Dans son différend avec l’universitaire béninois Victor Topanou, le président de l’Université de Lomé Prof Dodzi Kokoroko avait porté plainte contre ce dernier devant le tribunal de Cotonou pour diffamation. Dans sa plainte, le « jeune professeur agrégé » de l’Université de Lomé a exigé de son collègue de la Faculté de Droit et de Science politique (FADESP) de l’Université d’Abomey-Calavi, le payement de cinquante millions (50.000.000) F CFA comme dommages-intérêts pour, dit-il, « le préjudice moral subi ».
En effet, dans une tribune, Victor Topanou a accusé Kokoroko d’ « usurpation de titre et grade » en prenant pour preuve un décret présidentiel portant sa nomination à la tête de l’Université de Lomé. « L’autre chose qui surprend dans ce décret, c’est que le Président de la République du Togo peut signer des actes règlementaires sur la base d’informations inexactes. En effet, dans l’article premier dudit décret, le Président de l’Université de Lomé est présenté comme un « Professeur titulaire en droit public et sciences politiques »…Le président de l’Université de Lomé ayant été titularisé en 2014 ne peut plus porter le titre de « Professeur de droit public et de sciences politiques ». Se faire passer en 2014 pour un « Professeur de droit public et de science politique » est constitutif d’une « usurpation de titre et de grade ». Et rien que pour ne pas officialiser cette « usurpation de titre et de grade », le décret n°2016-065/PR doit être repris », avait-il écrit.
Dans l’une de ses parutions L’Alternative avait publié des éléments qui ont corroboré les propos de Topanou. Selon un document du Comité technique spécialisé (CTS), réuni à Ouagadougou au Burkina Faso du 14 au 21 juillet 2014, Komla Dodzi Kokoroko est plutôt inscrit sur la liste d’aptitude du professeur titulaire en spécialité « Droit public » et non « Droit public et sciences politiques ».
Kokoroko confiant en soi-même et en ses réseaux obscurs du CAMES, coyait aller jusqu’au bout dans sa bataille judiciaire engagée contre son collègue béninois. A Lomé, l’opinion ne lui est pas favorable. Alors qu’à la Faculté des Droits de l’Université de Lomé, ses propres collègues se préparaient à témoigner contre lui, le jour du procès, le sieur Dodzi Kokoroko s’est ravisé et a demandé l’annulation de la procédure judiciaire contre Topanou.
Mercredi dernier, jour de la convocation de Topanou au Tribunal de Cotonou suite à la plainte de Kokoroko. Topanou est y est allé le matin mais Kokoroko n’était pas présent et il n’y avait pas non plus son représentant. Le juge a pris acte de leurs absences et a reporté la séance. Et c’est vers midi qu’il y a eu dépôt de de documents à Topanou par un huissier pour signifier le retrait de la plainte, nous a confié une source proche du dossier.
Que pourrait cacher ce revirement de dernière minute de celui-là qui promet la vie dure à son collègue, pour faire le choix d’un règlement à l’amiable ? Kokoroko et ses proches ont-ils peur de perdre la face lors du procès ? Un échec de ce procès pourrait déteindre sur son image déjà pourrie aux yeux de l’opinion, surtout dans le dossier scandale du CAMES. Kokoroko est-il en train de perdre ses soutiens ? Le Prince a-t-il lâché son dauphin du temple du savoir ?
Tout porte à croire que le Prof Kokoroko, qui comptait sur le parti au pouvoir qu’il défend ouvertement, ne serait pas dans une situation confortable dans un milieu où le désir de privilèges l’a conduit. Selon les informations, son arrogance et son zèle agacent véritablement dans les sérails, même du pouvoir. Mais toujours est-il que cette annulation de la plainte contre son accusé édifie plus d’un et cache beaucoup de choses.
Source : www.icilome.com