Bataille juridique entre deux professeurs : Kokoroko porte plainte contre Topanou à Cotonou

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Alors que le torchon brûle entre lui et le CAMES, le président de l’Université de Lomé, le professeur Komla Dodzi Kokoroko est sur des braises. Confronté à la furie de nouveaux doctorants qui réclament la réparation d’une injustice, l’homme dans sa fébrilité est acculé. Il fait de l’intimidation son arme pour casser toute dynamique des étudiants. Mais c’est dans le dossier de CAMES qu’il livre sa dernière bataille. Va-t-il avoir gain de cause ? Toujours est-il que son navire est en train de prendre de l’eau et risque de couler. Son mentor Faure Gnassingbé, lui aussi en difficulté, pourrait-il le sauver du trou? C’est l’équation à plusieurs inconnues.

Mais pendant qu’on y est, le frère de Poitier vient de porter plainte, à Cotonou, contre son collègue béninois, Prof Victor Topanou, pour diffamation. « Monsieur Victor P.K.K.Tokpanou, En Enseignant à la Faculté de Droit et de Science politique (FADESP) de l’Université d’Abomey-Calavi, a écrit et fait publier un article intitulé « A propos de la désignation des Présidents des Université du Togo » dans le quotidien béninois d’information et de publicité « NORD SUD ». Ainsi, dans sa parution N°227 du vendredi 11 mai 2018, ledit Quotidien a, dans sa rubrique ‘’Actualité’’, publié l’intégralité de l’article incriminé en ses pages 6 et 8. En effet, l’article contient des propos suffisamment graves pour donner lieu à des poursuites pénales en raison de leur caractère diffamatoire et calomnieux à l’encontre du requérant », lit-on dans la citation directe dont L’Alternative a copie. « Pour preuve, les passages jugés diffamatoires par la présente citation sont exposés comme suit : ‘’L’autre chose qui surprend dans ce décret, c’est que le président de la République du Togo peut signer des actes règlementaires sur la base d’informations inexactes. En effet, dans l’article premier dudit décret, le Président de l’Université de Lomé est présenté comme un « Professeur titulaire en droit public et sciences politiques »…le président de l’Université de Lomé ayant été titularisé en 2014 ne peut plus porter le titre de « Professeur de droit public et de sciences politiques ». Se faire passer en 2014 pour u « Professeur de droit public et de science politique » est constitutif d’une « usurpation de titre et de grade ». Et rien que pour ne pas officialiser cette « usurpation de titre et de grade », le décret n°2016-065/PR doit être repris », précise la citation directe. Et d’ajouter : « Pour ces affirmations infondées, qui constituent des accusations graves, l’auteur jette du discrédit sur la personne de Monsieur KokorokoComlanDodzi. En réalité, ces propos ne sont soutenus d’aucune preuve attestant leur véracité, et constituent ainsi des allégations, imputations calomnieuses et méprisantes portant atteinte à l’honneur, à l’intégrité et à la considération du requérant ». Ainsi dans sa plainte, Kokoroko réclame cinquante millions (50.000.000) comme dommages-intérêts pour, dit-il, « le préjudice moral subi ». Mais entre le plaignant et l’accusé, qui a raison ?

Dans ses investigations autour de ce sujet, L’Alternative a réussi à avoir certains éléments nouveaux qui démontent les agitations du président de l’UL. Selon un document du Comité technique spécialisé (CTS), réuni à Ouagadougou au Burkina Faso du 14 au 21 juillet 2014, Komla Dodzi Kokoroko est plutôt inscrit sur la liste d’aptitude du professeur titulaire en spécialité « Droit public » et non « Droit public et sciences politiques » (ci-contre l’attestation du Cames).

A Lomé ou ailleurs, l’opinion n’est pas favorable au frère de Poitier. A l’Université de Lomé, à la Faculté de Droit surtout, on se mobilise pour aller à cette plainte pour témoigner. Et déjà on mobilise les preuves. C’est dire que l’arrogance de Kokoroko et son réseau agace et frustre ses collègues.

Il vous souvient qu’il est cité avec son dauphin KossiviHounaké, premier directeur adjoint de la Direction des affaires académiques et de la scolarité ( DAAS), chargé de traiter les dossiers académiques de l’Université, dans un scandale à la Faculté de droit. Il est reproché à ce dernier de faire rétention des dossiers de CAMES qu’il devait transmettre à ses collègues pour évaluation. « Il s’est permis de faire, sans rien craindre, les instructions en leurs lieux et place et puis de les envoyer sous, on ne sait quelles signatures, au CAMES. Au moment où nous écrivons cette tribune, les collègues togolais du département de Droit Public sont vent debout contre lui. Certains ont saisi le doyen par écrit pour s’en plaindre, d’autres plus courageux ont saisi directement le Secrétaire général du Cames pour dégager leur responsabilité », écrivait Prof Topanou que nous avons cité dans l’une de nos parutions consacrées à ce dossier. Au Droit public, ce sont les professeurs KossiDjigbodi Somali, Koffi Késsougbo, NahmTougli et KoupokpaTikonimbé qui, désignés par le CAMES, ont vu leurs dossiers retenus. Selon des sources proches de la FDD, les documents qui devaient être instruits par Prof Koupokpa ont été « lâchés » et « avec annotation » avant de lui être envoyés. « Furieux, le collègue a refusé de produire un rapport. Entre nous, comment peut-on faire évaluer un document par un autre collègue avec des remarques et surtout des appréciations en défaveur du candidat, et demander au professeur à qui le dossier est destiné de faire un rapport -sur un document déjà annoté par quelqu’un d’autre? », se demandait notre interlocuteur. Dans la foulée, il se révèle que ce dossier serait celui d’une candidate du Burkina Faso, mal aimée.

Dans l’un de ses démentis, Kokoroko a confié à notre Rédaction que le CAMES n’envoie plus des documents physiques aux instructeurs, qu’ils sont envoyés dans leurs boîtes mail. Une version que rejettent les sources. Selon les informations, il est vrai que le CAMES dispose depuis un certain temps d’une plateforme numérique dénommée « silhouette ». Les anciens instructeurs ont leurs noms dans les bases de données de CAMES. Mais pas les nouveaux. Les documents physiques sont envoyés avec un identifiant et un mot de passe. (ci-contre des courriers du Cames et de la DAAS)

Source : L’Alternative

27Avril.com