Au Niger, les prix du ciment et des hydrocarbures ont connu une baisse significative ces derniers mois. Les autorités nigériennes, par cette décision, comptent soulager leur population. A contrario, de ce pays pourtant confronté à des difficultés économiques suite aux sanctions imposées par la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)après le putsch, le gouvernement togolais fait de l’enfumage rechignant à prendre des mesures significations en faveur de la majorité des Togolais fragilisés financièrement par des années de navigation à vue.
Au Togo, alors que Faure Gnassingbé semble avoir signé un contrat à durée indéterminée avec le fauteuil présidentiel, ces concitoyens, dans leur majorité écrasante, continuent de tirer le diable par la queue. La dévolution monarchique du régime togolais enfonce le pays dans une crise sociopolitique qui ne dit pas son nom. Entre le mirage des balbutiements démocratiques et les années Faure Gnassingbé, il y a une constante : les conditions de vie de la majorité de la population n’ont guère changé. Contrairement à ce que véhicule la communication politique obsessionnelle du régime, la régression socio-économique saute aux yeux.
La situation des populations s’est encore fortement dégradée avec la crise sanitaire de 2020 et les conflits mondiaux, particulièrement la guerre entre la Russie et l’Ukraine. L’économie togolaise, très dépendante de l’extérieur, est frappée de plein fouet par ces crises. Ce qui exacerbe la vulnérabilité des populations croulant déjà sous une misère. Le régime togolais, dont la seule grande préoccupation majeure reste l’élaboration des stratégies de confiscation du pouvoir, n’a pris aucune mesure sérieuse pour soulager un tant soit peu les populations.
Pourtant, sous d’autres cieux, les gouvernements préoccupés par la dégradation des conditions de leurs citoyens tentent d’apporter des mesures dignes de nom. C’est le cas notamment des autorités de la transition du Niger, qui malgré l’instabilité politique du pays, ont annoncé des mesures sociales importantes ces dernières semaines.
Les prix du ciment et des hydrocarbures en baisse au Niger
Après les prix des hydrocarbures et ceux des prestations dans les formations sanitaires de l’Etat, le gouvernement nigérien a annoncé, la semaine dernière, la baisse des prix du ciment. Ces prix sont de 55 000 FCFA à Niamey ; 56 000 F à Dosso, 51 000 F à Tahoua ; 57 000 F à Maradi ; 58 000 F à Zinder et 59 000 à Diffa, Agadez et Tillabéri. Avant cette annonce, la tonne du ciment était à 85 000 FCFA en moyenne.
Comme susmentionné, les prix des hydrocarbures ont aussi connu une baisse de 50 F/litre à la pompe depuis le 23 juillet 2024, tandis que ceux des prestations de soins dans les formations sanitaires publiques ont été réduits de 50 %. Des mesures hautement sociales vivement applaudies par les populations, surtout dans un contexte d’inflation.
Le Togo toujours dans le dilatoire
Au Togo, producteur de clinker utilisé dans la fabrication du ciment, la tonne du ciment coûte entre 80 000 (Fortia et Diamond) et 81 000 FCFA (Cimtogo et Cimco). Certaines usines qui se font de gros bénéfices sur le dos des Togolais ont investi des sommes mirobolantes ces dernières années pour accroitre leur capacité de production. A titre d’exemple, Cimtogo a annoncé, depuis 2021, disposée d’une potentialité de production de 2 000 000 de tonnes par an. Les prix ont toujours été maintenus à leur plus haut niveau malgré les appels répétés des populations.
Les prix des produits pétroliers connaissent le même sort. De 425 FCFA en 2020, le prix du super sans plomb est maintenu aujourd’hui à 700 FCFA. Le gaz utilisé désormais par pratiquement tous les ménages reste aussi à un prix élevé comparativement à certains pays de la sous-région. La bonbonne de 6 kg est à 4740 FCFA et celle de 12,5 kg à 9875 FCFA contre respectivement 1800 et 3750 F au Niger.
Il nous souvient qu’en 2022, le gouvernement togolais avait annoncé une série de mesures dites « exceptionnelles ». Augmentation de 10% de la valeur indiciaire des salaires et des pensions de retraite pour les fonctionnaires civiles et militaires et les retraités du secteur public, revalorisation additionnelle de 5% de la pension de retraite pour tous les retraités du secteur public, civiles et militaires et du secteur privé ; indemnité mensuelle de transport de 10 000 FCFA à titre exceptionnel pour chaque fonctionnaire de l’Etat (payable hors bulletin); gratification du reliquat de l’avance sur salaire consenti en janvier 2022 aux fonctionnaires et retraités sur les huit mois restant à rembourser, soit 7,1 milliards de FCFA ; gratification spéciale de 3 milliards FCFA par transfert monétaire directe au profit des parents d’élèves pour l’achat de fournitures scolaires ; subvention de 2,5 milliards de F CFA pour l’acquisition de manuels d’écriture et de lecture pour les élèves de l’enseignement primaire étaient les mesures annoncées.
Au-delà de leur inefficacité, certaines de ces mesures n’ont jamais été mises en application deux ans après. C’est le cas notamment de la gratification spéciale de 3 milliards FCFA par transfert monétaire direct promis aux parents d’élèves pour l’achat de fournitures scolaires.
Le gouvernement togolais en mettant les prix haut dans un contexte social difficile ne fait qu’ajouter de la misère à la misère des Togolais touchés de plein fouet par les effets de l’inflation qui rogne leur pouvoir d’achat. Aujourd’hui, de nombreux ménages se retrouvent dans une vulnérabilité indicible. Étranglés par la hausse des prix et un gouvernement fidèle à sa politique dilatoire, ils ne savent plus à quel saint se vouer.
Lemy Egblongbéli
Source: lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com