AVC : De la crise à la réadaptation

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Photo @corerehabilitationpt.com

L’expression « le temps c’est de l’or » prend tout son sens lorsque nous sommes en présence d’un cas d’accident vasculaire cérébral. Un soin adéquat dans les trois premières heures de crise peut être d’une grande aide pour inverser la plupart des dommages ou des effets d’un AVC. Dans certains cas, tout peut arriver si vite qu’il n’y a pas assez de temps pour remarquer les changements ou des symptômes et cela dépend du type d’AVC.

La crise de l’AVC peut se manifester de plusieurs façons. Dans mon expérience professionnelle, j’ai déjà eu des cas de patients chez qui la crise AVC s’est manifestée par quelques minutes de perte de conscience alors qu’elles étaient assises ou en marche, et qui finissent par récupérer tout doucement sans trop de séquelles. Dans ce cas, nous pouvons être en présence d’une AIT (Attaque Ischémique transitoire). Mais malheureusement, il y a beaucoup d’autres cas où le patient a moins de chance et où il ne s’en sort pas ou subit d’importants dommages neurologiques.

Mais comment pouvez-vous savoir que vous êtes en présence d’une crise AVC ?

Quels sont les signaux à prendre en compte ?
• Un engourdissement ou une faiblesse soudaine du visage, du bras ou de la jambe d’un côté du corps.

• Vertige, difficulté à voir ou perte de la vision dans un ou les deux yeux.

• Sensation d’un mal de tête soudain et forte sans raison apparente.

• Difficulté à parler. Vous voulez dire un mot mais vous n’y arrivez pas, et si vous le faites, c’est difficile et incohérent.

• Troubles de la marche.

Reconnaître les signes et chercher une aide médicale rapide réduit considérablement les dommages permanents que peuvent causer un AVC.

Que faire en présence d’un AVC
Mais si vous êtes un membre de la famille du patient, un ami, un collègue ou quelqu’un qui a des antécédents ou des facteurs de risque d’avoir un AVC, ou êtes tout simplement au bon endroit pour aider, que devriez-vous faire ?

• Regardez son visage : observer et noter s’il y a quelque chose de diffèrent, s’il y a une irrégularité. Demandez à la personne de sourire, de sortir la langue et regardez si sa langue est détournée vers un côté ou si son visage présente une asymétrie inhabituelle.

• Regardez ses bras : noter si l’un des deux est pendant ou faible. Notez si son bras réagit au touchée, si elle peut le bouger, le déplacer, pour déterminer s’il a perdu sa force ou non. Demandez-lui de lever les deux bras afin de vérifier si les deux montent, s’arrêtent à mi-parcours ou simplement tombent le long du corps.

• Explorez la locution : demandez-lui de parler, de lire une phrase simple, une courte prière qu’il a l’habitude de réciter. A-t-elle de la difficulté à dire des mots ou de la difficile à comprendre ?

• Vérifiez si elle peut bouger une jambe ou si elle a les jambes faibles.
Vous devez réagir rapidement et de façon dynamique, car comme je le disais, « le temps c’est de l’or »

Si vous remarquez quelque chose d’anormal, vous êtes peut-être en présence d’un AVC. Amenez la personne le plus rapidement possible dans un centre de santé outillé pour la prise en charge des patients de cette nature. Rappelez-vous qu’une prise en charge effective dans les trois premières heures est cruciale pour réduire les dommages.
Dans certains cas, la personne peut se remettre tout seul sans grande intervention. Restez vigilant et amenez-la quand même dans un centre de santé pour voir un spécialiste car le risque de récidive peut être réel et grand.

La réadaptation .
Lorsque la crise est passée et que le médecin juge que son état du patient est stable, il rentre dans une période de récupération et de réadaptation. La manière dont cette phase est gérée est également un élément fondamental dans le processus. La récupération des patients peut parfois prendre du temps, et plusieurs et différents traitements. Certaines personnes peuvent récupérer seulement quelques semaines après la crise, alors que d’autres prennent des mois, voire des années, tout dépend de la nature des soins et des traitements procurés, du type d’accident vasculaire cérébral qui s’est produit, de l’étendue des dégâts et comment le corps du patient réagit aux traitements. Chaque personne est unique et ne réagit pas de la même façon.

Je vais essayer vous présenter en quelques points les grandes composantes de la phase de réadaptation. Il n’y pas d’ordre spécifique dans les lignes qui suivent.

1. Après un accident vasculaire cérébral où habitera le patient ? Certains patients ont besoin de services de soins spécialisés, mais dans le cas de notre pays le Togo, puisque les patients rentrent chez eux, nous devons tenir compte des barrières architecturales qui peuvent exister à la maison. Il s’agit notamment des escaliers ou des cours sablonneux. Vous devez éviter que le patient ne chute dans la salle de bain, si le patient à des difficultés de locomotion. L’environnement du patient doit être confortable et sécuritaire.

2. L’hygiène : Gardez l’environnement propre, respectez ses horaires de bain, de soins corporels du beauté et autres afin que le patient se retrouve dans ses habitudes.

3. Les besoins physiologiques : Lorsque le patient a des dommages neurologiques et des difficultés à se déplacer, vous devez être attentifs à ses besoins et le garder propre le plus possible.

4. Prévenir les plaies de lit : Si le patient est alité, vous devez le gardé régulièrement mobile. Vous devez lui changer de position au lit plusieurs fois par jour, assoyez-le sur une chaine si possible. Les plaies de lit surviennent lorsque l’om reste couché longtemps dans les mêmes positions et que la circulation de sang ne se fait pas correctement dans le corps.

5. L’alimentation : Vous devez prêter une attention particulière à son alimentation, y compris les horaires de repas, car ces personnes ont tendance à souffrir d’anémie, de malnutrition due à une mauvaise alimentation. LA mauvaise alimentation peut relié à un impact neurologique suite à l’AVC, qui occasionne des difficultés à avaler de la nourriture. Dans ce cas, le patient peut s’étouffer en mangeant, manger lentement, régurgiter après avoir mangé, ou ressentir un malaise à la poitrine pendant ou après l’ingestion. C’est pour cette raison que vous devez être très patient avec eux. Au début, le régime alimentaire doit être une purée épaisse ou des boissons. Adaptez l’alimentation à l’état du patient. Dans tous les cas, l’alimentation doit être riche en vitamines, minéraux et en protéines pour le garder en bonne santé et prévenir la perte de poids.

6. La réhabilitation physique et neurologique : Dans ce cas, il est fortement recommandé de recevoir une orientation ou des conseils d’un spécialiste qui conseillera les exercices adaptés aux conditions physique du patient. Respecter ses prescriptions, notamment en termes d’intensités et de fréquence.

7. La parole, la communication, et la mémoire : Tout ceci peut être récupéré peu à peu avec l’aide d’un orthophoniste. Si possible, les personnes en charges du patient doivent elles-mêmes apprendre les exercices suggérés par le spécialiste afin d’aider le patient plus efficacement.

8. Socialisation : Vous pouvez inclure le patient dans les activités domestiques dans la mesure que son état le lui permet. Amenez-le faire des promenades, visiter des amis ou d’autres membre familles. Il est important de le traiter normalement et d’éviter son exclusion.

Je souligne que tous les patients n’ont pas besoin de longue rééducation ou d’un soin extrême. Tout dépend du type de crise et des dommages. Dans plusieurs pays et particulièrement au Togo, il est primordial que vous sachiez que la réhabilitation est un travail de famille, qui exige de la patience et de dévouement. L’objectif est d’assister le patient à reprendre le contrôle de son corps et à exercer de façon indépendante des activités aussi simples que marcher, manger, s’habiller, etc. Les cas de dépression sont fréquents auprès de ces personnes car parfois, elles se sentent inutile et incapable de récupérer le contrôle de leur corps. La probabilité de récidive à l’AVC augmente dans ces circonstances.

Rappelez-vous que la personne malade qui aujourd’hui a besoin de vous, était quelqu’un de fort, travailleur, peut être votre sœur, votre enfant, un ami, un collègue ou un parent. Elle doit être traitée avec humanité et se sentir comme faisant partie intégrante de la famille et de la société. Sa prompte guérison en dépend.

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