Ayayi Togoata APEDO-AMAH : « Aucune vraie révolution ne prend des gants pour chasser un tyran »

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Professeur de philosophie à l’Université de Lomé, Ayayi Togoata Apedoh-Amah fustige les débats juridique autour de la rétroactivité de la loi. Lisez plutôt !

Retour à la Constitution : La révolution ne fait pas du juridisme

J’entends et lis ça et là des polémiques que je juge saugrenues eu égard aux enjeux de l’heure.
Que l’on ne nous fasse pas perdre notre temps avec des petits juristes de pacotille qui viennent nous servir des cours indigestes sur la rétroactivité ou non concernant le retour du verrou du second mandat. Autrement dit, Faure Eyadema Gnassingbé doit-il partir immédiatement ou non? Bien sûr que si!!!

Avec ce débat qui n’a pas sa place dans un processus révolutionnaire, les Togolais doivent comprendre que les ennemis du peuple cherchent à faire diversion en expédiant leurs avocats du diable au front. Nous devons refuser tout débat qui nous éloigne de notre objectif principal : le départ du tyran de service et de sa clique du Rpt/Urine.

Où donc étaient ces juristes corrompus lorsque Faure E. Gnassingbé a fait son coup d’État sanglant ? Nul ne les a vus ou entendus pour dénoncer le viol de la Constitution par leur maître d’aujourd’hui.

Faure Gnassingbé s’est-il soucié de juridisme avec l’état-major des FAT pour voler le pouvoir en violant la Constitution ? Qu’on ne nous prenne pas pour des cons. Pourquoi le peuple togolais doit-il se soumettre à des arguties juridiques et au diktat des ennemis de la loi qui gouvernent dans une culture de l’impunité?

Le peuple est souverain et il incarne la loi. Il est la loi et peut la modifier pour se libérer du joug de ses asservisseurs. C’est une évidence que l’on ne discute pas.

Le Togo est en train de vivre un processus révolutionnaire. Le peuple ne demande jamais l’autorisation de chasser un dirigeant, il le vire comme un malpropre, surtout s’il n’a jamais été élu. Aucun despote Gnassingbé n’a jamais été élu durant les cinquante ans d’une odieuse dictature médiévale bête et méchante. Je le répète : en période révolutionnaire, les décisions du peuple abrogent toutes les lois qui les contredisent. C’est ainsi qu’un peuple impose sa souveraineté à des dirigeants usurpateurs et illégitimes.

Les mystificateurs ne se rendent même pas compte de la stupidité de leur démarche qui se veut intellectuelle mais qui n’est qu’un juridisme imbécile. C’est comme si, par exemple, lors de la colonisation, les résistants africains auraient dû d’abord demander l’autorisation au pouvoir colonial avant de le combattre. Accorderait-il cette autorisation ? Nous laissons la réponse aux philistins au service de la dynastie rétrograde des Gnassingbé. Ils ne sont pas intelligents, ces juristes de pacotille voués au mensonge et à la manipulation des consciences. La tare qui les dérange vient de leur ventre insatiable.

Résumons-nous. Si le peuple veut que Faure Eyadema Gnassingbé parte tout de suite même si la Constitution dit le contraire, il devra partir comme est parti le médiocre tyran burkinabé Blaise Compaore. Aucune vraie révolution ne prend des gants pour chasser un tyran. La vie d’un peuple ne peut se marchander au comptoir des épiciers du juridisme, véritables ennemis contre-révolutionnaires qui ne méritent que notre mépris parce qu’ils ne valent rien et ne sont que des moins que rien. Il fallait le dire !

Ayayi Togoata APEDO-AMAH

www.icilome.com