Bénin-Togo / Kpatcha Gnassingbé et Reckya Madougou, même combat pour la liberté : Les Nations-Unies, comme dans le dossier Kpatcha Gnassingbé, dénoncent la détention arbitraire de Reckya Madougou.

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L’ancienne Garde des Sceaux du Bénin, opposante au président Patrice Talon est accusée de terrorisme. Le 02 novembre 2022, l’ONU confirme le caractère arbitraire de la détention de Reckya Madougou, qualifie d’injuste son procès et exige sa libération immédiate. « La privation de liberté de Reckya Madougou est arbitraire », peut-on lire expressément dans l’avis onusien.

Sept ans plus tôt, en 2015, le même Groupe de Travail des Nations-Unies a dénoncé la détention arbitraire de Kpatcha Gnassingbé ainsi que celle de ses co-accusés et exigé leur libération immédiate. « La détention de Kpatcha Gnassingbé est arbitraire et sans base légale », stipulait l’avis des Nations-Unies. Force est de constater que le frère de Faure Gnassingbé est resté en prison et ce depuis plus de 13 ans dans un état de santé de plus en plus préoccupant. Les multiples demandes de grâces présidentielles sont restées sans suite.

Il y a peu, le régime togolais a annoncé à coups de tapages médiatiques que des centaines de détenus politiques ont bénéficié de grâce présidentielle tout en prenant soin avec minutie, comme à chaque fois, de ne pas y conclure Kpatcha Gnassingbé, le prisonnier le plus emblématique et frère du Chef de l’Etat.

Pourtant, le pouvoir togolais, très proche de Reckya Madougou et contrairement au cas Kpatcha Gnassingbé, a marqué une compassion particulière vis-à-vis de l’opposante à Patrice Talon. Ironie du sort ou du destin, Reckya Madougou comme Kpatcha Gnassingbé écopent de 20 ans de prison. Dans le cas Kpatcha Gnassingbé, les Nations-Unies attestent du caractère injuste du procès de même que la cour de justice de la CEDEAO qui, dans son arrêt de juillet 2013, a confirmé que le procès de l’ancien Ministre togolais de la Défense est « inéquitable ».

La liberté n’ayant pas de prix et le Bénin, membre des Nations Unies, ferait œuvre utile en appliquant pour sa part l’avis du Groupe de Travail et procéder à la libération de Reckya Madougou.

Pour rappel, le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire a reçu mandat auprès de l’ONU « pour enquêter sur les cas de privation de liberté imposée arbitrairement ou de toute autre manière incompatible avec les normes internationales pertinentes énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ou dans les instruments de droit international pertinents acceptés par les États concernés ».

Il est judicieux que les dirigeants africains usent de compassion et d’humanisme envers tout détenu et exécutent les décisions des juridictions supra qui s’imposent à eux, car aucun principe de souveraineté ne peut supplanter le respect des droits des détenus notamment le droit basique à un procès juste et équitable.

A.K.

Source : Liberté N°3738 du Lundi 14 Novembre 2022

Source : 27Avril.com