Les autorités béninoises ont redoublé de vigilance vis-à-vis de la cybercriminalité, un mal qui nuit à l’économie du pays et à la population. Face à la presse ce week-end, les procureurs généraux et la direction générale de la police républicaine ont annoncé avoir déjà interpellé 456 cybercriminels depuis mars dernier.
Alors que la cybercriminalité fait de plus en plus de ravage dans le pays, les forces de sécurité conjointement, avec le département de la Justice, ont déclenché des actions décisives en mars dernier les résultats sont salués aujourd’hui.
Selon une déclaration des procureurs généraux et la Direction générale de la police républicaine rendue publique ce samedi, l’opération a déjà conduit à l’arrestation de 456 personnes.
«Face à ce fléau qui mine et ruine en réalité la jeunesse de notre pays, les parquets généraux ont engagé depuis quelques mois des actions de répression contre ces délinquants, les cybercriminels», rappelle les procureurs.
Ainsi, dans la capitale béninoise, Cotonou, 158 personnes ont été interpellées depuis le début de la traque aux cybercriminels. A la Direction départementale de la police républicaine (DDPR) Atlantique, on compte 110 interpellés tandis que dans l’Ouémé, on a enregistré 113 personnes.
Dans le Zou, la DDPR a mis la main sur 25 personnes, contre 20 dans la Donga, 14 dans le Borgou, 11 dans le Couffo, 3 dans les Collines et 2 dans la Donga.
Pour les personnes interpellées, dont certaines en flagrant délit, les sanctions conformément à la loi, seront diverses. Selon le document transmis à la presse, des condamnations de 36 mois ont été requises à Ouidah, de 60 mois avec 5 millions de Fcfa de dommages et intérêts à Cotonou et plusieurs autres de 24 mois à Parakou.
«Les parquets vont désormais requérir des peines allant jusqu’à 20 mois d’emprisonnement ferme, conformément aux textes en vigueur au Bénin afin d’éradiquer définitivement ce fléau du Bénin», poursuivent les procureurs en expliquant que dans certains cas où les cybercriminels sont accusés d’escroquerie en bande organisée et lorsque lesdits faits sont avérés, ils risquent une peine de 10 à 20 ans d’emprisonnement.
Un crime de jeunesse ?
S’il est prouvé que la cybercriminalité met à mal l’économie du pays, mais fait aussi des victimes parmi les citoyens, il faudrait aussi reconnaître qu’elle fait aussi du mal à la société en ce sens que ces criminels sont pour la plupart des jeunes.
«Le développement prodigieux des TIC a été concomitamment suivi par leur massive utilisation à des fins criminelles. La particularité de ces atteintes aux biens et à l’intégrité des personnes ainsi commises procède de ce que leurs auteurs, les hackers ou parfois les cybercriminels sont pour une grande part, des jeunes. Leurs âges varient de 18 à 25 ans», relèvent les procureurs généraux et la Direction générale de la police républicaine dans leur document.
Autre fait, selon la Justice béninoise, les cybercriminels utilisent bien souvent également les «forces occultes» pour «adoucir» leurs victimes afin de mieux leur soutenir de l’argent.
«En Afrique de façon générale, et au Bénin en particulier, les auteurs de ces agissements associent à leurs manèges, des forces occultes pour abêtir ou hypnotiser leurs victimes avant de les déplumer. Certains charlatans qui ont offert leurs services dans ce cadre, répondent déjà de leur forfait derrière les barreaux de nos prisons», note le document en poursuivant que «parmi les cas en examen à Abomey, il y a lieu de signaler celui d’un assassinat commis par un cybercriminel sur la personne de sa concubine dont le sang a été recueilli par ce dernier pour être servi à son fétiche dit « Kininsi », consommateur du sang humain» !
Source : www.cameroonweb.com