L’étape de Sokodé a été très mouvementée pour la délégation d’Awa Nana jeudi. Retour à la constitution de 1992, avec départ de Faure Gnassingbé du pouvoir ; c’est ce qu’a réclamé la population devant Awa Nana et ses collègues de la Commission de réflexion sur les réformes.
La population de Sokodé n’a pas eu froid aux yeux hier. Elle a tout déballé devant cette commission. D’abord, les participants à cette rencontre ont fustigé cette tournée qui, à les en croire, est un gaspillage pour le pays. « Vous amenez le pays à faire des dépenses inutiles. Vous dites que vous avez quitté Dapaong et vous allez à Lomé. Avec tout cet argent, on peut équiper l’hôpital de Sokodé qui n’a pas de scanner », a lancé un intervenant lors des débats.
Pour ce dernier, comme pour d’autres intervenants d’ailleurs, le régime sait ce qu’il faut faire. Et donc, il est inutile de faire une tournée pour, dit-on, recueillir les avis des populations. « Nous sommes dans un pays où on a permis à un ministre de devenir député, président de l’Assemblée nationale et président de la République en 24 heures », peste un intervenant.
Et un autre d’interpeller la conscience même des membres de la délégation conduite par Awa Nana. « Je voudrais dire aux membres de la Commission que votre travail s’inscrira dans les annales du Togo. S’il est bien fait, vous aurez le mérite. Mais s’il est mal fait, durant toute la vie du Togo, on parlera de vous. Ce travail que nous sommes en train de vouloir abattre aujourd’hui n’est pas un nouveau travail. La Constitution de 1992 a tout dit. Il y a eu des débats », a-t-il souligné.
Comme dans les autres villes parcourues par la délégation, la population de Sokodé demande le retour de la Constitution de 1992, la limitation du mandat présidentiel à deux, le scrutin à deux tours et même le départ de Faure Gnassingbé.
« Dites à Faure la vérité. Dites-lui ce qui se passe ici. Dites-lui que le peuple veut qu’il quitte le pouvoir », a exigé un intervenant, avant d’interpeller personnellement Awa Nana : « A vous Madame la présidente, en 1998, pourquoi avez-vous fui votre responsabilité ? Dites-nous la vérité ».
L’intervention du point focal de l’Union pour la République (UNIR) dans la localité, qui trouve que la constitution de 1992 est obsolète, a rendu furieuse la population. C’est sous les huées que la délégation a quitté la réunion qui n’est pas allée à terme.
I.K
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