Une nouvelle fois ce mercredi, l’opposition a dit son refus de la machine à voter, demandé la libération des détenus politiques et appelé aussi à ce que le fichier électoral soit débarrassé des électeurs enregistrés sans empreinte digitale. Pour l’opposition, ces six à dix millions de personnes sont de potentiels électeurs fictifs et elle craint que leurs voix ne servent à faire gagner le candidat du pouvoir.
Mais ces exigences, les leaders de l’opposition les avaient déjà formulées il y a un mois à Kinshasa. Cette nouvelle déclaration ne résout donc pas le problème de fond auquel ils sont confrontés.
Vu les problèmes qu’ils dénoncent, faut-il continuer à participer au processus électoral ou le boycotter ? Hier les six leaders de l’opposition ont refusé de trancher. Ils ont listé leurs conditions pour de bonnes élections – neuf mesures au total -, mais se défendent de vouloir un nouveau report du scrutin.
Idem sur la candidature unique de l’opposition. Tous disent vouloir attendre la publication de la liste définitive des candidats le 19 septembre avant de faire leur choix. « Il ne suffit pas de désigner un candidat commun, encore faut-il qu’on obtienne les bonnes élections, a déclaré à RFI l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, dont la candidature a été invalidée. Nous avons deux fronts pour faire pression et obtenir de bonnes perspectives pour être sûrs que notre candidat va gagner. Sinon, il se fera bouffer par la machine et par le fichier électoral. »
En réalité la méfiance, les incertitudes sur les stratégies individuelles et les égos des différents candidats laissent toujours planer le doute sur leur capacité à s’unir derrière un homme. En attendant, ils continuent de mettre la pression sur Kinshasa. Lundi, les six figures de l’opposition prévoient de se rendre en Afrique du Sud avec comme objectif de décrocher le soutien de La Communauté de développement d’Afrique australe sur l’amélioration du processus électoral.
De son côté, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le gouvernent congolais dément toute velléité d’ouvrir un nouveau dialogue avec l’opposition politique et met en garde la communauté internationale contre toute déclaration « intempestive » allant dans ce sens.
Source : www.cameroonweb.com