Bras de fer avec Faure: Mgr Kpodzro jusqu’au bout !

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Dans un message préenregistré diffusé ce 6 mars sur les réseaux sociaux, l’ancien archevêque lance un appel à la mobilisation pour « mettre dehors par tous les moyens les imposteurs qui cherchent encore à voler » la victoire d’un candidat de l’opposition à la présidentielle du 22 février 2020.

La meilleure défense c’est l’attaque. L’ex-président du présidium de la Conférence nationale,  a promis à Faure Gnassingbe de lui « coller aux fesses », on peut dire qu’il tient ses promesses. 

Alors qu’Agbeyome Kodjo semble quelque peu groggy depuis la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle en sa défaveur, Mgr Kpodzro revient mettre de l’huile dans le moteur avec une adresse à la nation des plus agressives.

Du punch, le vieillard de 90 ans n’en manque, à coups de références et d’analogies à la Bible, il ne va pas par quatre chemins accabler le pouvoir militaro-civil. Les termes sont assez durs.

Faure Gnassingbe est désigné ainsi par le « le pharaon togolais au cœur endurci », et son régime par une composante de « voleurs, de  brigands, d’assassins, et de pillards » qui accaparent « sans vergogne les biens [du Togo] et écrasent sans pitié les pauvres filles et fils de [la Terre des aïeux].

Pour l’archevêque, le doute n’est pas permis, le régime, qui constitue un « danger pour la nation »  est à éradiquer par «tous les moyens» afin de rétablir le sens de l’honneur et de la dignité des Togolais.

La cause de ce combat est claire pour l’archevêque : il s’agit de mettre fin à un régime de  « dictature », de «  terreur », de « gabegie » et de «pillage  organisé de la richesse nationale avec des rapaces étrangers  sans foi ni loi».

La mobilisation générale

Mgr Kpodzro n’a pas occulté les moyens pour parvenir au renversement de la dictature. Il compte sur la mobilisation des masses qu’il convainc du caractère mortifère du régime des Gnassingbe qu’il rend responsable de l’état de délitement dans lequel le Togo se trouve après 54 ans de leur règne. Le Togo est une nation en danger, dit-il, surtout après le vol de la victoire du candidat Agbeyome Kodjo, laisse-t-il entendre.

Le prélat demande à l’armée de ne pas être en reste et rappelant les exemples du Soudan, de l’Ouganda et de la Tunisie, demande à l’armée de renverser Faure Gnassingbe.

 « Prenons nos responsabilités et chassons du pouvoir les usurpateurs qui  nous opposent aux bras armés de nos propres frères, qui ont aussi intérêt de voir libérer définitivement notre pays », déclare le prélat émérite. En conséquence, il « demande aux forces de sécurité de se mettre du côté du peuple, du droit et de la vérité en vue de neutraliser les suppôts de satan qui embrigadent notre pays depuis 54 ans », ajoute-t-il.

De but en blanc, il incite l’armée à jouer un grand rôle dans la libération du pays, en citant un passage de la Bible relatif à Josué, chef d’armée ayant conduit les Israéliens à travers le désert jusqu’en Palestine.

Enfin, le prélat lance également un vibrant appel à la communauté internationale, surtout à la France, l’Allemagne, et les Etats-Unis dont l’ambassade a demandé le recomptage des voix  bureau de vote par bureau de vote.

Last but not the least, faut-il encore le souligner, le prélat s’engage dans ce combat avec la foi.  « Si Dieu est avec nous, qui peut être contre nous. Il nous a donné la victoire – à l’élection présidentielle- défendons- là », assène avec sincérité Mgr Kpodzro.

Mise en garde du gouvernement

L’intervention de Mgr Kpodzro se produit 24 heures après la nomination par Agbeyome, de Koffi Antoine Nadjombé, un cadre de l’opposition en exil au Canada. Une nomination qui montre la détermination du candidat élu de l’opposition à revendiquer sa victoire. Le Premier ministre nommé a aussi  fait une adresse aux Togolais dans laquelle il invite Faure Gnassingbe à négocier son départ.

Surenchères pour surenchères, le gouvernement n’a pas attendu la sortie de Mgr Kpodzro pour adresser  des mises en gardes à l’opposition et aux activistes des réseaux sociaux. «Après le 3 mars, la récréation est terminée. La théâtralité à laquelle nous avons assistée depuis quelques jours a pris fin. Place aux institutions de la République d’agir et de faire leur travail. Nous sommes d’accord pour le débat démocratique, les contradictions des idées. Mais les attaques personnelles : ça suffit ! La récréation est terminée», a déclaré Aklesso Atcholi, secrétaire général exécutif du parti UNIR.

Pour lui, il s’agit des gens qui font preuve « d’inepties, vocifèrent et gazouillent des délires démoniaques et sataniques ».

Une sortie vigoureuse qui, visiblement, ne décourage pas pour autant les acteurs, déterminés à tenir la dragée haute à Faure Gnassingbe.

Sur les réseaux sociaux, on s’adonne à cœur joie aux railleries du régime, qui n’est même plus cru. L’annonce par le gouvernement du premier cas de coronavirus détecté, suscite des réactions de suspicions mâtinées de railleries. Le gouvernement est suspecté d’avoir inventé une possible contamination au coronavirus pour rendre inopérant l’appel à manifestation de Mgr Kpodzro.

Faure Gnassingbé a été déclaré réélu pour un nouveau mandat de 5 ans à la tête du Togo par la Cour Constitutionnelle togolaise le 3 mars dernier. Il l’emporte avec 70,78% des voix contre 19,46% pour Agbeyome Kodjo. Ce dernier et deux autres candidats de l’opposition, Jean-Pierre Fabre et Aimé Gogué, rejettent les résultats.

Le Tempstg

Note: titre modifié

Source : Togoweb.net