BTD / HCTE : En plus de l’opacité, Dussey change les règles du jeu en plein processus électoral !

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BTD / HCTE : En plus de l'opacité, Dussey change les règles du jeu en plein processus électoral !

La perspicacité et la pugnacité affichées par la diaspora ont été payantes.

1. Suite à notre dénonciation du chiffre de 488 postulants (avancé le 21 août) comme étant le nombre des candidats en lice pour les 77 postes de délégué-pays pour le HCTE, le Ministre en charge des Togolais de l’Extérieur a été contraint de revoir à la baisse son chiffre. Selon les calculs (sans doute provisoires) des collaborateurs du Ministre, le nombre de postulants ayant rempli les conditions ne devrait pas dépasser 315 personnes. Le Ministre a donc été empêché de gonfler frauduleux la liste d’un tiers (1/3) de son effectif par des candidats imaginaires.

2. Grâce à une campagne de sensibilisation efficace, beaucoup de concitoyens de la diaspora ont demandé et obtenu, non sans difficultés, le retrait de leurs noms de la liste des candidats. Toutefois, nous déplorons et condamnons la présence sur la liste (présentée comme définitive) des noms qui ne devraient plus s’y trouver. Entre autres concitoyens de la diaspora victimes de cette erreur ou inadvertance administrative, citons M. Felix Ayika (USA) qui, malgré sa demande formelle et publique de retrait volontaire a fait de désagréable constat de voir son nom figuré parmi les candidats repris sur la liste définitive (au n° 286) publiée le 31 août 2019 par le cabinet du Ministre. Cette anomalie nous autorise à déduire que la prétendue liste définitive de 315 candidats reste encore truffée de plusieurs candidats fictifs.

3. Contre toute logique, le cabinet du Ministre s’est refusé de rendre public la liste de noms des votants (par pays ou circonscription électorale) qui se seraient inscrits électroniquement. La diffusion de cette fameuse liste des électeurs aurait pu aider pourtant les candidats en lice à mieux diriger leurs campagnes vers les électeurs potentiels de leur circonscription ou pays.

4. En lieu et place de la liste des noms des électeurs par pays ou circonscription électorale, le cabinet du Ministre a fourni une liste des nombres d’électeurs qui, si elle est fidèle à la réalité (ce qui est loin d’être probable) soulève plus d’interrogations que n’apporte de réponses à nos doutes de sincérité. Voici quelques unes des anomalies révélées par la liste rendue public :

– Alors que le nombre de délégués-pays affecté à l’Afrique (45) représente 58,44% de l’ensemble des délégués (77), les électeurs pour la zone Afrique représentent 90,33% (148 662 personnes) du nombre total des électeurs. Lorsqu’on connaît les dures et tristes réalités économiques que subissent la grande majorité des Togolais contraints d’aller chercher leur survie dans les pays d’Afrique, les chiffres livrés par le Ministre ne peuvent que laisser dubitatif ;

– Alors que le nombre de délégués-pays affecté à l’Europe (19) représente 24,68 % de l’ensemble des délégués, les électeurs de la zone Europe ne représentent que 6,46% (10 365 personnes) du total des électeurs, soit 4 fois moins important proportionnellement[1].

5. Un recensement de la diaspora aurait pu permettre d’éviter ces biais monstrueux. Pour rappel, le recensement général de la diaspora fait partie des principales recommandations des Assises de la diaspora de 2014 que le gouvernement togolais refuse toujours de mettre en œuvre. Les résultats d’un recensement auraient permis de trouver une clé de répartition rationnelle et juste des 77 délégués-pays. Une clé qui serait fondée sur des données statistiques réelles et non sur des suppositions et des extrapolations hasardeuses.

6. Pris au dépourvu et, surtout, surpris par la combativité de la diaspora, le cabinet du Ministre n’a donc fait que multiplier des erreurs. En effets, en plein processus, cinq (5) pays (Angola, Congo RDC, Egypte, Ethiopie, Soudan) ont simplement perdu leur statut de circonscription électorale pour être remplacées par trois (3) nouvelles circonscriptions sans que les électeurs et les candidats ne soient informés. Pour les trois nouvelles circonscriptions électorales créées à la hâte et en cachette (à la veille du début des élections !), le cabinet du Ministre n’a pas daigné indiquer le nombre de postes de délégué-pays à pourvoir.

7. Pire encore, sans avoir préalablement fait l’objet d’appel à candidature, la Centrafrique et l’Israël ont subitement mais discrètement été glissés dans la liste des circonscriptions électorales ce 1er septembre (date du début des élections). Pour corser un peu plus l’insolite et le paradoxe, l’Egypte (pays d’Afrique) et l’Israël (pays d’Asie) font partie de la même circonscription électorale (avec 169 électeurs présumés inscrits qui ne connaissent pas la liste des candidats en lice !).

8. D’autres graves anomalies touchent 9 pays (Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Mali, Canada, Etats Unis, Chine) et donnent une idée de l’ampleur des falsifications et déformations de chiffres par le cabinet du Ministre. Les deux cas les plus flagrants sont les suivants :

– Avec 26,92% des électeurs (44 308 personnes se seraient inscrites !), la Côte d’Ivoire n’a droit qu’à 3,90% (3 délégués-pays sur les 77 à pourvoir) ;

– Avec 0,39% des électeurs (646 personnes se seraient inscrites) la Chine a droit à 2,60% (2 délégués-pays sur les 77 à pourvoir).

Toutes ces graves anomalies sont autant d’indices irréfutables de fraudes électorales conçues et orchestrées par le premier responsable de la diplomatie du Togo qui se veut, pourtant, un pays émergent et attractif pour les investissements étrangers !

La |DTB (Diaspora Togolaise de Belgique) réitère, par conséquent, son rejet catégorique du processus pour cause de vices et de tricheries et elle dénie toute légitimité aux candidats qui se verront nommés (et non élus) délégués-pays à l’issue du processus opaque et complètement vicié.

La DTB invite toutes les autres organisations de la diaspora ayant le souci de l’équité et de la légitimité à ne pas reconnaître ce fameux HCTE que le gouvernement togolais tente d’imposer avec mépris à une diaspora éveillée qui aspire à la bonne gouvernance politique, économique et sociale au Togo.

Belgique, le 02/09/2019

Pour la DTB (Diaspora togolaise de Belgique)

K. Philippe AMEDODJI

[1] Voir le tableau récapitulatif : HCTE – Analyse de la répartition par pays des délégués et des électeurs

Source : www.icilome.com