter la couverture des coûts de maintenance de l’appareil, mais aussi pour protéger l’avion contre certaines conséquences négatives liées à son immobilisation », justifie le gouvernement.
La mise en location du moyen de transport présidentiel est d’abord destiné à réduire les coûts d’immobilisation dans ce pays qui traverse une crise économique aiguë depuis que ses principaux partenaires lui refusent l’aide étrangère en arguant du non-respect des droits et des libertés de la population. En attendant de dérouiller l’appareil, l’avion présidentiel attend désespérément un locataire.
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