Dans la société togolaise, les ressentiments grandissent et
l’impatience de briser les frontières des injustices sociales et de la
misère devient de plus en plus vive. Cela finira par l’explosion
sociale, si les intellectuels tarés au service du pouvoir et les
politiciens sans conscience continuent leur jeu criminel et cynique.
L’irritation grandissante dans la population, à cause des exclusions,
de la corruption, de l’inhumaine et abjecte pauvreté, etc, planifiées
et entretenues par la gouvernance encanaillée de la minorité, va
conduire inévitablement à des soubresauts sociaux, à moins qu’une
force organisée ne mette avant un terme à la présente situation
anxiogène et glauque dans le pays.
Ceux, qui ont fraudé et tué pour usurper le pouvoir, cherchent à le
conserver coûte que coûte. Ils sont outrecuidants et arrivent à
manipuler les prétendus opposants, qui leur avaient donné de la
respectabilité et de la représentativité en signant avec eux l’Accord
Politique Globale (APG). En retour, ils leur cèdent quelques prébendes
par l’augmentation abusive de leurs rémunérations à l’Assemblée
nationale et à la présidence des commissions parlementaires, par des
voyages d’accompagnement à l’étranger et des frais de mission, par des
nominations dans les conseils d’administration dans les sociétés
publiques, etc.
Le temps est venu pour éveiller les consciences et pour la
modification des règles du jeu politique et social. Il n’est plus
acceptable qu’une minorité se considère comme la majorité politique et
donc sociale et s’accapare de tous les postes essentiels de l’Etat
pour régenter la société. Pour atténuer les effets pervers d’une telle
anomalie et injustice, les concepteurs de la gouvernance démocratique
avaient proposé la limitation des mandats présidentiels à deux et pour
une meilleure et plus large représentativité les élections à deux
tours. Si cela arrive à fonctionner plus ou moins bien dans les pays
ayant été colonisateurs et ayant atteint des seuils
d’industrialisation, de développement éducatif, social et culturel
convenables, ces pratiques sont des poisons pour les pays pauvres dont
les populations sont peu éduquées et dont les élites sont
conditionnées, paillardes, bambocheuses et des potentats par
traditions.
En conséquence, les règles du jeu démocratique, considérées jusqu’à
présent comme équitables, légitimes et acceptées sans réticence, en
dehors de la Chine principalement, et servant de conditions établies
pour le choix des dirigeants politiques, sont devenues caduques et
favorisent des violences, des instabilités, des divisions et des
retards économiques dans nos sociétés pauvres et endettées. Après
chaque élection et suite à des fraudes et à des violences de toutes
sortes, les plus pervers arrivent à contrôler l’appareil de l’Etat, à
se servir de ses moyens pour dominer les autres citoyens et pour
s’enrichir. Ils marginalisent les opposants et jouissent impudemment
et avec effronterie de tous les avantages du pouvoir. Ils achètent
misérablement les consciences d’une partie de la population dont ils
se servent pour perpétuer leur domination et pour renforcer les
injustices sociales, la misère, les intolérances et l’ignorance.
Que les donneurs de leçon de démocratie sachent qu’aucune société n’a
jamais prospéré dans l’ignorance de la majorité de sa population et
dans la misère ambiante. Barack Obama s’était royalement trompé sur sa
déclaration suivante : «L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais
des institutions fortes. ». Il n’y a que les hommes forts qui
bâtissent les institutions fortes et qui leur donnent la vie avant de
disparaître. Le Général Charles DE GAULLE en France était-il un homme
faible ? François MITTERRAND ne l’avait-il pas traité de dictateur et
n’avait-il pas écrit son livre intitulé le coup d’état permanent avant
d’exercer deux mandats cumulés de 14 ans en se drapant dans cette
constitution de la 5è République ? Le Président ROOSEVELT n’avait-il
pas nationalisé les banques et prit des mesures énergiques pour mettre
un terme à la crise terrible de 1929 ? Est-ce l’œuvre d’un homme
faible ? Est-ce que LEE KUAN YEW qui a bâti Le Singapour et l’a
régenté de 1965 à 2000 était-il autre chose qu’un homme fort ? KIM DAE
JUNG, ancien Président de la Corée, qui l’a transformée et en a faite
un dragon de l’Asie était-il autre chose qu’un homme fort ? Je me suis
imprégné des œuvres de ces grands hommes et j’ai visité les traces de
leurs réalisations. Je ne voudrais pas oublier LOUIS XIV, ADENAUER,
ABRAHAM LINCOLN, etc.
Le monde est en mutation mais il reste incontestablement des réalités
immuables. Le Président Uhuru Kenyatta doit comprendre que sa victoire
proclamée à 54% des votants ne lui donne pas le droit de s’accaparer
avec les siens de tous les pouvoirs au Kenya et de marginaliser son
opposant Raïla ODINGA, qui a obtenu presque 45% des voix. Sans la
justice politique ou sociale, il n’y a pas de développement et de
paix. Depuis l’invention de la gouvernance démocratique au 18è siècle,
le monde a extraordinairement évolué. Les réussites électorales au
Ghana, au Nigeria, etc, ne doivent pas masquer le fait de la nécessité
de réviser certains dogmes et des pratiques de démocratie pour les
adapter aux réalités nationales. Que les intellectuels tarés et
égocentriques, au service des pouvoirs en Afrique, sachent qu’on ne
développe pas un pays en créant des asociaux, des babacools, des
parias et des zonards.
Comment un Président d’université peut-il laisser les forces de
répression envahir l’espace de l’université pour mater des étudiants,
qui réclament juste des droits et des traitements pour jouir de la
simple dignité humaine ? Comment peut-il après cela faire du tourisme
à travers le pays pour aller convaincre la populace d’accepter le viol
de ses libertés et le piétinement de sa dignité ? Qu’est-ce qu’il
cherche dans une commission populiste et rétrograde, dirigée par une
dame que le peuple togolais considère comme indélicate ? Pourquoi Mme
Awa NANA a besoin d’aller se faire humilier par la populace après
avoir présidé la Cour de justice de la CEDEAO et regagné un peu de
considération après son rocambolesque passage à la présidence de la
CENI en 1998 ? Quelle trahison des intellectuels !
Il est temps de renverser la donne, qui nous avilit, et de faire
valoir des exigences éthiques et progressistes. Le système politique
en place au TOGO est dégénéré et bloqué. Qu’importent ses intrigues,
ses menées auprès des étrangers pour le soutenir, ses manèges et sa
cuisine par l’organisation de sommets internationaux improductifs et
sans impact positif pour le peuple, il est en putréfaction avancée.
Nous avons besoin et nous aurons besoin du secours populaire pour le
dynamiter et mettre un terme à sa nuisance. Il nous faudra alors
imposer le droit de tous les togolais à accéder au bien-être social,
au prestige social, au respect et à l’autorité morale. Nous devons
définir alors les fondements nouveaux sur lesquels doit reposer la
nouvelle société ouverte à des élites multiples et mobiles.
Nous savons que lorsque l’élargissement nécessaire des élites se
heurte à des résistances qui ne trouvent de justification que dans la
corruption d’une minorité, dans les préjugés de l’ignorance, dans
l’égotisme des dirigeants et dans la pesanteur des coutumes,
l’explosion sociale devient inévitable. Il est inacceptable que des
vamps s’installent au cœur du pouvoir et aux postes stratégiques de
l’Etat pour vampiriser l’énergie vitale du Chef de l’Etat. Il y a de
nos sœurs, qui sont de véritables gourgandines et si voraces que leur
avidité nous expose à un cataclysme social. Comment le gouvernement
togolais a-t-il pu contracter en 7 ans une dette, qui tourne autour de
81% de notre PIB, soit presque 2000 Milliards de FCFA, en partant de
20% de ce PIB en 2010 ? Quel désastre si l’on sait qu’il a détruit les
sources productives pour les remboursements et qu’il est contraint par
le FMI à aller emprunter de l’argent sur le marché financier à un taux
de 7% pour rembourser une partie de sa dette, arrivant à échéance et
contractée auprès des banques privatisées? L’acharnement de ce
gouvernement faisandé, évoluant dans l’inertie et le folklore,
synonyme de paralysie et de quasi-mort, a fini par empoisonner toute
la société togolaise qui vit dans la fausseté, le mensonge et
l’immoralité. En profondeur, le pays est prêt pour un sursaut
révolutionnaire. Le PRR existe pour le sauver du chaos et rassembler à
nouveau ses enfants pour les conduire dans la prospérité, dans
l’ordre, dans la justice sociale, dans la liberté et dans le bien-être
de tous vers sa réelle destinée.
Le gouvernement actuel, prisonnier des habitudes de la maison, n’ayant
pas encore compris l’urgence et la nécessité d’une réforme globale de
la société, faisant même du dilatoire pour faire les réformes
politiques, institutionnelles et électorales, se dirige tout dans un
mur. Ces dernières réformes auraient pu être une arme de compromis
dans ses mains et lui valoir une certaine accalmie et même une
passagère tolérance dans le pays. Mais ces compatriotes peu éclairés,
peu scrupuleux et aveuglés par leurs ambitions personnelles, leur
cupidité et les possibilités d’enrichissements illicites et impunis,
ne voient pas le risque qu’ils font courir à leur chef et à notre
patrie. S’il y a donc aujourd’hui une nécessité d’une révolution
sociale au Togo, elle doit être cherchée dans le refus de la minorité
à faire des concessions inévitables et à faire les réformes que
demandent nos populations du Nord au Sud.
Nous sommes étouffés et étranglés par la minorité que la gouvernance
actuelle favorise et qui détruit notre pays. Mais qu’ils sachent que
nous n’accepterons pas que les injustices sociales, la médiocrité, la
débauche et la corruption soient les palladiums de notre République.
Ils doivent changer radicalement ou partir avant qu’il ne soit trop
tard. Même les meilleurs finissent mal quand ils tardent à quitter la
scène. Il y a un temps pour tout. La chute de USAIN BOLT aux mondiaux
de Londres de cette année est une illustration instructive. Avec la
foi en Dieu et sa sainte volonté, nous triompherons et nous changerons
la gouvernance débauchée et destructrice actuelle. Que Dieu nous
inspire, nous guide et nous protège.
Fait à Lomé : le 14 Août 2017
Nicolas LAWSON
www.icilome.com