A beau mentir qui vient de loin, dit-on. Tout porte à croire que cet adage populaire est fait pour le pouvoir de Faure Gnassingbé. Un pouvoir qui a tourné dos à l’essence de la politique, la gestion de la cité, de la chose politique. Sans vergogne, les figures qui incarnent ce régime s’accommodent de toutes ignominie et énormités.
Sur une chaine béninoise en fin de semaine dernière, Boukpessi Payadowa a poussé plus loin le curseur dans le sens de la contre-vérité. « Le code électoral est très clair. On ne peut pas renvoyer quelqu’un. On ne peut quitter la Céni qu’à la fin du mandat ou en cas de démission. Tant que l’UFC ne démissionne pas, il est impossible d’intervenir et l’Assemblée nationale n’a pas le droit de s’immiscer », a-t-il déclaré. En fait, la déclaration de l’éternel ministre depuis 1992, est une vérité.
Le code électoral n’autorise pas le renvoi des membres élus de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Mais la jurisprudence de 2015 confond l’ancien opposant au régime au début des années 90. On se rappelle en pleine crise électorale de la présidentielle de 2015, Francis Pedro Amuzun, Patrick Atantsi, Jean-Jacques Teko, tous de l’ANC, Sebabi Boutchou (CDPA) et Raphaël Tchalla-Biaou (PSR) ont été renvoyés de la CENI par son président d’alors Issifou Taffa Tabiou.
Malgré tout ce qui a été dit, ces cinq représentants de l’opposition n’ont pu jamais retrouver leur place à la CENI. Logiquement, la décision de renvoi de Francis Pedro Amuzun et compagnie a été une manœuvre du régime pour valider les nombreuses irrégularités liées au scrutin présentiel de 2015. On a tous en mémoire les efforts de Pedro Amuzun pour que la vérité des urnes soit rétablie. Ce qui a révélé la phase hideuse du régime cinquantenaire.
Cette vérité de l’histoire rétablie, Boukpessi Payadowa est-il en droit de tenir le discours susmentionné. Forcément, il doit avoir oublié la forfaiture de 2015. Il ne sert à rien de vouloir cacher le soleil avec la main. Le refus de l’Union des Forces de Changement (UFC) de quitter la CENI reste une mise en scène du pouvoir pour perpétuer la pagaille au sein de la structure sensée organiser et supervisée les élections. Du moins, cette crise dans la crise qui n’arrêtera pas le gouvernement selon Boukpessi, vise clairement à finir le recensement dans les deux zones avec la CENI bancale de Kodjona Kadanga.
Une CENI hémiplégique au goût du pouvoir. Somme toute, Boukpessi est rattrapé par les turpitudes du pouvoir.
Honoré ADONTUI
Source : www.icilome.com