Brigitte Kafui Adjamagbo : « Nous voulons avoir une pensée pour les mères de ceux qui sont tués »

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Toutes de noir vêtues, les femmes du G14 sont dans la rue ce samedi, une première depuis que les manifestions ont commencé au Togo. Brigitte Kafui Adjamagbo, Coordonatrice de la Coalition des 14, donne les raisons.

Ce samedi, on trouve des femmes habillées en noir. Pourquoi ?

Parce que les femmes togolaises veulent se faire entendre. Il y a cinq (05) mois que le peuple togolais est dans la rue, demandant que lui soit restituée la constitution de 1992, que les bases de la démocratie soient enfin posées au Togo, pour que nous puissions rompre avec ce régime cinquantenaire duquel nous voulons nous débarrasser. Mais le régime donne l’impression de ne pas vouloir écouter le peuple.

En réponse aux revendications, on a tué nos enfants, on les a blessés, on les a arrêtés et on nous donne l’impression de vouloir se maintenir au pouvoir. Nous disons non. Aujourd’hui, nous nous levons en tant que femmes, en tant que mères, en tant qu’épouses, en tant que citoyennes pour dire « ça suffit ». C’est nous qui subissons davantage le poids de la situation qui prévaut dans ce pays. Nous voulons lancer un appel solennel au régime. Nous ne voulons plus que le sang de nos enfants soit versé dans ce pays. Nous voulons que très rapidement des solutions soient trouvées pour que le peuple obtienne satisfaction pour ses revendications.

Pourquoi avoir choisi le noir comme couleur ?

Le noir parce que nous sommes dans la tristesse, nous sommes dans le deuil, nous voulons avoir une pensée pour les mères de ceux qui sont tués depuis le début de ce mouvement et qui continuent de pleurer, nous voulons avoir une pensée pour ces femmes qui au quotidien doivent se lever pour soigner les blessures de leurs enfants et pour se débrouiller et nourrir ceux qui sont détenus. Tout cela ne donne pas lieu à se réjouir, nous voulons changer ce tableau. Nous voulons un tableau plus lumineux pour notre pays. Le peuple togolais a le droit de vivre en démocratie. C’est de cela qu’il s’agit.

La Rédaction

Source : www.icilome.com