L’information est tombée en début de semaine. Taïrou Bagbiègue est le président du Conseil d’administration de la Holding Togocom. Mais l’ancien directeur de la Société des Postes du Togo et ex ministre des mines et de l’énergie traine un passé peu envieux. L’homme qui été accusé de gestion approximative partout où il est passé, est porté à la tête d’une société qui a pour ambition de révolutionner les télécommunications au Togo. La question est de savoir quelle partition ce baron 3 fois racheté va jouer dans ce projet Togocom tant décriée par la presse au point de faire bouger les lignes à la Présidence de la République.
En janvier 2017, Togocom va effectivement entrer en fonction. Les décrets actant la création de la nouvelle société ont été signés le 13 juillet dernier en Conseil des ministres. Via l’adoption de ces décrets, la société Holding Togolaise des Communications Electroniques, abrégée Togocom, et ses filiales « Togo InfraCom », « Togo ServiceCom », « Togo InstalCom », voient le jour. Togocom c’est aussi le rattachement des sociétés Togo Télécom et Togo Cellulaire pour plus d’efficacité.
Le Gouvernement par cette restructuration s’engage auprès des populations à significativement améliorer des services de téléphonie, fixe et mobile, et d’internet. Cela s’entend par « l’amélioration de la qualité des services à la clientèle ; l’extension de la couverture de l’Internet très haut-débit à l’ensemble de la population et la baisse significative des prix qui devront s’aligner sur les prix les plus bas du continent », lit-on dans le Communiqué sanctionnant le Conseil des Ministres. Ainsi, le Jeudi 14 septembre dernier, le Conseil d’administration de la holding Togocom a été mis en place avec à sa tête Taïrou Bagbiègue, ancien Directeur général de la Société des postes du Togo (SPT) et ancien ministre des Mines et de l’Energie. Une surprise pour plusieurs analystes. « De l’avis sur du nouveau Président du conseil d’administration, il n’en sera pas question dans cet article, LIBERTE ayant déjà en novembre 2012 relayé les faits d’armes de l’homme. Il revient à chacun de déterminer si le gouvernement actuel tient à la promotion de la jeunesse ou si son credo reste : on prend les mêmes et on recommence, peu importe leur moralité », écrivait entre autre le confrère dans sa parution du lundi dernier.
Tairou décrié hier, le moindre mal aujourd’hui
Malgré les déboires qui ont suivi ses passages en tant que directeur de société comme ministre, l’arrivée de ce cadre de la région des Savanes à la tête de Togocom a été accueilli dans certains cercles pas très favorables à la ministre Cina comme étant le moindre mal. Ceci comparativement au plan qu’avait concocté celle qu’on qualifie désormais d’égérie de la République, un plan tiré intégralement de son carnet personnel. Et quand on parle des carnets personnels de Cina, la presse a suffisamment écrit sur les snobisme, l’exotisme et les titres bluffant qui composent ce carnet.
En effet, la composition du CA de Togocom ne relève point de Cina mais plutôt du Conseil de surveillance qui est composé de quatre portefeuille ministériel à savoir, l’Economie et Finance, le Commerce, la planification puis l’économie numérique. Et le capital sympathie de la Ministre de Havard étant bien scotché à zéro au sein du gouvernement, il va de soi que ne peuvent être à son avantage à ce niveau surtout avec toute la lumière que la presse a apporté sur la supercherie cachée derrière le décret Togocom introduit nuitamment au Conseil des Ministres et signé à la surprise de tous.
Tairou correcteur ou soutien ? …
La grâce de Bagbiégué Tairou remonte à la dernière élection présidentielle où à deux mois du scrutin, il a été coopté sur une liste de cinq caciques qui ont été envoyés express à la Ceni en remplacement des jeunes qui représentaient jusque-là le parti au pouvoir. La mission était de resserrer les boulons au sein de l’organe électoral, face au laxisme remarquée de la part des jeunes, afin de garantir réellement la victoire de Faure Gnassingbé au sortir du scrutin. Et la mission a été parfaitement accomplie. C’était donc le retour de ce cadre des Postes et Telecoms dans les grâces de Faure. Et il se rapporte que son choix traduit suffisamment qu’entre les supposés relations idylliques rapportées dans la presse entre le patron du palais de la Marina et la Ministre no limit, le Chef de l’Etat a choisi l’intérêt de la Nation, en préférant une compétence Togolaise, un cadre qui connait bien le milieu plutôt à ces quidams qu’on téléporte souvent.
Ceci dit il revient à l’ex Dg de la Ceet de peser, apporter assez de lumière afin que les erreurs et boulangerie contenues dans le projet Togocom que dans les initiatives prises en lien avec la réforme du secteur de la communication électronique soient vite corrigées. En effet on ne saurait comprendre que pendant que les deux sociétés Togo télécom et Togocel sont à l’épreuve de la transformation, on les soumette directement à la concurrence avec de nouveaux prestataires qualifiés de FAI mais qui ont les propensions de la taille de ce qu’offre déjà les nationaux. La lettre adressée à Togo Telecom par le FAI GVA demandant l’accès à la fibre d’Afidegnigban en est une illustration parfaite. Le PCA Tairou doit également ramer afin qu’on revienne au projet inclusif Groupe Togo Telecom avalisé tant par les cadres des deux structures puis par un séminaire gouvernemental. Le nom Togocom et ses dérivés InfraCom, ServiceCom, InstallCom ont suffisamment suscité l’indignation tellement ils sont vils face à l’affirmation de l’identité nationale que tous les pays que sont passés par ces réformes ont gardé. Sans compter les cahiers de charges de InstallCom et InfraCom qui s’entremêlent pour aboutir on ne sait où.
Taïrou Bagbiègue bénéficie aujourd’hui de l’espérance que sa connaissance du secteur va permettre de redresser la barre suffisamment rabotée et échinée jusque-là par Dame Cina.
Koffi Miboussomékpo
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