Blocage artificiel de la recomposition de la CENI : La preuve par 4 de l’impopularité du pouvoir

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Blocage artificiel de la recomposition de la CENI : La preuve par 4 de l’impopularité du pouvoir


Les députés ont procédé mardi 09 octobre dernier à l’élection de certains membres désignés par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14) en vue de la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) telle que préconisée par le Comité de Suivi de la feuille de route de la CEDEAO le 23 septembre dernier à l’issue de sa 2ème réunion avec les protagonistes de la crise à Lomé. Sur les huit (8) nouveaux membres désignés par la C14, seuls les représentants des partis extraparlementaires et de la société civile sont passés.

L’élection des membres des partis parlementaires membres de la Coalition n’a pas fait l’unanimité. L’Union des forces de changement (UFC) qui réclame son appartenance à l’opposition parlementaire, avait dans un courrier envoyé à l’Assemblée nationale en fin de mois dernier, réaffirmé sa décision de maintenir son représentant au sein de cette commission électorale.

Le Nouvel engagement togolais (NET), l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (OBUTS) et une association de la société civile (le Coped), ont pour leur part, retiré leurs représentants de l’organe chargé de l’organisation et de la supervision des élections au Togo.

Les nouveaux membres devant intégrer la CENI au titre des partis extraparlementaires sont Sibabi Boutchou (CDPA) et SebabiGueffe Tchah Tchassanti Nourdine (PNP) et Kluvia Mateli Amétépé Seth de APED-Togo faisant partie du Front Citoyen Togo Debout.

Pourtant la décision de la recomposition paritaire de la CENI ne souffre d’aucune ambiguïté selon le communiqué final présente par le Président de la Commission de la CEDEAO Jean-Claude Kassi Brou le 23 septembre dernier.

Au Parlement mardi, la Présidente du Groupe parlementaire ANC Me Isabelle Ameganvi trouve que c’est une manœuvre du pouvoir UNIR. « Nous disons que ce problème a été créé par UNIR à l’Assemblée nationale, qui a estimé devant nommer à la place de l’opposition ses représentants, et aujourd’hui, c’est à UNIR de régler le problème pour que l’opposition ne pâtisse pas », a-telle indiqué.

Elle ne voit pas à quel titre, avec deux députés, l’UFC ferait une mainmise sur la CENI « au détriment de l’ADDI qui a le même nombre de députés à l’Assemblée nationale ». A l’en croire, si les 5 autres représentants envoyés au Parlement n’ont pas leur quitus pour être à la CENI, les trois autres nommés ne prêteront pas serment.

« Ils (Ndlr, les députés UNIR) sont en train de dire que l’Assemblée nationale est confrontée à un problème. C’est que le représentant de l’UFC qui est là-bas depuis octobre 2017 dit se maintenir à la CENI et qu’eux aujourd’hui, en faisant exécution de l’accord intervenu, ne peuvent pas, tant qu’ils n’ont pas réglé ce problème, nommer encore les 5. Ça veut dire que l’opposition aura 6 représentants au titre des partis parlementaires à la CENI. Ce qui n’est pas normal. Nous avons compris qu’ils veulent régler ce problème de l’UFC avant de pouvoir nommer ceux que, en conformité à la décision du Comité de suivi, nous avons envoyé », a expliqué la 2ème Vice-Présidente de l’ANC.

Et d’ajouter : « Dans tous les cas, tant que nous n’avons pas nos 8 représentants, aucun de nos membres n’ira prêter serment ou ne rejoindra la CENI. Le Comité de suivi n’a pas demandé à l’opposition d’envoyer 3 représentants, mais 8 ».

A qui profite le blocage ?

La CENI dans sa configuration actuelle arrange le pouvoir et ses acolytes pour continuer les manœuvres et les gaspillages des ressources de l’Etat. Il s’agit pour le régime de maintenir en place la CENI de Kodjona Kadanga. La mise en place d’une CENI paritaire et la remise à plat du processus sont un gage de fiabilité et de transparence. Ce que Faure Gnassingbé et ses laudateurs n’ont jamais voulu. Ils préfèrent la cacophonie et le cafouillage pour plutôt consolider les grandes fraudes séculaires.

Il importe que la C14 revoie ses approches pour faire cesser la pagaille sur la terre de nos aïeux. Il est aussi inconcevable le laxisme apparent qui caractérise l’accompagnement de la CEDEAO.

Kokou AGBEMEBIO

Source : www.icilome.com