Le Burkina Faso a lancé lundi à Ouagadougou une campagne de collecte de fonds pour la construction d’un mémorial dédié à Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabé tué lors d’un coup d’État en 1987.
Initié par un groupe de la société civile rassemblant des écrivains, des artistes, des compagnons et l’État burkinabè, la construction du mémorial Thomas Sankara est « née de la volonté de fédérer plusieurs initiatives a travers le monde visant à honorer et promouvoir la pensée politique et les actions de la révolution burkinabé », a expliqué le président du comité, le colonel Sanou, un ancien compagnon de Sankara.
Ce mémorial, qui devra être érigé sur une superficie de quatre hectares au Conseil de l’Entente, le siège du Conseil national de la révolution, où Thomas Sankara a été tué le 15 octobre 1987, nécessitera plusieurs milliards defrancs CFA (plusieurs millions d’euros), selon les organisateurs.
« A l’image des efforts populaires d’investissement, lancés sous la révolution par Sankara, la construction du mémorial fonde son espoir sur la volonté, la détermination, l’engagement du peuple à travers des souscriptions populaires », a indiqué M. Sanou, invitant a soutenir ce « projet populaire pour un homme du peuple ».
Plusieurs milliers de personnes ont assisté à la cérémonie, portant des tee-shirt blancs et jaunes à l’effigie de Thomas Sankara, président iconique qui continue de marquer les esprits par son intégrité.
Le président Roch Marc Christian Kaboré, qui a assisté à la cérémonie en compagnie des anciens présidents Jerry Rawlings (Ghana) et Moussa Dadis Camara (Guinée), a fait un don personnel dont le montant n’a pas été révélé.
Longtemps resté en veille sous le régime de Blaise Compaoré, le dossier de l’assassinat du capitaine Sankara a connu une accélération sous le gouvernement de transition qui a ordonné, fin mars 2015, l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Incarcéré pour le coup d’état manqué de septembre 2015, dont il est le principal auteur, le général Gilbert Diendéré est poursuivi dans l’affaire Thomas Sankara pour « atteinte à la sûreté de l’Etat, séquestration, terrorisme et crime contre l’humanité ».
Outre l’ancien chef d’état-major du président Compaoré, douze autres personnes ont été inculpées dans l’assassinat du « père de la révolution burkinabè ».
Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire, a été inculpé de « complicité d’attentat, d’assassinat et complicité de recel de cadavre ».
Il est visé par un mandat d’arrêt, tout comme l’ancien adjudant-chef Hyacinthe Kafando, l’un de ses anciens gardes du corps, souvent présenté comme le chef du commando qui a abattu Sankara.
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