Axe Togo-Burkina-Terrorisme, Implication dans un Putsch Raté : Faure Gnassingbé, un Danger sous-régional ?

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Axe Togo-Burkina-Terrorisme, Implication dans un Putsch Raté : Faure Gnassingbé, un Danger sous-régional ?

On ne le dira jamais assez, toute matière en déconfiture dégage des odeurs au-delà de son environnement immédiat. La dictature togolaise n’est plus un mal national, mais un danger sous régional. C’est ce qu’on peut dire avec certitude depuis qu’il se révèle que notre pays a joué un rôle, si tant est qu’il ne le joue pas toujours, dans l’instabilité sécuritaire que connait le voisin du Burkina-Faso. Quand une dictature s’invite dans un maintien d’ordre hors des frontières, les faits parlent d’eux-mêmes. Les Togolais en savent beaucoup. Il vous souvient qu’en quelques jours de grogne populaire contre un coup de force, le pays des hommes intègres a déploré 15 morts et d’importants dégâts matériels sans oublié les blessés. Les supposés auteurs de cette escalade sont devant les tribunaux au Burkina, le nom du Togo s’est déjà trouvé une place de choix parmi ceux qui ont apporté assistance à Diendéré et comparses. A analyser ce qui se passe au Togo, dire que Faure Gnassingbé et ses hommes participent au désordre burkinabé ne surprendra que le profane. A voir donc ce que le régime de Faure est pour son peuple, entre la violence militaire dans notre pays et le bain de sang au Burkina, il n y a qu’un pas. Inutile de vous rappeler qu’aux yeux de Faure et son armée, le maintien d’ordre marche avec tuerie, voici d’ailleurs la raison pour laquelle, à la sortie de la crise du coup de force burkinabé, la société civile de ce pays a laissé entendre que les forces habillées de leur pays ne sont pas capables d’une certaine violence sur les populations et que eu égard au lourd bilan, il a dû avoir des forces étrangères pour faire ce sale boulot. Zoom sur des évènements qui disent tout.

Contexte d’une mauvaise passe

Du 16-23 septembre 2015, Le Conseil national de transition (CNT) du Burkina Faso a traversé le pire moment de son histoire. Pour cause, les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), outil de travail de l’ex-président Blaise Compaoré ont tenté de réhabiliter la dictature de Compaoré en interrompant le Conseil des ministres en plein travaux au palais de Kosyam et prennent en otage le président de transition Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida, le ministre de la Fonction publique Augustin Loada, le ministre de l’Urbanisme René Bagoro. Si la fin sera un fiasco, le coup de force semble bien commencé avec l’annonce par le Lieutenant-Colonel Mamadou Bamba le 17 septembre 2015, de la démission du président de la transition, Michel Kafando, la dissolution du gouvernement de transition, de celle du Conseil national de transition (CNT) et la création du Conseil national de démocratie (CND). Manu militari, un couvre-feu s’invite dans le débat de 19 heures à 6 heures ainsi que les frontières terrestres et aériennes fermées. Tout ceci n’empêche pas le vaillant peuple intègre de manifester contre les putschistes à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Fada-Ngourma et Yako.

La tension monte entre manifestants et les membres du Régiment de sécurité présidentielle. Les nostalgiques de l’ordre ancien seront obligés de perdre le terrain en annonçant le 18 septembre 2015, la libération des otages sauf Isaac Zida assigné à résidence. Les frontières s’ouvrent, de quoi permettre aux présidents sénégalais Macky Sall, président de la Cédéao d’alors, et Boni Yayi de se rendre dans la capitale du Burkina Faso pour relancer le processus de transition. Le 20 septembre 2015, la médiation de la Cédéao comprenant le président sénégalais Macky Sall, le béninois Boni Yayi, assistée du représentant de l’ONU en Afrique Mohamed Ibn Chambas, les représentants des putschistes et de la société civile, se réunissent dans l’hôtel Laïco de Ouagadougou. À l’annonce de ce rendez-vous, le mouvement Le Balai Citoyen avait appelé à un rassemblement devant l’hôtel pour faire pression sur les négociants et ainsi retrouver le gouvernement de transition. Le 21 septembre 2015, au soir, en réponse à l’appel de la société civile, des unités militaires loyalistes, opposées au général Diendéré, ont encerclé le palais où résident les putschistes. Le 23 septembre 2015, le président de transition Michel Kafando reprend la tête du pays après un accord entre l’armée loyaliste et les putschistes. Il annonce par ailleurs le rétablissement du gouvernement de transition. Le même jour, le général Diendéré annonce la fin de son coup d’Etat sur fond de regret : « le plus gros tort avait été de faire ce putsch », a-t-il pesté. Le 25 septembre 2015, à l’issue du premier Conseil des ministres après le coup d’Etat, le gouvernement de transition dissout et désarme le Régiment de sécurité présidentielle, crée une commission d’enquête pour déterminer les acteurs du coup d’Etat et les faire juger devant un tribunal militaire; la destitution des hauts gradés militaires ayant collaboré directement ou indirectement avec les putschistes. Le 1er octobre 2015 Gilbert Diendéré est arrêté après avoir séjourné pendant deux jours chez le nonce apostolique de l’ambassadeur du Vatican, à Ouagadougou. Le 6 octobre 2015, le général Diendéré et l’ex-ministre des affaires étrangères Djibril Bassolé arrêté le 29 septembre 2015, sont inculpés de 11 chefs dont l’« atteinte à la sûreté de l’État » et un mandat de dépôt est décerné à leur encontre.

Gilbert et ses alliés à la barre

L’heure des comptes a sonné et les auteurs du coup d’Etat raté sont devant les tribunaux. Aux grands maux les grands remèdes, la transition, après avoir repris le poil de la bête, a créé une commission d’enquête qui avait un maximum de 30 jours pour déterminer les acteurs du coup d’Etat et les faire juger devant un tribunal militaire. Sans doute conscient que les informations prouvées ne laissaient plus de place au mensonge, le Général Diendéré, cerveau supposé du coup de force, commence à lâcher ses alliés. Dans un extrait de sa déposition dont l’alternative a eu l’exclusivité, celui qui se révèle aussi possiblement l’un des bourreaux de Sankara informe que la côte d’Ivoire l’a assisté en moyens financiers pendant que le Togo a envoyé le matériel de répression. Outre cette déposition déjà publiée au Togo, les confrères du Burkina vont approfondir les investigations « L’implication du Togo est sans aucun conteste celle sur laquelle on ignorait beaucoup jusque-là.

De ce côté-là, le soutien aurait consisté uniquement du matériel de répression, apporté par le chef d’Etat-Major de la Gendarmerie nationale du Togo, le Colonel Alex Yotrofei Massina.

Pendant que les putschistes étaient de plus en plus acculés par les populations qui continuaient de descendre en masse dans les rues de Ouagadougou et des villes de provinces pour s’opposer à la forfaiture, n’ayant pas assez de moyens de répression pour contenir la déferlante, le chef putschiste a eu recours à son ami togolais qui n’a pas hésité à lui voler au secours. Le patron de la Gendarmerie nationale togolaise a donc dépêché ses hommes à la frontière du Burkina avec une importante quantité de moyens de répression. Cette fois-ci, c’est une mission terrestre qui a été envoyée pour récupérer ce matériel. Le chef des pandores togolais a-t-il agi de son propre chef ? Ou a-t-il eu la caution du président togolais pour agir ? Là aussi, rien ne filtre officiellement. Mais d’aucuns pensent que le Colonel Massina n’est pas assez « fou » pour prendre sur lui une telle responsabilité tout seul. La mission de récupération a été conduite par le Lieutenant Bouraima Zagré. Un jeune élément du RSP qui était dans la période en mission onusienne au Mali et qui était rentré au Burkina quelques jours avant les évènements en congé. Dans sa déposition, ce dernier explique que c’est le 17 septembre 2015, dans l’après-midi, que le chef de corps adjoint, le Commandant Korogo, lui a signé un ordre de mission l’instruisant de se rendre à Dapaong en territoire togolais, pour récupérer du matériel de maintien d’ordre. Mais c’est finalement à Cinkansé, côté togolais, que le matériel a été récupéré. Il précise que l’ordre de mission a été visé par la Brigade territoriale de gendarmerie côté burkinabè.

Lui et ses hommes, au nombre de 9, sont revenus à Ouagadougou le 18 septembre 2015 dans la soirée, avec le matériel objet de la mission. Ce matériel aurait été dispatché entre la gendarmerie et la Police nationale. Bouraima Zagré indique qu’au niveau de la gendarmerie, c’est l’Adjudant Dakyo de l’Escadron de sécurité d’intervention (ESI) qui est venu récupérer la part de celle-ci. Au niveau de la police, c’étaient les éléments de l’Unité d’intervention polyvalente (UIP) à bord d’un minibus. Chacun d’eux a signé une décharge en deux exemplaires avant de prendre le matériel. Un exemplaire est resté au secrétariat et ils sont partis avec le second. Il précise avoir fait la photocopie des décharges pour les garder par devers lui.

Fusils lance-grenades, grenades lacrymogènes, cartouches antiémeute…

Il donne d’amples détails sur le déroulement de la mission en terre togolaise :

« J’ai démarré le 17 septembre 2015 avec deux véhicules. Une TOYOTA LAND CRUISER mono cabine et un véhicule militaire type ACMAT.

Nous étions dix militaires en tenue de combat du RSP. Nous sommes arrivés à Cinkansé aux environs de 2 heures du matin.

Un numéro togolais qui m’avait précédemment absenté m’a rappelé. Mon interlocuteur a demandé ma position. Je lui ai dit que j’étais au niveau de la Brigade territoriale de gendarmerie de Cinkansé. Il a déclaré que dès que je franchis la frontière, de lui faire signe. Aux environs de 06 heures et quart, le conducteur de la mono cabine et moi, après avoir vêtu des tenues civiles, avons franchi la frontière à bord de son véhicule. Le contact togolais nous attendait.

Nous l’avons suivi sur à peu près quatre kilomètres. Il nous a conduits dans une villa qui faisait apparemment office d’une brigade de gendarmerie. C’est en ce lieu que le matériel a été chargé dans notre véhicule par des personnes en tenues civiles, probablement des gendarmes.

De retour à la Brigade de gendarmerie de Cinkansé, nous avons revêtu la tenue treillis et avons repris la route pour Ouagadougou ». Relate-t-il sans sourciller. A la question de savoir qui était le contact togolais, il dit ne pas le connaître. Mais c’était un Capitaine de la Gendarmerie togolaise du nom de Piasso. Ajoute-t-il. « Je l’ai ainsi identifié parce qu’il était en tenue militaire et avait une bande patronymique au niveau de sa poitrine ». Comment le contact togolais a-t-il pu vous contacter? A cette question des enquêteurs, il répond : « Je n’avais pas son numéro. Je pense que c’est depuis la base que ça a été coordonné. Je me dis que c’est la base qui a dû donner mon numéro pour qu’il puisse me joindre. Il m’a remis également son numéro sur un papillon… ».

Le missionnaire donne aussi quelques détails sur le matériel récupéré : « Le matériel était composé de cinq fusils lance-grenades de type COUGARD avec leurs munitions, des grenades lacrymogènes à fusil et à main type ATL, des cartouches antiémeutes un grain et douze grains et des cartouches propulsives. Je n’ai pas les quantités en tête mais tout était répertorié sur une feuille que j’ai laissée au corps. J’ai ouvert les paquets de cartouches qui étaient dans des boîtes cartonnées. Les autres qui étaient dans les caissons scellés ont été ouverts au corps dès mon arrivée ».
» extrait de dépositions du général et ses hommes de main.

Mais il y a pire

«Autre pays dont le nom revient dans le chapitre des soutiens aux putschistes, le Mali. Mais ici, il n’y a pas d’autorité de ce pays qui soit suspectée de quoi que ce soit. C’est dans les rangs des djihadistes maliens qu’il faut rechercher les complicités. Dans les révélations des écoutes de Djibrill Bassolé et aussi de Gilbert Diendéré, il ressort que les deux ont eu des contacts avec des éléments dans ces milieux au sujet d’un éventuel renfort. Il s’agissait essentiellement de renforts en hommes, notamment des combattants djihadistes qui devraient venir prêter main forte aux putschistes. Djibrill Bassolé, par exemple, a eu une conversation avec un numéro malien (00223…) qui l’a appelé et lui disait en substance qu’il avait pu contacter les gens et qu’ils sont prêts. Le correspondant lui a même parlé en bambara et lui a demandé s’il avait bien compris.

Quant à Diendéré, c’est avec son co-inculpé, Sidi Lamine Oumar, se présentant comme étant issu des milieux djihadistes maliens et résidant au Burkina Faso depuis 2013. Pendant les évènements, il était rentré en contact téléphonique avec Diendéré à qui il proposait de mettre à sa disposition des combattants qui seraient déjà positionnés dans un camp de réfugiés maliens dans le Nord du Burkina.

Le procès en cours devrait permettre d’en savoir davantage sur toutes ces implications extérieures dans le coup d’Etat dit le plus bête du monde» extrait du reporter N° 235.

Nos investigations

Les recoupements faits par votre journal le Rendez-Vous révèlent, en effet, les raison pour lesquelles l’ancien président Yayi Boni du Bénin est aussi intéressé par la justice militaire du Burkina. L’homme est passé près du complot, sauf qu’il aurait refusé de se faire emballer comme les voisins togolais et ivoirien. Ce n’est pas pour rien qu’il fait présentement parti des personnalités citées à comparaitre pour laisser leur part de vérité dans le drame qu’a traversé l’ancienne Haute-Volta. Nos sources proches du monde diplomatique avancent que, au moment des faits, encore président de son pays, Yayi Boni aurait été contacté par les putschistes pour bénéficier d’un coup de main en hommes et en matériel militaire adéquat. Le Béninois aurait décliné l’offre stipulant que son armée est parmi les plus indépendantes d’Afrique et qu’il lui est impossible de sortir un seul homme sans que les choses ne passent par un processus autorisé. Les putschistes, loin d’être découragés, lui auraient demandé de parler au togolais à leur profit. Là encore, l’ancien fonctionnaire international leur aurait signifié qu’il ne pouvait le faire à leur place. Le voisin togolais joint par les concernés a mordu à la demande. Le Togo est présentement indexé dans la participation au coup manqué. Monsieur Faure Gnassingbé est non seulement le chef de l’Etat, chef suprême de l’armée, mais aussi le ministre de la défense. La commission d’enquête n’a rien fait à moitié. Nos informations révèlent que grâce aux travaux de cette unité d’enquête, des tenues militaires destinées à habiller 280 militaires auraient été saisies au Burkina en provenance du Togo. Mais la commission n’a pas pu mettre la main sur les troupes togolaises qui devaient porter ces tenues pour les opérations, et pourtant elle a la certitude que les hommes sont rentrés dans le pays en provenance d’un camp togolais non loin des frontières nord du Togo. Le Béninois serait prêt à donner sa part de vérité mais il tourne autour du géant Nigérian pour qu’il lui soit permis de faire sa déposition à la CEDEAO pour qu’elle transfère à qui de droit. Le président ivoirien aussi rode autour du Nigeria pour se trouver une porte de sortie acceptable de cette mauvaise passe. Inutile de rappeler que, allié historique de notre pays, si pendant sa fuite l’ancien président du Burkina avait sérieusement lorgné notre pays où il a été dans un premier temps annoncé, sa destination finale sera quand même la côte d’Ivoire. Ceci justifie cela si on sait que le nom du dictateur déchu ne pouvait être loin de ce désordre vite maitrisé chez lui. Il vous souvient aussi qu’au moment de ce coup, des informations vite démenties ont fait état de militaires Togolais aperçus au Burkina. Les frères Togolais y résidant ont même fleuré des représailles. Présentement, il se révèle que, si les hommes envoyés de la Côte d’Ivoire par le Nord du pays n’ont pas pu accéder au territoire burkinabé, ceux du Togo ont traversé les frontières, et ce n’est pas un hasard si des tenues ont été saisies.

Commentaires

Au-delà d’une assistance militaire qui ne dit pas son nom, le grand danger est aussi que les conspirateurs ont demandé l’appui humain des djihadistes du Sahel. Sous Campaoré Blaise, Gilbert Diendéré Gilbert fut l’un des intermédiaires entre le Burkina et les réseaux Djihadistes dans les négociations afin de la libération d’otages. S’il se confirme donc que cet ancien chef d’Etat-major de son pays a invité le diable dans son coup, et que l’intervention togolaise se confirme, c’est dire que le Togo est allé combattre côte à côte avec les djihadistes contre un peuple frère. De nos informations prises dans les colonnes de ce confrère burkinabé très introduit, les auteurs du coup raté ont sollicité les djihadistes du Mali et du Niger pour participer à la besogne. Ceux-ci se sont montrés disponibles. Ont-ils finalement pu participer à ce qui s’est passé? Le procès apportera une réponse. Pendant que le Burkina s’évertue à faire connaître la vérité, nous croyons que le Togo dispose d’un parlement, il va falloir que ceux dont les noms reviennent dans ce crime transfrontalier, Faure Gnassingbé et son chef d’Etat-major Yotrofei Alex Massena, soient interrogés. Le Togo et le Burkina sont une grande famille séculaire, s’ils ont joué le rôle qui leur est reproché, la République togolaise à travers son parlement, si tant est qu’il n’est pas un parlement mouton, saurait laver le linge sale en famille avant qu’il ne soit trop tard. Si le président Béninois a récusé la demande de Diendéré, c’est par respect à son parlement et aux textes de son pays qui n’acceptent pas certaines aberrations. Mais le Togo s’y est engagée sans sourciller, parce que le parlement est sous une coupe réglée. Aujourd’hui le secret est dehors, le parlement va enfin pouvoir jouer un petit rôle pour sa dignité ? Il serait aussi question de savoir quoi dire à la communauté internationale qui combat les terroristes pendant que notre pays en fait des alliées sur certains terrains. La justice militaire, présentement à l’œuvre, s’évertue à savoir si les troupes togolaises sont ressortis du territoire et quel peut être le rôle possiblement joué dans les récentes violences djihadistes. Ceci permettra de faire la lumière et savoir qui fait quoi, quel lien possible peut avoir ce coup de 2015 avec la récente attaque djihadiste qui a même osé s’en prendre à l’Etat-major des FAT à quelques jours de ce jugement capital.

Le Togo, si on s’en tient aux informations déjà avancées dans les dépositions, a joué un rôle à côté des messieurs qui travaillent la main dans la main avec les terroristes pour déstabiliser leur pays. Quel rôle le pouvoir togolais lui-même entretient-il avec les terroristes ? Inutile de vous rappeler comment le terrorisme a été longtemps utilisé par le pouvoir de Lomé pour discréditer ses adversaires politiques. Actuellement, il se révèle que c’est plutôt l’autorité togolaise qui travaille bras dessus bras dessous avec les réseaux terroristes pour défendre la même cause. Quand un paysan est invité à aider un voisin dans son champ, le minimum est de chercher à savoir avec qui il va se partager la tâche. Au gré des intérêts, le Togo peut donc accepté coopérer avec les djihadistes pour sauver un ami commun en naufrage, l’ami ici c’est une dictature vieille de 37 ans. Etant donné que les oiseaux du même plumage volent ensemble, est-ce à dire que monsieur Faure est prêt à utiliser les réseaux terroristes pour sauver lui-même sa propre dictature ? En tout cas, au cœur de ses difficultés, la dictature togolaise s’est trop servie de la menace terroriste pour que sa présence sur un terrain avec des djihadistes comme alliés de lutte soit une simple coïncidence. C’est ce que vaut un président à la tête de la CEDEAO. Et dire que, au cœur de cette difficulté du voisin du nord, ce regroupement régional a été le premier à voler au secours. Et pourtant, parmi les acteurs de ce bon office, se trouvent des présidents terroristes. Toutefois, Wattara Dermane, peut avoir commis un impaire en voulant secourir un ami, mais il est à la tête d’un régime normal et il est en train de finir sa présidence à la tête du pays, il ne pourra donc plus continuer par être un danger pour la sous-région. Mais le second allié des terroristes compte faire une présidence à vie à la tête de son pays. Que vaut la CEDEAO si elle ne se débarrasse pas de ces chefs d’Etat qui ne sont pas seulement une menace pour leur pays mais pour la sous-région ? Ce n’est pas un hasard qu’au dernier sommet de la CEDEAO à Lomé, ce sujet s’est invité dans les échanges. Si Watara s’est débattu tant bien que mal, monsieur Faure a vraiment marmonné quand il a été interrogé sur sa responsabilité au Burkina. On peut même supposer, à juste titre, que ce n’est pas un hasard de calendrier si certains des cerveaux de ce coup n’ont pour avocats défenseurs que des Togolais. Quels avocats togolais de surcroit? Jean Dégli et Lowson Bankou, l’un est un habitué dans la défense de l’Etat togolais pour des dossiers sensibles. Jean Dégli par exemple était parmi le conseil du Togo dans l’affaire Abass El Youssef contre Bodjona Pascal. L’autorité en sait quelque chose de leur constitution en tant que conseil? A s’en tenir aux derniers discours de monsieur Faure et son cercle d’officiers qui ne voyaient que les djihadistes dans toute opposition, les faits sont trop justes pour être fortuits. Il est de notoriété publique que, c’est le sorcier qui crie toujours le premier au sorcier. Nous attendons la réaction de notre parlement pour sauver ce qui peut encore l’être. Au temps du père, quand il s’invite dans des actions du genre, il prend le temps d’effacer les traces. Avec le fils, tout est approximation et les Togolais vivant au Burkina, les relations entre deux pays frères et même la quiétude avec la sous-région, risquent de prendre un coup. Quand une dictature dure, elle se nourrit de tout, y compris le terrorisme, la CEDEAO est averti. Bon à suivre

Abi-Alfa

Source : Le Rendez-Vous No.326 du Avril 2018

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