Boukpéssi devrait démissionner, selon la CRART

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Boukpéssi devrait démissionner, selon la CRART

L’intervention des Rapporteurs spéciaux du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur la modification de la loi du 16 mai 2011 relative aux conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation au Togo, a suscité la réaction de bon nombre d’observateurs et d’acteurs de la société civile.

Dans une lettre adressée au ministre en charge de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpéssi, la Convention Républicaine pour l’Apaisement et la Réconciliation au Togo (CRART) a salué l’intervention du conseil des Droits de l’Homme de l’ONU qui a demandé à l’Etat togolais de faire une nouvelle délibération de ladite loi.

L’organisation, dans son courrier, indique que les amendements relatifs aux conditions d’exercice des libertés de réunion et de manifestation ne portent sur aucun fondement rationnel. Selon Kao ATCHOLI, président du CRART, l’intention derrière cette modification de la loi, a consisté à faire légaliser les interdictions systématiques et les sanglantes répressions des manifestations publiques à la veille de la présidentielle de 2020.

Aussi, c’est de favoriser un quatrième mandat de Faure Gnassingbé. Un mandat de trop, a-t-il souligné. Pour lui, le gouvernement doit faire preuve de « professionnalisme dans la gouvernance pour éviter la reculade du processus de démocratie et de l’État de droit », a relevé la convention.

Et de rappeler au ministre Boukpéssi que la loi constitutionnelle et les Pactes internationaux sont impersonnels et d’intérêt général, et que quiconque ne voudra pas les respecter n’est pas digne de diriger une communauté.

Pour le premier responsable de cette organisation de la société civile, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales devrait démissionner s’il pense que le respect de la loi du 16 mai 2011 l’indispose.

« Monsieur le Ministre, si le respect de la Loi du 16 mai 2011 fixant les conditions d’exercice de la Liberté de Réunion et de Manifestation Pacifiques et Publiques vous indispose, veuillez démissionner simplement et vous auriez rendu un grand service à la nation », écrit Kao Atcholi.

Car, a-t-il poursuivi, le peuple a résolument opté pour la voie de la démocratie et aucune reculade ne sera possible. « C’est en vain que vous tenterez d’orienter le Togo vers une gouvernance autarcique en matière des lois sur les libertés publiques », note le leader du CRART.

L’organisation dit vouloir faire comprendre aux gouvernants qu’ils ont fait un coup de force, une grave atteinte à la souveraineté nationale et à la dignité humaine. Et que cela constitue un grand obstacle à la paix sociale et au processus de réconciliation dans le pays.

Enfin, par un passage biblique, (Ecclésiaste 5.8.), la Convention Républicaine pour l’Apaisement et la Réconciliation au Togo a démontré que Dieu est au contrôle pour sauver le peuple togolais dans sa quête à la démocratie : «Si tu vois le pauvre opprimé et le droit et la justice violentés dans une province, ne t’étonne pas de cela ; car il y en a un qui est haut au-dessus des hauts, et qui y prend garde, et il y en a de plus hauts qu’eux », a-t-elle cité.

Nicolas K

Source : www.icilome.com