Bastonnades au Togo lors du couvre-feu: depuis la France, des voix s’élèvent

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Il n’y a pas qu’au Togo que les organisations de la société civile s’insurgent contre les exactions et les bavures policières lors des périodes de couvre-feu.


Dans un communiqué rendu public en fin de semaine dernière, le Think-Thank Albatros basé en France et spécialisé dans la défense et la promotion de la bonne gouvernance s’est insurgé contre les cas de violations au Togo.

Selon cette organisation, au moins 36 personnes ont été bastonnées dont 4 grièvement blessés et un décès ont été enregistrés depuis le début du couvre-feu au Togo.

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TogoWeb vous propose l’intégralité du communiqué :

Dans le cadre de la lutte contre le  Covid-19, le Togo a pris plusieurs mesures plutôt saluées par l’Organisation mondiale de la santé, OMS, dont le couvre-feu de 20h à 6h.

Dans un pays où 70% de la population vit au jour le jour, le couvre-feu, quoique très largement respectée, connaît quelques rares « violations » , souvent de personnes surprises par la nuit dans une localité éloignée de leur résidence habituelle.

Mais le plus souvent, ces personnes font objet de bastonnades systématiques, de violences physiques, verbales, psychologiques et beaucoup en portent des séquelles. Si deux personnes, âgées de 32 et 39 ans ont dû recourir à des chirurgies pour s’en sortir, l’image d’une femme, sexagénaire, grièvement blessée au sein a suscité beaucoup d’émotions dans le pays, cette semaine sans que les autorités ne s’en émeuvent. Le ministre de la sécurité civile se contente de « regretter » ces incidents sans qu’aucune sanction ne soit prise à l’endroit des agents indélicats.

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Ces derniers jours, alors que le couvre-feu a débuté depuis le jeudi 2 avril, les dérives se multiplient avec chaque jour, un peu plus de blessés. Une quarantaine de victimes des bastonnades a été documentée par nos services, un chiffre largement inférieur à la réalité.

Et pour preuve, le couvre-feu avait été annoncé pour la seule agglomération du grand Lomé et pourtant, dès le premier jour, les forces de l’ordre s’étaient déployées dans tout le pays, frappant et bastonnant dans des localités reculées où nous n’avons pas eu accès. Le ministère les rappellera à l’ordre, insistant sur une mesure qui ne concerne, en province,  que la ville de Sokodé, très touchée par la pandémie.

Le Togo est le seul pays qui a mis sur pieds une force spéciale pour faire respecter le couvre-feu alors que dans les pays voisins et dans la sous-région, c’est une mission dévolue à la police nationale. La force spéciale, dotée officiellement de 5000 hommes mais discrètement élargie à 8000 est dirigée par le Lieutenant-colonel Yaovi Akpaoul.

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Le Think tank Albatros dénonce une force « dont la mission en réalité ne correspond en rien à celle qui lui est officiellement assignée » et qui peine « à maitriser ses éléments qui multiplient des dérives policières graves« . Il regrette le décès d’un togolais, à Avédji, quartier nord de Lomé et exige du gouvernement togolais l’ouverture d’une enquête indépendante.

« Le Togo a souvent utilisé les forces spéciales comme un régiment de terreur à des fins inavouées » constate le Think tank Albatros qui se réjouit de ce que dans d’autres pays, notamment en Côte d’Ivoire et au Niger, deux à quatre jours de sensibilisation ont été nécessaire à la mise en place de couvre-feu. Think tank Albatros recensent les dérives policières et se réserve le droit d’user de recours judiciaires adaptés si nécessaire.

Le Togo est un pays où, depuis des décennies, la violence a toujours été une arme politique. La dynastie Gnassingbé au pouvoir y a souvent recourt pour paniquer les populations, disperser l’opposition et effrayer la société civile. Plusieurs élections ont été émaillées de nombreuses violences, le plus souvent pour imposer les fraudes orchestrées par le régime.

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C’est le cas notamment en 2005 où, les violences ont fait entre 400 morts et 2000 selon que le rapport émane de l’Organisation des Nations Unies (Onu) ou de la Ligue togolaise des droits de l’homme, plutôt crédible. L’opposition aussi y a recouru, notamment en 2017 par des agressions d’agents de sécurité lors d’une gigantesque manifestation contre Faure Gnassingbé Eyadema, au pouvoir depuis 2005, succédant la même année à son feu père qui a dirigé le pays pendant quatre décennies.

Le Covid-19 a fait, à ce jour, un peu plus de 84 cas confirmés au Togo qui a enregistré son 6e décès dû au Coronavirus. Le pays avec un peu plus de 8 millions d’habitants, ne dispose pas d’un seul scanner dans ses hôpitaux publics et n’avait que trois lits de réanimation à Lomé, la capitale, avant le couvre-feu.

Source : Togoweb.net