Au Togo, un prêtre polonais use ses souliers et pneus sur les pistes rurales

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Dans la Région centrale au Togo, un prêtre polonais sillonne, infatigable, les villages pour soutenir les défavorisés. Qui est cet homme engagé en faveur des pauvres ?

Décider partir dans une contrée d’Afrique pour annoncer la Bonne nouvelle peut sembler révolu. Cependant, cette expérience missionnaire continue encore aujourd’hui. C’est le cas au Togo d’un Polonais de naissance – mais « Togolais de mission » – qui use à la fois ses souliers et ses pneus sur les pistes du diocèse de Sokodé, dans le centre du pays : le père Jean Piontek, soixante-quatorze ans de vie et cinquante ans de sacerdoce dont quarante-trois au Togo.

Actuel Secrétaire général de l’organisation de la charité pour un développement intégral (Ocdi/Caritas Togo), le père Piontek coordonne plusieurs projets de développement au titre de sa charge pastorale. Il accompagne en particulier les populations démunies sur les voies du développement et a déjà fondé près d’une dizaine de communautés chrétiennes, notamment Soboua, Tawereda, Sada 1, Sada 2, Kédjébi, Abatchang, Solaou et Aou-Losso.

L’option préférentielle pour les pauvres

« Le Togo, c’est une mission qui s’est ouverte », répond ce missionnaire à la question de la raison de son arrivée dans le pays il y a plus de quatre décennies. En effet, lors d’une visite en Pologne en 1978, l’évêque de Sokodé, Mgr Chrétien Bakpessi (1924-1992), avait sollicité des prêtres missionnaires auprès de l’évêque d’Opole, Mgr Alphonse Nossol, « très ouvert à la mission ». Après une visite au Togo, ce dernier a invité ses prêtres diocésains qui le désirent à partir en mission en Afrique.

D’où l’option de Jean Piontek, né le 17 février 1950 et ordonné prêtre le 28 avril 1974. « Après cinq ans de services comme vicaire dans une paroisse, puis un an dans une deuxième, je suis allé en Belgique pour une année d’études en langue française, avant de partir en mission au Togo en 1981 ». Dès lors, il est incardiné dans le diocèse de Sokodé où il a travaillé surtout comme directeur diocésain des œuvres puis secrétaire général de Caritas Sokodé. « Au début, Mgr Bakpessi m’a envoyé à la direction des œuvres, en même temps comme collaborateur du curé de la paroisse d’Adjengré qui m’avait confié le village de Lama-Tessi et bien d’autres », se souvient-il.

En 1983, le père Piontek a « réalisé un puits dans notre village à Soboua, préfecture de Tchaoudjo, et nous lui témoignons notre reconnaissance pour ce puits qui fonctionne encore », indique Samson Awidaya Tikou, animateur à l’Ocdi Sokodé, qui énumère entre autres ouvrages, des puits, des forages, des magasins et l’accompagnement du monde agricole à travers des crédits agricoles. En matière de développement, « ses actions pastorales ont pour cible les communautés nécessiteuses ».

Un homme très rigoureux mais humble

C’est ainsi que le coordinateur diocésain de Caritas-Sokodé soutient les populations par des microcrédits agricoles à travers la microfinance d’Eglise dénommée Coopérative d’épargne et de crédit (Coopec-Adesem). « Le père Piontek est très rigoureux quand il s’agit du travail bien fait et y encourage constamment, mais il est très humanitaire et incite les communautés à faire plus d’efforts pour des changements positifs », note Samson.

Commerçante et fidèle à la paroisse Sainte-Geneviève de Sokodé, Judith Pemessim confirme la rigueur du prêtre jubilaire : « le père Jean est un homme rigoureux mais il est pourtant très sympathique, simple et humble ; il aide beaucoup les orphelins et les défavorisés surtout en matière de prise en charge scolaire, alimentaire et matérielle ».

Source: Charles Ayetan/international.la-croix.com

Source : icilome.com