Quoi ? Quel charabia ? Quel barbarisme ! Blessant pour l’oreille !
Et la barbarie qui blesse, non seulement l’oreille, l’orteil, le nombril, le genou… ?
Mais qu’est-ce c’est, bleessan-a-tonmou ?
Et qu’il faut lire en verlan ?
C’est du « petit nègre »,
Cela ressemble à la langue parlée par les esclaves nègres dans les plantations de canne-à-sucre.
Vous insinuez peut-être : Assemblée-mouton ?
Mais, c’est une assemblée debout !
Celle de valeureux politiciens, tous ou presque venus de l’ancien rassemblement, unique, qui reste foncièrement cynique, (qui se ressemblent, donc s’assemblent en fin de compte, après un détour plus ou moins long, des bonds et des rebonds, des débandades et gambades, pour faire semblant d‘unir, unir en fait contre l’avenir, changeant de veste pour donner le change, même ceux qui vont net et droit au but, tous croyant pouvoir encore nous abuser facilement, tout cela paraît confus mais peut être simple si l’on dit qu’ils sont recrutés pour être députés dans un décor où ils ne peuvent pas ne pas être hantés par leurs semblables persécutés, charcutés, exécutés, décapités et amputés, parlementaires d’un régime cinquantenaire, sanguinaire ce n’est pas à moi de décrypter cette histoire alambiquée, parlementaires à l’image d’un système qui erre et veut entraîner dans son errance un peuple qui végète dans la misère… parlementaires, donc députés ( ne dites pas, en verlan « putes-de » de quelqu’un, de qui paie par exemple. ?)
Députés, adeptes de la loi de la mauvaise foi, ils vont, sans s’émouvoir comme l’a dit l’un d’eux, nous voter des lois, à verser tout droit dans le registre du bon vouloir de leur Champion dont l’ambition est de rester au pouvoir à perpétuité. Cela rime bien avec député.
L’essentiel étant qu’il ait pu dénicher un bon doyen qui débite du haut du perchoir et de son âge un discours débile dans lequel défile les ombres tristes : elles marchent, marchent et même avancent. C’est l’errance qui a commencé depuis le 13 janvier 1963.
Et pas du tout que comme crabes et autres scorpions l’on évolue á reculons, il faut avant tout être capables d’ériger bec et ongles, donc dards et pinces pour défendre le prince, le champion pour montrer qu’on n’est pas des moutons, une assemblée de moutons.
Moutons ou non, ils sont dans l’hémicycle, c’est le siècle ! Siècle où la roublardise, les gymnastiques combinées à la violence font foi en politique.
Et ce n’est pour crier bè-bé-bè mais biyè ! biyé ! biyè ! Ils ne réclament donc pas : billets ! billets ! billets !
Mais, tout de même, « billets ! », c’est le seul langage que nous ayons vraiment appris depuis des siècles, le seul langage que les maîtres des plantations nous aient légué.
Et du moment où les billets tombent, c’est une assemblée comme il faut, une assemblée comme l’aiment pour nous, mais pas pour eux, les pays démocratiques, donc hypocrites qui se gardent bien de nous critiquer du moment où leur compte y est, l’un de leurs penseurs célèbres n’avait-il pas dit que pour avoir du sucre il fallait des esclaves nègres pour leurs industries ? De l’esclavage des Nègres aux assemblées bé-bé-bé fonctionnant, c’est-à-dire bêlant dans les ténèbres les plus totales les crimes commis sous les tropiques nourrissent comme le sucre les pays dits civilisés.
Assemblée banquable (que personne ne se hasarde à dire bancale !), elle est dans la droite ligne du souhait de la communauté internationale qui a béni son élection.
Des moutons-à-millions, diraient les fous, c’est pourquoi en verlan tonmous est préférable. Des tonmous qui s’entortillent le cul pour cumuler salaires, indemnités, primes et autres privilèges, bouffant comme un chancre grâce à leurs bè-bé-bè bien loin du citoyen de Bé ou d’ailleurs embourbé depuis des années dans sa misère.
Ou qui foncent dans l’errance ou qui dansent comme des vers.
C’est leur manière d’être toujours à terre donc, de ramper, de faire du surplace debout et de marcher.
Quatre-vingt-onze vers de même couleur presque, rassemblés dans une assemblée pour danser… Qu’ils soient vers pour danser ou moutons pour bêler et errer, qu’est-ce que vous voulez que cela fasse à ceux qui attendent tranquillement leur sucre, rien que leur sucre : le sucre des Cinq-Sangsues-Groupe-et-Complices ?
Chacun a donc son petit morceau de sucre.
Sénouvo Agbota Zinsou
14 janvier 2019
27Avril.com