Le gouvernement togolais suit de près le déroulement des manifestations de l’opposition togolaise dans les rues de Lomé depuis mercredi pour obtenir entre autres le retour à la constitution de 1992, le vote de la diaspora et la libération des militants du PNP condamnés la semaine dernière. Si les pouvoirs publics ont fait preuve d’ouverture en adoptant le projet de loi visant à limiter le mandat présidentiel, ils n’apprécient pas le fait que l’opposition prenne cet acte pour une faiblesse.
Selon le ministre Gilbert Bawara, le déroulement des manifestations de mercredi et de jeudi prouvent que les incidents, les dérapages conduisant parfois à des morts d’hommes, à des blessés et à d’importants dégâts matériels sont généralement la conséquence du refus d’agir dans le cadre de la loi et du refus de coopérer avec les autorités compétentes de l’administration territoriale et de la sécurité afin d’assurer le bon déroulement des marches.
« Ces incidents et ces dérapages et leurs conséquences déplorables s’inscrivent généralement dans une logique de provocation et d’affrontement y compris la volonté de s’en prendre aux forces de l’ordre. Ces manifestations constituent la démonstration selon laquelle au Togo, il y a les libertés publiques et qu’on peut organiser des manifestations comme cela a été le cas, le 03 août avec la manifestation du CAP2015, le 20 juin avec la manifestation du PNP à Agoè, le 6 mai 2017 avec la manifestation du PNP à Sokodé sans qu’il y ait débordement et dérapages », avance-t-il dans un entretien à Togo Breaking News.
Le ministre de la fonction publique relève que le gouvernement et le Président de la République viennent d’afficher clairement leur volonté d’ouverture, de dialogue et d’apaisement en prenant l’initiative de révision constitutionnelle. Selon lui, il s’agit d’un acte de sagesse et de hauteur qu’il faut saluer.
« Cela démontre le souci du Chef de l’Etat de préserver la paix et d’éviter que la question de réforme ne serve de prétexte et de paravent à ceux qui seraient plutôt animés par la volonté de remettre en cause la cohésion, le désir de vivre ensemble, la paix, la sécurité et la stabilité dont nous avons besoin afin de nous consacrer davantage sur les questions de développement économique et d’amélioration des conditions de vie des populations », confie Gilbert Bawara qui estime qu’il revient aux acteurs politiques de tous bords d’œuvrer afin que le nécessaire consensus pour opérer les réformes puisse être réalisé dans le cadre des débats qui vont s’ouvrir à l’assemblée nationale.
Le ministre explique que dans le contexte actuel, ni le Président de la République, ni le gouvernement, ni la majorité parlementaire n’ont la possibilité de faire adopter la révision sans la contribution et sans la bonne volonté des autres acteurs politiques notamment les autres partis politiques siégeant à l’Assemblée nationale.
Il pense que c’est de la convergence des volontés qu’on arrivera à surmonter les désaccords qui ont pu exister par le passé et arriver à réaliser les réformes dans le sens de la consolidation de la démocratie et du renforcement de l’Etat de droit au Togo.
De l’autre, précise-t-il, le gouvernement ne supporte pas que l’opposition prenne sa volonté d’ouverture et de l’intérêt commun comme une faiblesse et se lancer dans la surenchère plutôt que d’œuvrer dans le sens de l’apaisement et du retour à un esprit de sérénité pour avancer sur les réformes.
« Ce serait une grave erreur que de croire que cette volonté de main tendue du Président de la République comme étant une faiblesse. Il faut que chacun sache que nous sommes dans une démocratie et dans un Etat de droit et que tout agissement qui enfreindrait les lois y compris par des velléités de s’attaquer aux institutions démocratiques risque d’être confronté non seulement à l’immense majorité des togolais qui se considèrent comme des gardiens et des sentinelles des valeurs démocratiques mais aussi aux conséquences que la loi réserve à ceux qui agissent en transgressant les règles qui régissent la société », lance le ministre.
Pour le ministre de la fonction publique, l’opposition doit savoir raison garder et ne pas se lancer dans la surenchère et davantage de radicalisme. Pour lui, le gouvernement n’appelle pas aux négociations mais a assuré sa part de responsabilité pour que le débat ait lieu à l’assemblée nationale.
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