Bras de fer politique au Togo : La C14, Une Solidarité Qui Met Tellement le pouvoir en Difficulté

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Bras de fer politique au Togo : La C14, Une Solidarité Qui Met Tellement le pouvoir en Difficulté

Portée devant la scène politique au lendemain du mouvement du 19 août 2017, la coalition des 14 formations politiques de l’opposition (C14) s’est imposée depuis lors comme le principal porte flambeau de la lutte pour l’alternance. Malgré les micmacs, les coups externes pour créer d’autres interlocuteurs, que nenni. La lutte est désormais portée par la C14, une coalition qui se révèle homogène et solidaire face à toute épreuve en parfaite opposé des divisions, aventures solitaires et autres que l’opposition togolaise a eu toujours à afficher depuis vingt-huit ans de lutte démocratique face au pouvoir cinquantenaire de Lomé.

Les causes lointaines de l’échec de l’opposition

Médisance, suffisance, égoïsme, mépris, coups bas… nombreuses sont les causes lointaines et profondes qui ont toujours sabordé la lutte politique de l’opposition en faveur de l’alternance. Depuis des années, que de vices de ces hommes politiques dont a longtemps profité le pouvoir de Lomé, non seulement pour se repositionner, mais aussi et surtout pour mieux s’enraciner. La conséquence implacable de ce bégaiement politique qui se caractérise par le culte de la personnalité et la recherche de l’intérêt personnel est l’union de l’opposition longtemps restée une chimère.

L’on en a pour preuves, ces regroupements politiques qui n’ont duré que le temps d’un éclair. Le COD II, le Frac, le Collectif Sauvons le Togo (Cst), la Coalition Arc-en-ciel, le Front Tchoboe, Frontsage…, voilà entre autres regroupements politiques dont les nobles idéaux sont sacrifiés sur l’autel des querelles et calculs politiciens. Une situation lamentable qui a toujours remis en selle, le pouvoir, même au bout du gouffre. Toute la difficulté rencontrée par Me Yawovi Agboyibo pour dérouler sa gouvernance, au lendemain de l’Accord politique globale (Apg) pourtant signé par tous n’est donc que l’illustration tristement parfaite de l’étalage de ces sautes d’humeurs préjudiciables à la lutte. Car, remettant à la calandre grecque, l’alternance politique tant souhaitée au Togo, gouverné depuis cinquante-trois (53) ans par un régime qui se perpétue de père au fils.

Nouvelle approche, nouvelle dynamique

Fort heureusement, le vent du 19 août 2017 semble servir de catharsis dans le camp de l’opposition. Depuis quatorze (14) mois, se dénote une nouvelle dynamique en branle, laquelle reste caractérisée par une méthode de lutte harmonisée autour d’un idéal, la solidarité. S’il est vrai que la coalition des 14 formations politiques (C14) a connu des soubresauts, d’ailleurs inhérents à tout groupe d’humains, force est de constater qu’elle a réussi néanmoins à résister et à conserver sa solidarité agissante par la force de l’expérience et surtout de l’union sacrée retrouvée autour de ce regroupement de partis politiques. Somme toute une nouvelle dynamique induisant une nouvelle approche. Au cœur de la lutte nouvelle pour l’alternance politique au sommet de l’Etat, la solidarité.

Le pouvoir pris dans sa propre formule

Les désolidarisations du Parti national panafricain (Pnp) face à certaines mobilisations de la coalition et les erreurs communicationnelles de son conseiller Ouro Djikpa Tchatikpi, la suffisance de Jean-Pierre Fabre et ses camarades de l’Anc et les meuglements du Car n’ont pu entamer la dynamique unitaire qui fait désormais de la C14, un ogre craint par le pouvoir de Lomé. La résistance affichée par Brigitte Kafui Adjamagbo et ses camarades dans leur ultime lutte avec l’Ufc au sujet de la CENI, avec le pouvoir dans l’ombre, montre à plus d’un titre que désormais, le pouvoir est soumis à la formule idéale qui pourrait le hanter à suffisance jusqu’à abdication. La résultante de cette solidarité et homogénité de la C14 a fait d’elle, l’opposition respectée comme telle par la Cedeao dans la résolution de la crise. Il s’est révélé que l’une des tâches majeures des laboratoires aujourd’hui est de multiplier les initiatives pour émousser les ardeurs solidaires de la coalition. Les efforts d’ingéniosité des professionnels du brouillard mis en service sur les réseaux sociaux, les snobismes gouvernementaux pour s’adresser au chef de file de l’opposition plutôt qu’à la coordinatrice de la Coalition juste pour frustrer les uns face aux autres, les débats péremptoires instillés sur l’impossibilité d’une union électorale au sein de la coalition, etc n’ont rien pu. Mais, plus les jours s’égrènent, plus ces hommes et femmes parlent d’une seule et unique voix. Une solidarité et une homogénéité qui forcent estime et administration et qui redonnent espoir.

Et cet espoir la C14 compte le raviver avec son retour annoncé dans la rue pour dénoncer le passage en force du pouvoir dans l’exécution de la feuille de route de la Cedeao.

Source : Fraternité No.290 du 24 octobre 2018

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